Interview de Stéphane Espinosa

Président des Victoires de la Musique

 

Que représentent pour vous les Victoires de la Musique ?

Elles constituent le point d’orgue de l’année musicale, ce moment où artistes confirmés et jeunes talents sont réunis sur une même scène – et l’on sait combien la scène a manqué ces derniers temps aux musiciens et au public ! Les Victoires donnent ainsi la « couleur musicale » d’une année, comme un instantané, une photo de famille. À mon sens, l’importance de la cérémonie est qu’elle célèbre les artistes qui marquent l’époque tout en permettant de découvrir celles et ceux qui feront la scène de demain. Il y a là comme une transmission, un passage de relais, de témoin, un brassage de générations et de sensibilités musicales, dont chaque édition se fait le reflet particulier.

 

Comment considérer la question du palmarès ?

C’est une cérémonie de remise de prix, certes, mais c’est avant tout une grande soirée musicale dont l’intensité dépasse largement cette question. Une prestation sur la scène des Victoires, à une heure de grande écoute, retransmise en direct sur France Télévisions, a un impact déterminant pour un artiste ! Je l’ai vécu en tant que DG du label de Pony Pony Run Run. Du jour au lendemain, le grand public a eu accès à sa musique. Et tout le monde se souvient de la performance de Nuit 17 à 52 par Christine & the Queen en 2014. Elle n’a pas gagné de Victoire cette fois-ci, mais sa carrière en a été changée à jamais. Pour les artistes disons plus accomplis, la soirée est aussi l’occasion de tenter des interprétations plus atypiques, plus créatives. Je pense par exemple à la version très « live » de Comment est ta peine ? de Benjamin Biolay l’année dernière.

 

Le « live » reste une dimension essentielle de cette soirée...

La dimension essentielle de la musique et de la culture en général – ce qu’il est indispensable de rappeler et de « défendre » en ces périodes de crise sanitaire. Pour des artistes émergents, il est quasiment impossible d’exister aujourd’hui sans la scène. La cérémonie de l’année dernière a su, je trouve, rendre un hommage émouvant à cette dimension live, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui la rendent possible.

 

Pour votre première édition, comment comptez-vous imprimer votre « patte » ?

Prendre la tête des Victoires, c’est s’inscrire dans une continuité – ce qui n’exclut pas qu’il y ait certains réajustements. Cette année par exemple, fort du travail des éditions précédentes, le collège des votants respecte quasiment la parité. Un signe fort, auquel je tiens. Des efforts restent à faire, mais on s’approche enfin d’un équilibre. De même, nous prolongeons les initiatives de mes prédécesseurs : un tiers des votants est constitué de non-professionnels dont un tiers de jeune public, une façon de respecter et de témoigner au maximum la diversité des goûts, de ne pas rester dans « l’entre soi » professionnel, d’équilibrer les genres musicaux et de favoriser l’émergence de nouveaux artistes. Enfin, dans la continuité de la Victoire du « Titre le plus streamé » de l’année dernière, nous proposons les catégories de l’Album masculin et féminin le plus streamé, juste reflet de l’époque actuelle.

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Les Victoires de la Musique

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