Anita Conti, l'appel du large

La case du siècle
Dimanche 15 juin à 23.20 sur France 5 et sur france.tv

Résumé

Anita Conti est une femme hors du commun qui a traversé le siècle dernier mue par trois passions l’océan, la photo et la littérature. Elle a été tour à tour journaliste, océanographe, photographe, écrivaine, poétesse.

Dès les années 1930, elle devient une pionnière de l’océanographie. Anita a été, avant tout le monde, convaincue que l’océan devait nourrir les hommes.

Elle parcourt les océans en partageant de long mois les conditions de vie des pêcheurs au large de l’Afrique ou du Canada, risque sa vie pour détruire les mines maritimes allemandes au tout début de la Seconde Guerre mondiale puis participe dans les flammes à l’évacuation de la poche de Dunkerque.

Ses récits et ses films racontent avec un talent peu commun l’univers rude des marins-pêcheurs. Des mois entiers, elle a partagé leur vie, comme en 1952 quand elle a embarqué pour toute une campagne de pêche à la morue sur un chalutier parti de Fécamp.

Ses livres sont édités et toujours en bonne place dans les librairies, des lycées portent son nom.

Raconter la vie d’Anita Conti c’est rendre hommage à une femme libre, visionnaire et mue par une inextinguible passion océane.

 

Note d'intention du réalisateur Frédéric Brunnquell

Anita est la première femme embarquée seule avec les marins pêcheur des mois durant, dans les mers septentrionales de Terre-Neuve, du Groenland, ou du Svalbard. Son histoire est un grand récit d’émancipation. Dès ses trente ans elle quitte un milieu et son mari pour vivre l’aventure là où personne ne l’attendait, sur les océans.

Elle est connue pour son livre « Racleurs d’océans », écrit en 1953 au retour d’une campagne de cinq mois d’un navire terre-neuvas parti de Fécamp. Bien sûr, avant elle, il y avait eu « Pêcheurs d’Islande » de Pierre Loti, ou plus récemment « le Grand métier » de Jean Recher. Mais aucun n’était parvenu à emporter le lecteur avec autant de justesse et de passion sur le pont d’un navire en compagnie des marins.

Anita Conti a vite compris qu’en mer on découvre une humanité expressive, sublimée par l’éloignement la terre. Les marins, dépouillés de tout, nous racontent ce que nous sommes, nous les Humains.

À bord, ses appareils photos ne la quittent jamais. Ses images magnifiques en noir et blanc montrent la puissance de l’océan et l’engagement des hommes. Avec ses photographies, on embarque et on découvre un univers inconnu fait de rudesse, de dangers mais aussi de sourires à la vie.

Pendant la guerre, elle est la seule femme embarquée par la Marine Nationale et chasse les mines dans les eaux dangereuses de la mer du Nord. Ensuite, ce sera l’Afrique où elle cartographie les côtes de la Mauritanie et du Sénégal pour ouvrir des zones de pêches aux quelques chalutiers bretons et normands qui avaient pu quitter leur port d’attache avant le blocus par les Allemands.

Anita Conti nous parle de notre rapport à l’océan, à ses abysses qui abritent des créatures si étranges qu’il est difficile de les embrasser dans une juste compréhension écologique. Elle a consacré sa vie à rapprocher le terrien de cet espace minéral.

Anita et son œuvre comptent énormément pour moi. C’est en partie grâce à elle que j’ai réalisé « L’odyssée des forçats de la mer », ce film documentaire de 90 minutes qui racontait la partie contemporaine de l’histoire des Terres-neuvas. Un film constitué des témoignages des derniers terre-neuvas et de leurs archives avec les couleurs éclatantes du super 8.

Anita m’a ouvert la voix également pour un autre film : « Hommes des tempêtes ». C’était en 2018, j’avais embarqué à bord du plus ancien et plus grand chalutier usine français, le Joseph Roty II. Deux mois de mer, en janvier et février dans l’Atlantique nord, avec un équipage de 55 hommes, une véritable aventure pour moi, le quotidien pour ces hommes. Avant de partir, j’avais relu les livres des grands capitaines terre-neuvas et annoté furieusement « racleurs d’océan ». L’expérience fut si prégnante que deux ans après le film, j’éprouvais le besoin viscéral d’écrire « Hommes des tempêtes », un récit à la première personne, comme les livres d’Anita, et publié en 2021 aux éditions Grasset Fasquelle. Moi le plaisancier, j’approchais avec une immense satisfaction ce peuple de l’océan dont nous parle la Dame de la mer.

Plusieurs mois durant, je me suis plongé dans la vie d’Anita. Pour lui rendre hommage, écrire et réaliser un film sur sa vie, témoigner de son existence hors norme, aventureuse et visionnaire.

Courte bio de Frédéric Brunnquell

Après une carrière de grand reporter, Frédéric Brunnquell est auteur réalisateur de films documentaires. Ses films ont reçu de nombreux prix en festival et ont été diffusés dans une vingtaine de pays. Lui-même navigateur, il est très attaché à la mer.

Il est aussi écrivain, auteur d’"Hommes des tempêtes", trois fois primé, est salué par la presse. Attaché à donner la parole aux oubliés de notre société, il écrit en 2023 le "Le Bûcher des illusions", sa première fiction.

Documentaire
52 minutes inédit

Un film de
Frédéric Brunnquell

Produit par                            
Nathalie de Mareuil

Voix du commentaire            
Loïc Corbery de la Comédie-Française

Voix de Anita Conti               
Julie Sicard de la Comédie-Française

Conseiller historique             
Laurent Girault-Conti

Montage                                
Matthieu Bretaud

Musique originale                 
Mathias Duplessy

Documentaliste                     
Mathide Bracci

Une production                     
Compagnie des Phares et Balises

Avec la participation de
France Télévisions,
Centre national du cinéma et de l’image animée,
La Procirep – Société des producteurs et de l’Angoa
Tébéo, Tébésud et TVR
Année 2025

Unité documentaires France Télévisions
Antonio GRIGOLINI
Emmanuel MIGEOT
Louis CASTRO

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Disponible sur
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Sylvie Syren
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