La conspiration du silence

La conspiration du silence

Une série documentaire de 8 épisodes

 

Rappel des faits

 

A la fin des années 70, Auxerre semble être une petite ville de Bourgogne bien tranquille.

Tout paraît se dérouler dans la plus grande tranquillité, sans accident aucun. Pourtant la ville est secouée par une série de disparitions de jeunes femmes, presque toutes issues de la DDASS, sans que la justice ni la police ne semblent trouver la moindre piste. Près d’une vingtaine de jeunes femmes disparaissent mystérieusement sans laisser de trace.

Mais, rien ne se passe, aucune enquête n’est commencée ou décidée. Il faut dire que presque toutes ces jeunes filles dépendent de la DDASS, ceci explique peut-être cela, car personne bien sûr ne les recherche vraiment, pas de famille, pas d’ami, ni de relation qui compte…

En 1984 éclate une autre affaire qui va faire l’effet d’une bombe dans le chef-lieu de l’Yonne.

Une jeune fille qui avait disparu depuis quelques mois, réapparait et raconte son incroyable et terrible histoire. Elle était la captive d’un mystérieux groupe sado masochiste dans un petit pavillon d’Appoigny, dans la banlieue de la ville.
Un ancien musicien de jazz, Claude Dunand, avait organisé un club privé très fermé, où les clients pouvaient venir torturer à loisirs les jeunes filles qu’il avait enlevées. L’une de ses victimes ayant pu s’évader de chez lui pour raconter son histoire à la police, il est arrêté, puis curieusement relâché pour vice de procédures.

L’instruction se poursuit et 5 ans plus tard, il sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Il restera silencieux quant à son carnet d’adresses et aucun de ses clients ne sera poursuivi ni identifié. Mais combien de jeunes filles ont-elles été les victimes de ce personnage plein de mystère ? Coïncidence ou conséquence de son silence, il sera libéré après seulement 13 ans de prison, c’est unique dans les annales des condamnations à perpétuité. La suite de sa vie est d’ailleurs digne d’un roman noir, racontée dans la série, elle n’est d’ailleurs toujours pas arrivée à son épilogue. On ne sait toujours pas aujourd'hui combien de jeunes filles ont été victimes de ces tortures.

A cette époque, personne ne s’interroge vraiment sur le sort des autres jeunes femmes qui ont disparu sans laisser de trace et cette terrible affaire ne déclenchera pas de nouvelles enquêtes…

En 1987, 1988 et 1989, trois autres jeunes femmes disparaissent ou sont assassinées dans des conditions mystérieuses dans les alentours d’Auxerre. A chaque fois la justice classe rapidement les dossiers sans trouver les coupables.

Il faut attendre 1996 et l’émission de télévision « Perdu de vue » pour que les choses commencent enfin à bouger. On découvre alors que depuis 12 ans, un gendarme opiniâtre, Christian Jambert, soupçonne depuis longtemps un chauffeur de car de la région, Emile Louis. Il faudra encore attendre une dizaine d’années pour que le chauffeur de car soit arrêté, qu’il avoue 7 meurtres et qu’il soit condamné en 2004 à la réclusion à perpétuité.

Entre temps, le gendarme Jambert, véritable héros pour les familles de victimes, est retrouvé "suicidé" de deux balles dans la tête, dans des circonstances si étranges que ses enfants continuent à se battre pour découvrir la vérité.

Un bilan judiciaire catastrophique qui n’aide certainement pas les familles à faire leur deuil, même si une statue a été élevée sur les bords de l’Yonne en hommage aux jeunes femmes victimes de ces criminels.

Que reste-t-il aujourd’hui comme traces de ces affaires sur les bords de l’Yonne ? Un traumatisme sérieux qui peine à disparaître. Et un sentiment diffus que toute la lumière n’a pas été faite.

D’autres disparitions sont toujours inexpliquées.
 La tombe d’Emile Louis se cache quelque part dans un village de la région, sans aucun nom sur la pierre tombale, de peur qu’elle ne soit profanée… tout un symbole.