MALLORCA

Interview de Dan Sefton

Créateur et scénariste

Dan Sefton a été médecin avant d’écrire des séries, principalement pour la BBC. Créateur et scénariste principal de Mallorca Files, il raconte l’aventure de la série.

Pouvez-vous nous parler de la genèse de la série Mallorca Files ? 
Dan Sefton : J’ai lu un article de presse à propos de policiers britanniques envoyés à Magaluf parce que des voyous anglais, alcoolisés, se moquaient des autorités espagnoles. J’ai pensé que l’idée était très surprenante et que les spectateurs y adhéreraient immédiatement. Il existe des centaines de milliers de séries sur des duos de policiers, mais le concept d’une équipe germano-britannique est totalement inédit. Il dynamite toute idée préconçue. Les Allemands que j’ai rencontrés étaient drôles, ouverts et bon vivants. Je voulais créer un personnage doté de ce profil et lui adjoindre un policier anglais coincé. J’ai trouvé que c’était un très bon point de départ. 

 

Comment définiriez-vous le ton de la série ?
D. S. : Il est clair et précis. Quand nous avons créé la série, nous avons décidé qu’il n’y aurait pas de crimes sexuels ni d’enlèvements d’enfant, juste de bons vieux meurtres ! Et pourtant, nous abordons des thèmes très intéressants, comme la drogue, la mort, la tauromachie, etc. Nous n’avons pas souhaité aller sur le même terrain que les autres séries policières, ce n’est pas mon truc. 

 

Comment avez-vous développé les personnages principaux ?
D. S. : On devait tout de suite pouvoir s’identifier à eux, sinon on risquait de glisser vers des stéréotypes. Par exemple, pour Max Winter, j’imaginais un gars sans gêne, bon vivant, impulsif et un peu irréfléchi. Julian Looman, le comédien qui incarne Max, est très beau et il a cet enthousiasme débordant que nous avons tout de suite perçu lors de ses essais. Il est parfait pour le rôle.

 

Comment décririez-vous les relations entre Miranda Blake et Max Winter ?
D. S. : Leur relation est très différente de celle d’une série policière classique. J’adorerais qu’il y ait une petite étincelle de Clair de Lune* entre eux. Dans Mallorca Files, Elen Rhys (Panic Button et World War Z) me fait beaucoup penser à Cybill Shepherd. Clair de Lune débordait d’humour, de sensualité et de finesse d’écriture. Je serais très fier que notre série puisse lui être comparée. 

 

Comment avez-vous élaboré le casting de Mallorca Files ?
D. S. : Tous les comédiens ont été engagés en fonction de leur nationalité, afin qu’elle soit identique à celle de leur personnage. Ainsi, vous avez des personnages authentiques, et non l’idée anglaise de ce qu’est un Espagnol ou un Allemand. Le résultat est naturel. Finalement, nous n’avons pas fait appel à beaucoup de stars, mais juste la meilleure actrice ou le meilleur acteur pour chaque rôle.

 

Pourquoi avez-vous choisi de tourner à Majorque ?
D. S. : J’étais déjà venu ici deux fois auparavant et je savais à quel point ce lieu est magnifique. J’ai été facilement convaincu. L’idée étant que les Allemands pensent qu’il s’agit d’une île allemande et les Anglais, d’une anglaise. Elle est séparée en deux parties très distinctes et plusieurs cultures différentes y cohabitent. Nous savions donc que nous pourrions filmer de nombreux endroits différents dotés chacun de caractéristiques particulières. 


Par exemple ?
D. S. : Nous pouvions filmer des malfrats anglais, un hôtel-club allemand, en passant par les vignes, les montagnes magnifiques, le train de Sóller, jusqu’aux drogués de Palma, ou aux mannequins et artistes installés dans les villas des collines… Le dernier épisode est un peu une rencontre entre X Factor et L’Île de la tentation, et tout tourne terriblement mal. Nous avons vraiment essayé de filmer tout ce que Majorque propose. L’île a tant de choses à offrir. J’espère que les spectateurs tomberont amoureux d’elle !

 

* Clair de Lune est une série américaine des années 1980 qui réunissait un duo de détectives privés interprété par Cybill Shepherd et Bruce Willis et reposant sur la tension amoureuse mais conflictuelle qui lie les deux protagonistes.