"NOIRE" de Tania de Montaigne à 20.55

La grande soirée culture

Dès 22.00 "Cocteau-Al Brown, le poète et le boxeur" suivi de "Le jeune noir à l'épée: Abd al Malik"
VENDREDI 19 MARS 2021

Au programme cette semaine de la grande soirée culture sur France 5, à la découverte du théâtre, de l'opéra, de la musique, de la danse, du cirque, des beaux-arts :

« Basique Le Classique » : Adrien Lamarca, alto + Théo Fouchenneret, piano

« Au Spectacle chez soi » : Noire de Tania de Montaigne

« Passage des arts » : le documentaire "Cocteau-Al Brown, le poète et le boxeur "

Suivi du spectacle : Le jeune noir à l'épée: Abd al Malik à l'Opéra Comique

Avec la diffusion des spectacles "Noire" et du "jeune noir à l'épée, d'Abd al Malik", France 5 s'associe à la mobilisation de France Télévisions pour lutter contre le racisme et les discriminations, en écho à la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale (21 mars).

 

 

AU SPECTACLE CHEZ SOI 
Noire de Tania de Montaigne

D’après « Noire – La Vie méconnue de Claudette Colvin » de : Tania de Montaigne

Vous êtes noire, donc moins que rien.

« Prenez une profonde inspiration, soufflez, et suivez ma voix, désormais, vous êtes noir, un noir de l'Alabama dans les années cinquante. Vous voici en Alabama, capitale : Montgomery. Regardez-vous, votre corps change, vous êtes dans la peau et l'âme de Claudette Colvin, jeune fille de quinze ans sans histoire. Depuis toujours, vous savez qu’être noir ne donneaucun droit mais beaucoup de devoirs... ».

Avant Rosa Parks, en mars 1955, Claudette Colvin, jeune Noire d’Alabama, dit non : elle ne cède pas dans le bus sa place à un Blanc. 

Comme tous les jours, Claudette achète son ticket à l’avant du bus mais doit monter à l’arrière. Places réservées, sorte de bétaillère. À l’avant, ce sont les Blancs. Mais quand ils n’ont plus de place, les Noirs doivent céder les leurs, à l’arrière. C’est la loi. La gamine noire, quinze ans à Montgomery, Alabama, ce 2 mars 1955, refuse de laisser sa place. Claudette Colvin dit non. On l’arrête, elle imagine le pire. Viol, prison, lynchage. « Sale pute noire », disent les policiers. Malgré tout, Claudette plaide non coupable et attaque la ville en justice, c’est une première. On n’en fera pas un exemple pour autant. On attendra Rosa Parks, couturière à la peau plus claire, qui, neuf mois après Claudette fera le même geste, bientôt soutenue par le jeune Martin Luther King. L’histoire est en marche. Claudette Colvin a tout permis, mais elle est celle qu’on a oubliée.

Écrivaine, chanteuse, chroniqueuse, Tania de Montaigne s’empare de son propre texte. Elle fait entrer son auditoire dans la peau de son héroïne. On avance dans la nuit de Montgomery, on revit l’année 1955, histoire récente. Publiée soixante ans après les faits par Grasset, lauréate du prix Simone Veil 2015, la biographie revient sur une période contemporaine où le Noir était une race inférieure, a fortiori si c’était une femme.
Documents en fond de scène, photos d’archives, voix et témoignages, la mise en scène de Stéphane Foenkinos, co-réalisateur ave son frère David au cinéma de Jalouse, redonne la parole à Claudette Colvin qui vit encore aujourd’hui aux États-Unis ; elle a 79 ans. Pierre Notte


Adaptation et mise en scène : Stéphane Foenkinos 
Avec : Tania de Montaigne
Assistanat à la mise en scène : Joseph Truflandier
Scénographie : Laurence Fontaine
Lumières : Claire Choffel-Picelli
Vidéo : Pierre-Alain Giraud
Voix additionnelles : Lola Prince, Stéphane Foenkinos

Production 984 Productions – Florence D’azémar - Arnaud Bertrand, coréalisation Théâtre du Rond-Point, Coproduction et accueil en résidence EPCC centre dramatique national de Normandie-Rouen, texte publié aux éditions Grasset (collection Nos héroïnes)

Captation proposée par
Philippe THUILLIER et Arnaud BERTRAND
Réalisée par François HANSS
Durée : 65’

 

PASSAGE DES ARTS
Cocteau-Al Brown, le poète et le boxeur

C’est en 1929 que Panama Al Brown, jeune prodige de la boxe, entre dans la légende en remportant le titre de Champion du Monde des poids coqs à New York. Arrivé à Paris en 1926, il est vite devenu la coqueluche du monde culturel, promenant son sourire de dandy entre la roulette de Deauville et son écurie de courses à Maisons-Laffitte.

De cabarets en salles de boxe, le jeune Panaméen plonge peu à peu dans la vie nocturne parisienne de Montmartre dans laquelle il brûle sa vie. 

Mais en 1935, Panama Al Brown tombe dans un piège. Drogué par son entraîneur, il perd son titre et décide de «raccrocher» les gants. 

C’est ici, à Paris, en février 1937, que débute le film.

Poète influent, fasciné par le talent de cette “ perle noire ”, Jean Cocteau le prend sous son aile.  Le prince des poètes est bien décidé à réparer cette injustice et lui rendre sa couronne... Exploit que le duo parviendra à réaliser en 1938 après une année d’entraînements et de sacrifices. Un pari insensé sur lequel aucun bookmaker n’aurait, à l’époque, parié le moindre dollar.

