Grilles

Cent dix ans après : les premiers mois de la première guerre mondiale tels qu'ils ont été vécus par les Français : Sidération, mobilisation, séparation, coercition, ... on s'attachera à décrire l'ampleur et la radicalité du bouleversement de ces premiers mois pour la population au moyen notamment d'un procédé inédit d'animation et déplacement à l'intérieur des archives. Une guerre que l'on croit courte mais qui dès décembre s'embourbe et se fige dans les tranchées.

Ce documentaire de l’historien J-Y le Naour associé à l’équipe de production et de montage de Kilaohm productions est issu de son livre de même nom, Grand prix du livre d’Histoire.

« Les soldats de la honte » ne parle ni des batailles de 14-18, ni de la vie quotidienne dans les tranchées ou des impasses diplomatiques mais des 100 000 soldats psychologiquement traumatisés (« psycho-névrosés »comme on le disait à l’époque), des hommes qui ont perdu pied, à en trembler, en perdre la vue, à ne plus pouvoir marcher ou être secoué de tics. Des soldats qui finalement ont été démobilisés à la fin de la guerre avec les taux de pension les plus bas.

La médecine ne savait pas les soigner et a tout essayé, des méthodes douces (massages, repos, exercice physique) aux méthodes les plus brutales pour rendre plus rapidement les soldats à l’armée (les chocs électriques). Il faut compter aussi avec la suspicion permanente envers les soldats qu’ils puissent simuler (les « embusqués du cerveau »). Avant de finir par admettre que oui la guerre rend fou.

L’ECPAD et le Service de Santé des armées disposent d’archives dérangeantes (tournées par des médecins pour des médecins).

Les auteurs du film ont choisi de construire le récit autour du cas emblématique du Soldat Deschamps qui a tout connu : en 14 au cours d’un bombardement, il est atteint d’une affection psychique qui le laisse plié en deux, il passe par huit hôpitaux, il refuse en 1916 les chocs électriques et est traduit en Conseil de Guerre. Un avocat-député prend sa défense et médiatise l’affaire, le public découvre avec colère les méthodes de l’Armée.

Le film combinera archives, très légères reconstitutions et entretiens avec des spécialistes.

Ils sont 36 000 centre de chaque village de France. Mais les monuments aux morts de 14-18 nous sont devenus tellement familiers qu’on ne les voit plus. C'est un musée invisible qui a fini par se confondre avec les paysages de France. Et puis un beau jour, une sculpture arrête le regard, ici un soldat monte à l'assaut, ailleurs une jeune femme pleure dans un champ devant un casque... une autre histoire apparait.
Diffusion prévue dans le cadre des cérémonies du 11 novembre