Communiqué de presse

Il était deux fois

Notes d'intention
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Notes d'intention des réalisateurs - Florian Thomas et Valentin Vincent

Lorsque nous avons entamé cette aventure, notre désir était clair : raconter l’errance intime d’une femme qui cherche sa fille autant qu’elle cherche son identité. Après six mois de tournage, deux blocs réalisés l’un après l’autre et une préparation commune particulièrement approfondie, nous avons découvert que cette quête, déjà vertigineuse sur le papier, s’est enrichie de tout ce que le plateau nous a offert : des décors uniques, une équipe soudée et une ville fictive, Sagas, qui a pris forme presque naturellement et nous a permis de donner à cette série une identité singulière

Dès les premières journées de repérage, nous savions que la lumière serait l’un des vecteurs essentiels de la narration. Le pari était audacieux : tourner de décembre à mars, dans une région où le ciel est souvent grisâtre, tout en conservant une photographie chaude et saturée. Avec Romain Prouveur, le chef opérateur, nous avons délibérément choisi de nous éloigner des codes visuels gris et froids souvent associés à l'Est de la France en hiver. Cette lumière a créé un contraste puissant et inattendu : des intérieurs accueillants, rehaussés par la lumière filtrée des vitraux de couleur et des boiseries, servant d'écrin à des mystères sombres. Ce contraste s’est révélé particulièrement efficace grâce aux décors art nouveau et art déco de Nancy — berceau historique de ces courants — dont nous nous sommes inspirés pour donner une identité visuelle cohérente à Sagas. Le commissariat, installé dans un ancien hôtel art nouveau, réaménagé par les équipes de Michel Éric, illustre bien cette démarche : atypique pour un décor policier pourtant très codifié et en parfaite cohérence avec l’ensemble de notre univers. Ces éléments d’art nouveaux (vitraux, mobilier, courbes) présents par petites touches dans toute la série, ont participé à créer une ambiance singulière, à la fois douce et mystérieuse.

Très vite, nous avons compris que le contraste serait un moteur puissant. Si les émotions vécues par Gabrielle sont brutales, chaotiques, parfois presque insoutenables, notre mise en scène, elle, cherchait à apporter de la douceur. Les mouvements de caméra en dolly ou en steadicam se sont imposés naturellement. Leur fluidité nous a permis d’épouser les décors, de glisser dans les couloirs, de suivre les personnages dans leurs hésitations, leurs  décisions, leurs éclats. Cette douceur dans les déplacements contraste avec la violence émotionnelle que traverse Gabrielle. Elle permet de maintenir une tension sans lourdeur et lorsque parfois nous décidons de casser cette “fluidité” en passant par la caméra à l’épaule, alors le contraste est à nouveau souligné par cette soudaine brutalité. 

La série comporte de nombreux décors et un rythme de tournage soutenu. Raconter beaucoup en peu de temps nous a forcés à épurer, à aller à l’essentiel, à chercher la justesse plutôt que la démonstration. L’implication des comédiens et la cohésion de l’équipe ont été essentielles : chacun avait à cœur de défendre l’histoire et ses rebondissements, et l’on sentait sur le plateau une curiosité sincère pour ce que chaque scène allait révéler

Une fois encore, les comédiens ont été particulièrement impliqués, prêts à explorer des scènes exigeantes et des tonalités émotionnelles très variées. Leur engagement a permis de préserver la vérité des personnages, même dans les journées les plus intenses.
Nous avons réalisé la série en deux blocs successifs de six semaines chacun. Pour garantir une unité artistique, nous avons consacré un long travail de préparation à définir un langage commun : composition des cadres, mouvements d’appareil, direction d’acteurs, respiration émotionnelle de Gabrielle. Le montage final a prouvé cette complémentarité, faisant d'Il était deux fois une œuvre d'une seule voix.

En post-production, l’univers musical de la série a pris forme grâce au talent de Polérik Rouvière, dont la sensibilité et la maîtrise des atmosphères sonores ont apporté profondeur, tension et émotion à chaque scène. Avec le compositeur nous avons choisi de travailler à partir de vrais instruments, enregistrés par un orchestre, afin de donner à la série une texture organique qui renforce la dimension de thriller émotionnel.

Avec Il était deux fois, notre ambition a été de raconter une enquête tout en refusant les codes trop attendus du genre polar. En mêlant une esthétique chaleureuse et contrastée, des décors singuliers et une mise en scène qui alterne mouvements chorégraphiés aux plus proches des personnages et plans larges pour les isoler dans leurs environnements, nous avons cherché à proposer une tonalité et une texture propre à notre série.

