Soirée Calédonienne

Les Chemins de l'Histoire

Jeudi 10 juillet et jeudi 14 août à 20h30
TELEVISION

La place des Cocotiers, miroir de l’histoire calédonienne

Lieu de passage, de rassemblement, de mémoire et de débats : la place des Cocotiers est bien plus qu’un simple square en plein cœur de Nouméa. Dans "Les Chemins de l’Histoire", Antoine Letenneur et Natacha Faure lui consacrent deux documentaires, diffusés les 10 juillet et 14 août sur NC la 1ère. L’occasion de redécouvrir ce site emblématique à travers les images, les récits et les symboles qui ont jalonné son histoire.

À Nouméa, tout converge vers elle. Impossible de la manquer, tant elle fait partie du paysage urbain et mental de la ville. Et pourtant, combien savent réellement ce que la place des Cocotiers a traversé depuis sa création ? C’est cette histoire que le réalisateur Antoine Letenneur et la journaliste Natacha Faure ont voulu explorer dans un diptyque documentaire, diffusé cet été sur NC la 1ère dans la collection « Les Chemins de l’Histoire ».

« C’est vraiment une agora calédonienne, explique Antoine Letenneur. J’avais accumulé beaucoup d’images et d’archives sur cette place, mais surtout, elle occupe une place centrale dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie.»

Un marécage devenu cœur de ville

Dans le premier épisode, diffusé le jeudi 10 juillet, on remonte aux origines : à l’époque où Nouméa s’appelait encore Port-de-France, la place des Cocotiers n’était qu’un espace marécageux, à peine praticable. Les militaires vont alors entreprendre un colossal chantier de remblaiement pour en faire un jardin public, avec l’ambition d’en faire le centre névralgique de la ville naissante.

Ce qui n’était qu’un "jardin de la troupe", planté de cocotiers pour faire joli, devient rapidement un lieu de vie, divisé en plusieurs sous-espaces (kiosque, fontaine Céleste…). Déjà, la population s’y croise, s’y observe, s’y confronte parfois. La place devient un décor vivant de la société coloniale en formation.

Une scène de l’histoire en perpétuelle mutation

Le 14 août, le second volet s’intéresse aux métamorphoses du XXe siècle. Tour à tour lieu de fêtes, de marchés, de rassemblements citoyens, d’événements politiques, la place des Cocotiers prend une dimension symbolique forte. Parfois joyeuse, parfois tragique. Antoine Letenneur confie avoir été marqué par certaines découvertes :

« J’ai appris qu’on y avait même joué au tennis ! Que les militaires y défilaient régulièrement. Mais aussi, plus sérieusement, qu’elle avait été le théâtre d’une exécution capitale en juin 1905, qui s’était très mal passée», explique-t-il.

Dans les années 1980, la place devient même une scène politique. Jean-Marie Tjibaou y prononce ses discours du « grand printemps kanak ». D’autres cortèges suivent, pour la paix ou pour la revendication. La place vit avec son temps, et reflète les tensions, les aspirations, les recompositions de la société calédonienne.

De la confrontation à la concorde

Pour Antoine Letenneur, la force de cette place réside justement dans sa capacité à refléter toutes les dimensions de l’histoire : coloniale, populaire, politique, intime. Son choix narratif a été clair : dérouler l’histoire dans l’ordre, comme on tourne les pages d’un album de famille.

« Ma narration est toujours chronologique. Et dans le cas présent, ce qui est intéressant, c’est qu’elle est passée d’une place coloniale à une place de confrontation, même physique, pour devenir, au fil du temps, une place de concorde et de paix », précise-t-il. « C’est un peu la place du destin commun. »

Jeudis 10 juillet et 14 août, 20h30 en TV, sur le site www.la1ere.nc et france.tv

Réalisation : Antoine Le Tenneur et Natacha Faure

Production : NC la 1ère

Saison 8 épisode 5 et 6 : Place des cocotiers : au coeur de l’histoire calédonienne partie 1 et 2