
Gironde
Le Verdon-sur-Mer
Phare de Cordouan
Le phare de Cordouan, chef d’œuvre d’architecture construit sur un îlot rocheux en pleine mer, veille sur l’estuaire de la Gironde depuis plus de 400 ans. Pensé à la fois comme un ouvrage de signalisation maritime et un monument grandiose, il est surnommé “le roi des phares” ainsi que “le Versailles des mers”. Sa construction est initiée par un roi, Henri III, qui confie à l’architecte Louis de Foix dans les années 1580 le projet de bâtir une œuvre royale, digne des anciennes Merveilles du Monde. Les guerres de religion et le coût titanesque des travaux contrarient ses ambitions, mais Henri IV reprend le flambeau pour en faire un symbole du pouvoir royal. De ses ornements somptueux- marbre, boiseries, sculptures- à ses installations -système de récupération des eaux, isolation des murs, chapelle consacrée- Cordouan est un véritable château sur l’eau doté de sept étages et d’une hauteur de 68 mètres. Après 27 ans de travaux, sa construction s’achève en 1611. Au XVIIIème siècle, l’architecte Joseph Teulère surélève le phare de près de 20 mètres, afin d’améliorer l’éclairage. En 1823, Augustin Fresnel y expérimente un prototype de lentille à échelons. Ce nouveau système, baptisé la lentille de Fresnel, révolutionne la signalisation maritime et équipe toujours la plupart des phares dans le monde. Le feu de Cordouan porte désormais à 40 kilomètres en mer et assure aux marins le rythme immuable de ses trois battements de cils en 12 secondes. Classé Monument historique dès 1862, le phare de Cordouan est toujours gardienné, il s’agit du plus ancien phare français encore en activité et du dernier phare des côtes de France encore habité toute l’année ! Toujours en duo, les gardiens ont pour missions l’entretien courant du phare, la surveillance du monument, le suivi environnemental du plateau rocheux mais aussi l’accueil des visiteurs. Propriété de l’État, ce phare maritime légendaire à la valeur historique et culturelle inestimable est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2021.
Charente-Maritime
Rochefort
Maison de Pierre Loti
Julien Viaud, futur Pierre Loti, naît à Rochefort le 14 janvier 1850. Après la mort en mer de son frère Gustave, il passe le concours de l’École navale en 1867 et part sillonner les mers du globe. De 1871 à 1918, il rédige un journal intime qui nourrit la plupart de ses œuvres. Ainsi, naissent Aziyadé, son premier roman, puis Le Mariage de Loti. S’en suivent plusieurs cycles : breton, basque, japonais ou turc. Ces ouvrages lui valent une immense popularité, l’écrivain-voyageur est élu à l’Académie française en 1891. Parallèlement, il poursuit sa carrière de marin, profitant de chaque permission pour transformer sa maison natale en écrin pour ses souvenirs de voyage : chambres chinoise et arabe, pagode japonaise, salon turc, salle gothique, chambre des momies et même mosquée… Hanté par l’angoisse de la mort, Loti est un collectionneur compulsif notamment d’objets exotiques. Féru de décoration et de merveilleux, il appréhende la vie de façon ludique, avec un penchant pour le déguisement, le jeu théâtral, voire la farce. En 1969, la ville de Rochefort achète à son fils, Samuel, la maison, qui s’ouvre à la visite en 1973. Après une restauration d’envergure -tant au niveau du bâti que des collections- cet ensemble architectural et décoratif unique classé Monument historique, labellisé Musée de France et Maison des Illustres, fermé depuis 2012, rouvre ses portes au public, en juin 2025. Dans cet univers fascinant qui a retrouvé son lustre de 1923, année de la mort de Pierre Loti, les visiteurs découvrent des pièces jusqu’alors inaccessibles : la salle saintongeaise, la chambre aux abeilles, la chambre des grands-mères, la salle chinoise, la cuisine. Un palais extraordinaire -mosaïque de mondes- qui compte parmi les trésors du patrimoine rochefortais.