Perdrix

Perdrix

En AVP digitale le 14 décembre - En DVD et VOD le 18 décembre

Une comédie romantique tendre et loufoque qui réinvente le genre

Pierre Perdrix vit des jours agités depuis l’irruption dans son existence de l’insaisissable Juliette Webb. Comme une tornade, elle va semer le désir et le désordre dans son univers et celui de sa famille, obligeant chacun à redéfinir ses frontières, et à se mettre enfin à vivre.

 

Sélection Quinzaine des Réalisateurs Cannes 2019

Perdrix

 

Cinéma - France

En AVP digitale le 14 décembre

En DVD et VOD le 18 décembre

Réalisé par Erwan Le Duc

Avec Swann Arlaud, Maud Wyler, Fanny Ardant et Nicolas Maury

Durée : 1h39

Prix TTC conseillé : 14,99 € le DVD

 

Contenu :

- Le film

- Bonus (Scènes coupées : 9 min)

Entretien avec Erwan Le Duc, scénariste et réalisateur.

Comment êtes-vous venu au cinéma ?

C’est venu à douze ans, en tombant par hasard sur Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard, à la télé. Je n’y comprenais rien mais j’ai été embarqué par l’énergie, les couleurs, la liberté du film. Puis avec des amis, en réalisant des petits films, dans le jardin de mes parents, avec les caméras vidéo 8 de l’époque, dans lesquels on jouait, avec mon frère comme cascadeur et ma soeur comme chef-op… Ensuite j’ai fait d’autres études, et pendant dix ans, j’ai mis ça de côté, j’ai fait du journalisme, je suis parti comme chargé de mission pour le ministère des affaires étrangères à l’ambassade de France au Yémen, avant de revenir en France, au ministère de la culture, à la Direction de l’Architecture.

 

D'où venait le commissaire Perdrix ?

Je ne sais pas, même si, curieusement, « les forces de l’ordre » traversent tous mes courts-métrages : il y a des flics dans Jamais Jamais et des militaires dans Le Soldat vierge. Peut-être devrais-je m’en inquiéter… Je crois que c’est leur mission qui m’intéresse : ils sont dépositaires de l’autorité, du respect de l’ordre, de la loi, ils sont supposés être droits, et cela me permet, d’abord, de jouer avec ces codes, et ensuite, de questionner leur libre arbitre, la liberté qu’ils s’octroient, ou non, dans ce cadre très défini. Comment ils dépassent leur uniforme, s’en déshabillent, souvent au propre comme au figuré, et comment ils s’adaptent au monde autour d’eux.
Ce mouvement entre la liberté individuelle, à tous les niveaux, et la responsabilité collective, le rapport au groupe, qu’il soit familial, sociétal ou autre, me questionne.

 

Comment s’est constituée la drôle de famille Perdrix ?

J’avais donc cette ambition de faire de l’amour le sujet du film et de le raconter de trois manières différentes. Un amour débutant, comme une évidence, entre Perdrix et Juliette. Un amour incapable, entre Juju et sa fille Marion, et un amour mort vivant, gravé dans le marbre au sens propre, entre Thérèse et le fantasme de son mari mort trop tôt. Avec Stéphanie Bermann, on a engagé un travail assez intense pour trouver le juste équilibre entre ces sentiments, l’émotion des personnages qui devait être le coeur battant du film, et l’imaginaire foisonnant que je voulais installer grâce aux activités des uns et des autres - le biologiste spécialisé en vers de terre, sa fille passionnée de ping-pong, cette veuve qui fait de la radio dans son garage, les nudistes révolutionnaires, les types qui font des reconstitutions historiques. Il fallait veiller à ce que leur extravagance et leur singularité ne surplombent jamais le sujet du film, que tout soit au service de l’émotion.

 

Qu’est-ce que ces « farfelus » ont en commun ?

Ils veulent que quelque chose advienne, ils sont dans un engagement, une recherche, par rapport à leur vie… Ils sont reliés par cette ambition-là et il fallait qu’il y ait en eux le maximum de sincérité. Et ils ne viennent pas de nulle part. Le personnage de Juju, joué par Nicolas Maury, est inspiré d’un vrai géodrilologue, Marcel B. Bouché, qui a notamment écrit Des Vers de terre et des Hommes, que je vous recommande. Pour les reconstituteurs, qui sont joués par de vrais reconstituteurs, ils riment avec les nudistes : il y a ceux qui sont à poil et prônent le dénuement et ceux qui sont en uniformes, qui ont choisi l’artifice. Le film est traversé par des questionnements sur l’identité : « la vie que vous vivez est-elle véritablement la vôtre ? », demande Thérèse au début. C’est rhétorique, mais c’est une question qui résonne dans tout le film, et qui rejoint celle de l’engagement. Le risque à prendre. L’intensité à mettre dans sa vie.

 

L’inverse de Perdrix…

Le seul à ne pas être dans un engagement plus ou moins extrême, c’est Perdrix, qui tient tout le monde ensemble mais qui reste en retrait. Jusqu’à ce que cette fille se plante devant lui, et que tout change… Une fille d’une liberté ravageuse, qui brûle tout ce qu’il y a autour d’elle, d’une indépendance absolue et sans compromis, sans aucune racine ni attache. Un personnage volontairement mystérieux, que l’on découvre, avec Perdrix, comme si elle venait de nulle part. J’avais écrit une biographie de Juliette Webb, mais je ne crois même pas l’avoir fait lire à Maud Wyler, qui l’incarne dans le film. Je ne voulais pas donner de clés. Il y a juste ses carnets, sa vie qu’elle transporte avec elle. Sa vie ou sa prison.

 

Comment avez-vous choisi les comédiens ?

