SPEAKERINE

Édito de Fanny Rondeau et Sophie Exbrayat

Quand Charline de Lépine, la productrice, nous a proposé la série Speakerine, nous y avons vu l’opportunité d’aborder un pan de notre histoire télévisuelle, sociale et politique dans une époque en pleine mutation. C’était l’occasion de déchirer le voile, d’explorer une arène forte et inédite qui fait encore et toujours fantasmer le public : la télévision.

La puissance de ce récit est d’entrer dans cet univers par le biais du romanesque, de se laisser guider par une héroïne dont les désirs de femme, les devoirs de mère et les ambitions professionnelles ne sont pas toujours compatibles avec les années 1960. Mais aussi et surtout de raconter une histoire forte, un parcours initiatique, des destins d’hommes et de femmes qui peuvent faire écho avec notre actualité. 

Les personnages sont emblématiques, car ce sont des pionniers aux ambitions démesurées, aux blessures secrètes et aux enjeux vitaux : notre héroïne dans son désir d’être autre chose qu’une potiche à la maison comme à l’écran, son époux directeur de l’info confronté aux défis techniques créés par ce nouveau média, et son amoureux transi, journaliste dont la révolte nous laisse présager des conflits à venir entre politique et télévision.

Mais Speakerine, c’est aussi donner au public le plaisir nostalgique de se plonger dans une époque folle dont les évolutions se mesurent encore aujourd’hui et dont certains combats restent à mener.