« Il y avait chez ce Noir une manière de poésie. Cette poésie exaspérait la foule qui la méprise et la flaire sous toutes ses formes. Il me plaisait de le conseiller et de le voir traduire mes luttes morales dans le registre physique. » Jean Cocteau, Le Cordon ombilical : souvenirs, Plon, Paris, 1962

Tout opposait Cocteau, l’intellectuel blanc et Al Brown, jeune éphèbe, enfant de la misère.

Le poète et le boxeur parle d'une époque où les passerelles entre boxe et poésie étaient inconcevables, où il était surtout difficile de s'imposer comme "différent" : négritude, homosexualité, drogue....

L'association entre Cocteau et Al Brown allait prouver le contraire.

 

Un documentaire écrit par François Lévy-Kuentz et Stephan Lévy-Kuentz,
réalisé par François Lévy-Kuentz. 
Producteur délégué : Les Films de l’Instant – Pierre Garnier et Anne Percie du Sert
Avec la voix de : Gaspard Ulliel
Durée : 52’

Cocteau

 

 

Le jeune noir à l'épée: Abd al Malik à l'Opéra Comique

Le spectacle: 

« J’ai dix-neuf ans et je suis Noir. Ceux qui ont l’oeil du coeur ouvert, savent bien que la couleur n’est qu’un jeu de lumière. Une réfraction qui a eu lieu à un moment plus ou moins précis de notre histoire collective. Et cette réfraction a pris corps. »

En découvrant le tableau Jeune Noir à l’épée peint par Puvis de Chavannes, Abd Al Malik a éprouvé quelque chose de l’ordre d’une révélation. Sous son regard, le portrait est devenu le sujet d’un poème contemporain. Pour lui, ce jeune Noir n’est plus un personnage du XIXe siècle, il sort tout juste de prison et vit dans une cité-dortoir. C’est un homme en révolte, travaillé par sa relation conflictuelle à ses racines africaines et à la France. Son histoire est fractionnée, c’est une rébellion rythmée, slamée et chantée. Ce jeune Noir ressemble un peu, forcément, à Abd Al Malik ; ils partagent la même histoire, la même révolte, le même désir de « quitter la rue et la haine sans abandonner les siens ». Ou comment de la vision acérée d’une peinture du XIXe siècle naît une méditation poétique sur l’identité à l’ère de la mondialisation, à la croisée de Baudelaire et du Tout-Monde d’Édouard Glissant

Abd Al Malik se met dans la peau du jeune noir en puisant dans ses propres souvenirs d’enfance avec Strasbourg, dans ses racines congolaises avec Congo mon amour et dans la poésie et la littérature, faisant référence à Baudelaire, Renaud, Léo Ferré… Les ambiances qui se succèdent sur scène sont très différentes. Couleurs et formes électriques ou encore sculptures de Charles Cordier projetées sur l’écran, rap, hip-hop, slam, poésie… L’artiste pose sa voix sur un instrumental doux à base de piano avec Les gens du voyage, ou propose des sons plus solaires avec La Vida Negra (Aquarius) ou La Vie D’Ma Mère.

Ce spectacle a été créé et présenté au musée d’Orsay puis au Théâtre de la ville.  

Abd Al Malik: artiste prolifique et créatif

Rappeur, poète, romancier, essayiste, scénariste, metteur en scène, réalisateur, Abd Al Malik est un artiste aussi prolifique que créatif. Convaincu que l’art et l’éducation sont à la source de tout, il écrit contre l’obscurantisme et l’ignorance, pour la tolérance et la construction de passerelles entre les communautés et les générations. Pour ce spectacle, il a travaillé en étroite intelligence avec le chorégraphe, danseur er fondateur de la compagnie Mouvements Perpétuels, Salia Sanou.

« Jeune noir à l’épée est d’abord le titre donné à une peinture de Pierre Puvis de Chavannes qui m’a bouleversé lorsque j’ai pris connaissance des oeuvres de l’exposition Le Modèle Noir, de Géricault à Matisse au Musée d’Orsay. Et pour moi qui ambitionnait d’écrire un long poème, à ma manière, sur l’identité à l’ère de la mondialisation, à la croisée du langage poétique de Baudelaire et de la philosophie de Glissant, ce tableau fut une révélation. »
Abd Al Malik

 

Chorégraphe : Salia Sanou
Danseurs: Akim Houssam, Vincent Latif, Bolewa Sabourin, Salomon Asaro
La Maîtrise Populaire de l’Opéra Comique.
Réalisation : Julien Faustino
Directeur de la photographie : Vincent Goubet 
Production : Electron Libre

 

Abd Al Malik

@ Electron Libre

 

Liens de visionnage disponibles sur FTV PREVIEW

 

 

 

Un programme court de 5'

Tous les vendredis à 20h50

Production : Morgane 

 

 

Au spectacle chez soi

 

Théâtre, opéra, spectacles d’humour… Une programmation éclectique qui reflète la diversité et la richesse de la scène française. 

 

passage
 

Passage des arts, présenté par Claire Chazal à 22.00

Voir et revoir sur FRANCE.TV

 

 

Bérénice Bouchon
Contact - France Télévisions
Valérie Dissaux
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