Je pensais à Swann Arlaud depuis longtemps. Il a une présence unique, un talent dont il ne se doute pas forcément, et une sincérité, une droiture, qui me semblaient idéaux pour incarner Pierre Perdrix. Je crois qu’il a choisi de faire ce film parce qu’il l’emmenait loin des rôles réalistes qu’on lui propose habituellement, et que ça l’intéressait d’aller dans un univers de comédie, de jouer sur le décalage. Il a réussi quelque chose qui n’était pas évident et qui l’angoissait au début : naviguer entre les genres, et entre les univers parfois très opposés qui se déployaient autour de lui. Il s’est approprié Perdrix, s’en est amusé, réussissant à devenir le lien et le liant entre tous les personnages, comme un bon meneur de jeu. Et puis il a fait confiance au film, et aux risques que l’on prenait parfois ensemble, à tenter des trucs à la fine limite du ridicule, comme dans cette scène où, la nuit, il feint de disparaître dans les rochers, qui n’était pas écrite et qui a donné lieu à quelque chose d’enfantin, de très joyeusement absurde.

 

Et Maud Wyler, vous aviez déjà travaillé avec elle ?

Elle a tourné dans Jamais Jamais, mon deuxième court-métrage, puis dans les deux suivants, et on a commencé à travailler ensemble sur le personnage de Juliette Webb à partir des ateliers d’Emergence. Ce qui caractérise le jeu de Maud Wyler, c’est sa grande capacité d’incarnation : elle est au présent, et quand on la voit jouer, on ne sait jamais vraiment ce qu’elle va ou peut faire. C’est un lâcher prise qui demande beaucoup de préparation, de travail en amont, et de confiance envers les autres, metteur en scène ou partenaires de jeu. Elle a une force d’expression qui la dépasse parfois, et une grande souplesse dans le jeu, qui lui permet passer du rire aux larmes dans la même séquence, sans que cela ne devienne un exercice de style. Et une grande inventivité : comme Juliette Webb est un personnage assez libre, on a essayé beaucoup de choses. Et comme Maud est très exigeante, avec elle-même mais d’abord avec le film, il fallait se lancer dans cette recherche avec le maximum d’audace.

 

Fanny Ardant a, évidemment, une voix de radio…

Evidemment, même si elle est venue assez tard sur le projet. Elle a été super, tout simplement. C’est une vraie star, elle amène une aura, elle déplace plus que sa simple filmographie, qui est déjà énorme, on a l’impression que le cinéma rentre dans la pièce avec elle. Et c’est une grande actrice : le monologue où elle parle de rupture amoureuse, avant la conversation téléphonique avec le lieutenant Smicer, je l’ai écrit sur le tournage, je le lui ai donné la veille de la scène et elle a été impressionnante. Et puis Fanny Ardant, comme Swann Arlaud et Nicolas Maury, ce sont des acteurs qui sont aussi metteurs en scène, qui savent regarder les autres jouer, et ça, c’était important pour faire exister la famille.

 

Et les autres rôles ?

Nicolas Maury, je l’avais vu au cinéma et au théâtre, dans des rôles très différents, avec un registre de jeu étonnant et une grande singularité. Le rôle de Juju a été écrit pour lui, je trouvais qu’il avait cette fragilité, cette douceur essentielles pour donner toute son humanité au personnage. Le duo qu’il forme avec Patience Munchenbach, dont c’est la première apparition à l’écran et qui joue sa fille, marche formidablement. Patience a inventé une Marion impressionnante, et a été incroyable d’implication et de concentration.
Alexandre Steiger, qui joue le lieutenant Smicer, on se connait depuis très longtemps, on était en coloc’ quand on était étudiant, et il est dans tous mes courts-métrages. Il apporte un décalage assez subtil, un humour à froid qui est aussi le mien, ici dans un rôle plus important qu’il n’en a l’air, puisque son personnage commente souvent ce qui se passe, prend la parole pour les autres ; à l’inverse de Perdrix, il se répand, et soulève, comme le personnage de Juliette Webb, quelques questions importantes, l’air de rien, sur l’amour, le chagrin, ou l’amitié.

 

Ce burlesque, cet univers, c’est assez rare dans le cinéma français…

Quand j’ai écrit Perdrix, c’était avec la volonté d’inventer un univers, des personnages, et par leur rapport au monde, d’essayer de partager le mien, de proposer un autre point de vue. Ce qui supposait un mélange des genres, et un ton qui oscille toujours entre la comédie et des questionnements plus tragiques. Il n’y a pas vraiment d’ancrage social ou de pitch. Mais je voulais aussi m’inscrire contre cette idée, qu’il faut un film « à sujet » pour parler de l’époque, et croire qu’en racontant cette histoire, j’en parle de toute manière, avec la conviction que les sentiments qui traversent mes personnages sont universels.

La presse en parle

 

"La comédie la plus rafraîchissante de l'été" - Télérama

 

"Perdrix dynamite la comédie romantique" - Première

 

"Drôle, sensible, barré, Perdrix vole haut" - L'Obs

 

"Perdrix circule à toute allure" - Le Monde

 

"Un humour décapant" - France Info 

 

"La naissance d’un cinéaste" - Libération

 

"La meilleure comédie de cette rentrée" - Les Inrocks

 

"Follement drôle" - Les Fiches du Cinéma

 

"L’une des plus belles originalités du cinéma français" - L'Express 

 

"Un savoureux mélange de douceur et d’ironie" - Les Cahiers du Cinéma

 

"Un bijou de fantaisie et de grâce" - Marie Claire

 

"Une comédie romantique farfelue et poétique, pleine de charme et d’idées" - Cinemateaser