Thomas SOLIVERES (Voltaire), Loriane Karolina KLÜPSCH (LA REINE)

Le regard de l’historienne Évelyne Lever

Il piaffe, il virevolte, le jeune François Arouet. Il prendra bientôt le nom de Voltaire, en quelque sorte la marque de son génie. Jamais il n'a douté de ses talents, refusant la carrière de notaire pour être poète. Ses dons pour la satire font les délices de la cour de Sceaux, où règne l'intrigante duchesse du Maine. Elle rêve de renverser le Régent. Arouet écrit pour elle des poèmes séditieux. On lui impute alors toutes les infamies en vers et en prose qui courent dans Paris. Il paiera ses insolences d'un séjour à la Bastille. C'est là qu'il composera sa première tragédie,Œdipe, saluée comme un chef-d'œuvre à son retour en grâce. Désormais, comédiennes et femmes de la cour se disputent ses faveurs. Il séduit et scandalise, refuse de se taire, attaque la censure et s'en prend au fanatisme de l'Église. Persuadé que la noblesse de la plume vaut celle de l'épée, il éprouve la plus cinglante des déconvenues : le chevalier de Rohan-Chabot lui inflige une cruelle bastonnade pour lui avoir déclaré : « Mon nom commence où finit le vôtre. » Ses amis aristocrates ne le soutiennent pas : dans cette société, chacun doit rester à sa place ! Il faudra que Voltaire compose avec le pouvoir. Mais comment ? On rêve de le savoir après les quatre épisodes de cette série menée tambour battant par Alain Tasma et Georges-Marc Benamou dans des décors somptueux. Quant à l'interprétation de Thomas Solivérès, elle force l'admiration et la sympathie. Avec la beauté du diable, un regard ravageur, une fougue indomptable, il habite son personnage. On veut connaître la suite de ses aventures. Un cadeau pour les amoureux du siècle des Lumières.

 


 

Historienne spécialiste de la fin de l'Ancien Régime et de la Révolution française, Évelyne Lever a notamment consacré de nombreux ouvrages à un personnage qui la fascine : la reine Marie-Antoinette, une spécificité qui lui a permis d'être consultante pour le film de la réalisatrice Sofia Coppola Marie-Antoinette.

On doit également à Évelyne Lever des biographies de Madame de Pompadour ou Le Chevalier d’Éon, une vie sans queue ni tête.