
Communiqué de presse
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Alors que le Festival de Cannes se prépare à célébrer sa 78e édition, du 13 au 24 mai prochain, Affaires sensibles vous plonge dans l'incroyable histoire des origines du plus prestigieux rendez-vous du cinéma mondial. Un scénario méconnu qui remonte aux heures sombres de la fin des années 30.
En 1938, le seul festival international dédié au 7e art a lieu à Venise en Italie. C'est la célèbre Mostra qui cette année-là, est prise en otage par le régime fasciste de Mussolini et par son allié, l'Allemagne nazie. Les deux grands prix sont attribués à des films de propagande italiens et allemands.
Un haut fonctionnaire français, Philippe Erlanger, a alors l'idée d'un festival de cinéma qui pourrait faire concurrence à la Mostra et s'opposer à ce coup de force sur la culture, un « festival du monde libre ». Le ministre de l'Education nationale et des Beaux-arts, Jean Zay, s’enthousiasme pour le projet. Une course contre la montre s’enclenche : il faut convaincre les Américains de participer, et surtout choisir la ville qui accueillera l’événement. La concurrence est forte : en coulisses, une bataille d’influence se joue entre Cannes et Biarritz, qui semble tenir la corde. Mais la mobilisation des Cannois, menée par l’hôtelier Henry Gendre, père de l’acteur Louis Jourdan, finit par l’emporter.
La première édition du Festival de Cannes est enfin prête début septembre 1939. Mais l’histoire va en décider autrement : le jour-même de l’ouverture, la Seconde guerre mondiale éclate. Les promoteurs de l'évènement sont alors pourchassés, Jean Zay est arrêté puis exécuté par la Milice. Philippe Erlanger passe la guerre dans la clandestinité, caché par le patron d'un palace cannois. Il faudra attendre 1946 pour que le Festival voit enfin le jour, et devienne le symbole de la France libérée et de la victoire des Alliés.
Aujourd’hui encore, la sélection cannoise est toujours imprégnée du même souffle de liberté et de résistance, comme le rappelle pour Affaires sensibles son délégué général Thierry Frémaux.
Le premier Palais des festivals, inauguré en 1947, doit aussi beaucoup à la mobilisation d'un allié inattendu : la CGT ! Le plus puissant syndicat du pays met ses forces à disposition du gigantesque chantier. Sa secrétaire générale, Sophie Binet, rappelle dans Affaires sensibles, que ce soutien, au nom de la culture populaire, reste gravé dans l'ADN du festival. Ce sont toujours des cheminots qui assurent bénévolement une partie de la sécurité et le syndicat garde aujourd'hui encore un siège au conseil d'administration.
Une enquête de Mallory Ahounou, Michel Pignard et Vincent Barral
Parmi les intervenants :
• Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes
• Hélène Mouchard-Zay, fille de Jean Zay
• Olivier Minne, biographe de Louis Jourdan, fils de l’hôtelier cannois Henri Gendre
• Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT
• Olivier Loubes, historien
• Stan Mac Coy, ancien responsable de la Motion Picture Association
• Claire Delannoy, fille du réalisateur Jean Delannoy
Lien de visionnage (non mixé, non étalonné, voix off témoin) disponible sur demande