
Dossier de presse
Edito
Une petite fille au regard noir terrifié qu’il est essentiel de sauver, une balle reçue en plein visage, une course sous les néons d’un brancard où répondent les yeux bleus d’une femme à la joue cachée sous un pansement qui rougit, ces toutes premières images de la nouvelle série que nous sommes fiers de vous proposer, Surface, sont un avant. Après, commence la série : l’arrivée d’une femme dans une gare endormie d’une petite ville d’Occitanie, une femme doublement punie pour son excès de vitesse de réaction et chargée pour sa fin de convalescence d’une mission sans éclat, observer un commissariat bien peu débordé dans le but de le fermer. Une femme à la joue barrée d’une cicatrice que l’on lira d’abord dans le regard des autres, ceux qui l’accueillent et peinent à la dévisager.
Cette femme, c’est Noémie, l’héroïne d’Olivier Norek, qui l’a imaginée en hommage à une collègue blessée en intervention, et c’est Laura Smet qui lui donne sa silhouette presque indienne (dès les premières minutes, à la gare, nous voilà transportés dans un western), la puissance de son regard, ses réticences de lynx blessé, sa malice et sa mélancolie.
Avalone-Le-Haut, faussement somnolent sous la chaleur, est, on le découvrira, une ville amputée d’une autre, Avalone-Le-Bas, recouverte par les eaux d’un barrage près d'un quart de siècle auparavant. Amputée aussi de trois de ses enfants, dont la disparition il y a vingt-trois ans est le refoulé du village. Explorer ces traumatismes en miroir était ce que nous souhaitions avec Iris Bucher et Roman Turlure, les producteurs, Marie Deshaires et Catherine Touzet, les autrices qui reprenaient l’adaptation, et, à la réalisation, Slimane-Baptiste Berhoun avec qui nous poursuivons le dialogue artistique entamé avec Mental et Vortex.
L’ambition partagée d’aller sous la surface (la phrase est facile mais inévitable) a eu des conséquences sur les choix narratifs (que nous vous laissons découvrir), mais aussi sur les choix de production et de mise en images. Le tournage de longues scènes d’incursion sous les eaux du lac à la découverte des secrets engloutis a été méticuleusement préparé dans le plus grand studio aquatique d’Europe et une de nos grandes chances aura été que Laura Smet comme Tomer Sisley, qui incarne à ses côtés un séduisant plongeur de la police judiciaire, acceptent de se jeter à l’eau et sous les eaux, des heures et des journées durant, avec assiduité et plaisir. Et la décision prise par Slimane-Baptiste de tourner la série avec des objectifs anamorphiques et en format 2.35 élargissant notre champ de vision lui a permis de travailler l’espace de la ville et du lac comme le western dont nous rêvions, en clin d’œil parfois à ceux que nous avons tant aimés. Lignes verticales et lignes d’horizon rejouent à l’image la lutte entre l’épaisseur des profondeurs à traverser et l’aplat si lisse du lac et des silences trop longtemps gardés.
Cette ville habitée par les silences l’est aussi par ceux qui en sont les gardiens et il fallait tout un petit monde pour exactement les incarner. Ceux du commissariat, Théo Costa-Marini, Otis Ngoi, Pauline Serieys, Quentin Laclotte-Parmentier, ceux d’Avalone, Florence Muller, Luc-Antoine Diquero, Serpentine Teyssier, Samuel Churin, Eloise Rey, Juliette Plumecocq-Mech, Olivia Brunaux, Inès Melab et Kamer Isker, en frère protecteur de Tomer Sisley, nos plongeurs sous la surface, merci à eux, ainsi qu’à toute l’équipe de tournage, de montage (Pauline Rebière), d’écriture de la musique (Loïc Ouaret), et de post-production, de nous conduire à travers les éclats du drame vers l’apaisement des blessures.
Direction de la fiction française France Télévisions Anne Holmes, Emmanuel Garcia et Carole Le Berre
Note des producteurs
Le best-seller Surface d’Olivier Norek avait tout pour séduire un producteur de séries : une héroïne singulière, une solide et passionnante intrigue policière, de la puissance émotionnelle.
La version sérielle de Surface plonge dans cette histoire au sens littéral du terme, notamment avec d’envoûtantes images sous-marines qui explorent les vestiges d’un village immergé sous l’eau. Un formidable défi technique et artistique, relevé lors des trois semaines de tournage dans le plus grand water tank d’Europe, à Bruxelles.
Ce à quoi s’ajoute cette étonnante capitaine Chastain, interprétée avec beaucoup de finesse par Laura Smet. Une héroïne à part, non seulement parce qu’une cicatrice lui traverse la moitié du visage, mais aussi marquée par un trauma qui remonte de bien plus loin encore… comme les secrets de ce village occitan où elle se trouve parachutée, et qui résonneront en elle de façon tout à fait inattendue…
Après Vortex, réalisée comme Surface par Slimane-Baptiste Berhoun, Quad Drama est fier et heureux de vous présenter aujourd’hui sa nouvelle série événement pour France Télévisions.
Iris Bucher et Roman Turlure
Mot du réalisateur
Comme le résume très bien Olivier Norek, chaque lecteur devient le réalisateur de sa propre version de l'histoire. Ainsi porter Surface à l'écran représentait une trahison obligatoire, mais assumée.
Le cadre estival et ensoleillé, qui était imposé par notre planning, est devenu la clé de voûte de notre direction artistique. Plutôt que d'en faire un polar sombre et froid, nous avons décidé de tirer Surface vers un univers western, où le soleil tape fort, où les peaux luisent, où les voitures grincent et où la nature, touffue et hostile, semble isoler notre village de toute civilisation.
Cette approche chaude et tannée du monde du dessus s'inscrit donc en contraste, comme un négatif, du monde du dessous, qu'il s'agisse du village englouti sous la surface du lac ou des souvenirs de Noémie dissimulés au tréfonds de son inconscient.
Nous avons eu à cœur de créer un univers généreux, riche et original. D'un point de vue technique d'abord, avec le challenge évident que représentait la dimension aquatique de l'histoire, sa construction de décor immergé et ses nombreux plans à effets visuels. Mais aussi, et surtout, d'un point de vue humain, à travers une galerie de personnages complexes et attachants qui nous offrent de magnifiques moments d'émotion, de tension, ainsi que d'inattendues bulles de comédie.
Surface s'envisage donc comme un voyage, vers les profondeurs certes, mais également vers la lumière.
Slimane-Baptiste Berhoun
Christophe Brachet / Quad Drama / France Télévisions