Ce tournage nous a permis d’affiner cette approche et de construire un univers cohérent, porté par toute une équipe et des comédiens engagés. Nous espérons que cette immersion offrira aux spectateurs une expérience captivante et continue, et les entraînera pleinement dans ce thriller tout au long des six épisodes.

Note d'intention de la production - Malika Abdellaoui, Bertrand Cohen et Stéphane Meunier

Il était deux fois est une série ambitieuse, adaptée du roman éponyme de Franck Thilliez, figure incontournable du polar français. La création a été confiée à Éric Delafosse et France Lanot, dont la complémentarité et la justesse d’écriture ont permis une libre adaptation, tout en s’appuyant sur les fondamentaux de l’œuvre originale.

En ce qui concerne la réalisation, nous avons pu compter sur le talent de Florian Thomas et Valentin Vincent, qui ont donné à la série une identité visuelle forte, au service d’une héroïne omniprésente. Le conditionnement émotionnel ne saurait atteindre ses sommets sans la composition musicale de Polerik Rouvière qui a su apporter une signature singulière, amplifiant ainsi la tension dramatique comme la charge romanesque et inquiétante.

Cette aventure n’aurait pas été possible sans le soutien déterminant de France Télévisions et des équipes d’Anne Holmes, avec qui nous avons collaboré étroitement et main dans la main avec François Hitter pour proposer une série à la hauteur de nos ambitions et des attentes d’un grand public de plus en plus exigeant.

À travers un crime thriller haletant, la série développe la trajectoire complexe de Gabrielle Moscato (Odile Vuillemin), capitaine de police et mère endeuillée, dont la fille de 17 ans, Julie, a disparu en 2013. Quand Gabrielle se réveille persuadée d’être toujours en 2013, elle découvre qu’elle a traversé une décennie dont elle ne garde aucun souvenir. L’enquête autour de sa fille est close depuis longtemps … mais pour elle tout commence. Il était deux fois est ainsi autant une enquête policière qu’une enquête intime : une femme à qui le temps offre, contre toute logique, une seconde chance de comprendre ce qui est arrivé à sa fille. Et peut-être enfin de devenir une mère à part entière. C’est la détermination de notre personnage principal et son urgence de vérité qui donnent à notre thriller son rythme de course contre la 
montre.

Il était deux fois est un récit à tiroirs. Une intrigue où le mystère, une fois éclairé, devient une nouvelle piste. La série mêle efficacité polar, profondeur, densité et esthétique. Elle est à la fois character driven – avec une héroïne présente à tous les plans, seule contre tous pour découvrir la vérité – et une série de communauté : en allant de personnage en personnage, nous découvrons le lien, parfois ténu, parfois inavouable, qui les relie tous à la victime et donc à l’enquête, dans l’unique but de nourrir, encore et toujours, le mystère.


Cette mécanique repose sur une double temporalité. Ainsi, deux passés se télescopent chez Gabrielle, créant une brèche dans laquelle s’engouffre la narration. Il y a un passé commun avec certaines personnes qui savent des choses qu’elle ne sait plus - Paul Lacroix (Hubert Delattre) et leur romance secrète - et un passé personnel qu’elle est la seule à connaitre et dont elle ne se souvient plus - les clés de son enquête qui l’ont amenée à penser que Julie était toujours vivante. Ainsi, telle une funambule, Gabrielle ne cesse de se confronter à ce déséquilibre. 

C’est dans la région Grand-Est que nous avons pu recréer Sagas, ville fictive qui sert de cadre à cette histoire et reflète l’état intérieur de Gabrielle. Cernée par les forêts, les lacs et une falaise vertigineuse, c’est une ville où le soleil perce peu… et où les secrets sont bien gardés. Tout le monde s’y connaît de vue, mais personne ne sait vraiment ce que cache son voisin. Sagas est une communauté en apparence soudée, meurtrie par les disparitions et les années qui ont passé, mais traversée de non-dits et de compromis moraux. 

Ce qui nous porte dans ce projet c’est précisément cette tension entre seconde chance individuelle et responsabilité collective. La seconde chance de Gabrielle n’est pas seulement celle d’une mère qui reprend une enquête : c’est aussi celle d’une communauté qui peut choisir de réparer– ou au contraire de se refermer. 

Nous avons hâte de présenter Il Etait Deux Fois au public de France Télévisions. 

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