Giscard et l'Europe : chronique d'un rêve inachevé

La case du siècle
Dimanche 11 mai à 22.35 sur France 5 et sur france.tv

Célébrée le 9 mai pour commémorer le texte fondateur que fut la déclaration Schuman en 1950, la Journée de l'Europe est régulièrement accompagnée sur France Télévisions par une programmation spéciale.

Ce dispositif s'articule autour de plusieurs temps forts. Outre le lancement de la saison 4 de la série Parlement le 7 mai, les plateformes france.tv et Lumni proposent des programmes pédagogiques sur la création de l'Union européenne et ses institutions.

Nouveau moment inédit de cette programmation : le documentaire Giscard et l'Europe : chronique d'un rêve inachevé, réalisé par Gilles Cayatte. À découvrir sur france.tv et sur France 5 le 11 mai dans La case du siècle, ce film revient sur le rêve fédéraliste européen de Valéry Giscard d'Estaing, une ambition centrale dans la construction de sa pensée politique. Un regard éclairant sur l'histoire de ce rêve brisé, qui nous questionne sur les défis actuels de l'Union européenne.

Résumé

Et si le rêve d’Europe de Valéry Giscard d’Estaing s’était accompli ?

De quelle Europe serions-nous les citoyens aujourd’hui ? L’Europe disposerait-elle d’une armée puissante, d’une Constitution, d’une nouvelle solidarité ?

La carrière politique de Valéry Giscard d’Estaing a épousé, de 1945 au référendum sur la Constitution européenne de 2005, le temps long et laborieux de la réalisation de l’unité européenne, toujours envisagée, rarement atteinte.

Jeune ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, il est dans les années 1950 le témoin de la naissance de l’idée même d’une Europe unie. Puis, dans les années 1960, il est un catalyseur d’idées jugées bizarres, comme la monnaie unique, et pour sept ans, de 1974 à 1981, un accélérateur de particules d’une Europe qui se complaisait alors dans l’immobilisme.

Enfin, il est, à partir de 2001, président de la Convention sur l’avenir de l’Europe et architecte de la Constitution européenne, texte ambitieux qui ouvre la porte au fédéralisme européen. Ce texte sera finalement balayé par le référendum de 2005.

Toute sa vie, Giscard aura poursuivi comme une obsession son rêve européen.

Les intervenants

- Alain Duhamel, journaliste
- Éric Roussel, historien, écrivain
- Louis Giscard d’Estaing, homme politique français, président de la fondation VGE, fils de VGE
- Daniel Cohn-Bendit, homme politique français, ancien député européen
- Alain Terrenoire, président de l’Union paneuropéenne
- Hervé Moritz, actuel président du Mouvement européen
- Anne-Aymone Giscard d’Estaing, épouse du président VGE et ancienne Première dame
- Jean Quatremer, journaliste
- Jean-Louis Bourlanges, ancien président du Mouvement européen, il a collaboré avec VGE au Parlement européen entre 1989 et 2007
- Catherine Nay, journaliste
- Sylvie Goulard, ancienne ministre et députée européenne
- Alain Lamassoure, ancien ministre des Affaires européennes

 

Note d'intention des auteurs

Les années d’après-guerre, les années 1950, ces années où tout était possible, où tous les rêves d’États-Unis d’Europe pouvaient se concrétiser pourvu qu’on en ait la volonté, sont fondamentales dans la construction intellectuelle de Valéry Giscard d’Estaing.

Elles vont façonner son ambition européenne, lorsqu’il atteindra le pouvoir suprême en conquérant l’Élysée.

VGE est élu président de la République en 1974. Certes, l’Europe ne constitue pas encore un argument électoral (tel qu’Emmanuel Macron a pu le manier dans sa campagne de 2017), mais pas un repoussoir non plus : à l’époque, « les électeurs ne considéraient pas l’élection d’un Européen convaincu à la présidence de la République comme un malheur pour la France », note l’historien Pierre Milza.

Durant son septennat, VGE va effectuer la synthèse entre ses rêves européens initiaux et la réalité du pouvoir exécutif. Son bilan est conséquent.

Rien de moins que le Conseil européen, d’abord, dès 1974, en collaboration avec le chancelier allemand Schmidt, qui marque une inflexion par rapport à son rêve originel des États-Unis d’Europe : il s’agit désormais d’une coopération entre États davantage que d’une fédération.

L’élection du Parlement européen au suffrage universel direct, ensuite, doté au départ d’un pouvoir consultatif, sans compétence législative. Il mettra plusieurs années à le conquérir. Et enfin, le Système monétaire européen (SME), qui accouchera un peu plus de vingt ans plus tard de l’euro (qu’il avait d’ailleurs déjà théorisé dans un rapport remis aux fédéralistes en 1966). Trois institutions qui structurent encore aujourd’hui l’ossature politique et économique de l’Union européenne.

Son entente avec Helmut Schmidt a également fait de lui le créateur du couple franco-allemand en tant que moteur de l’Union européenne.

« La présidence de VGE a été une étape décisive dans l’édification de la construction européenne », écrit l’historien René Rémond dans Les années Giscard.

Ce sont les années 1990 qui constitueront « “le” moment fédéral » de VGE. Après avoir conduit la liste de droite aux élections européennes de 1989, arrivée largement en tête, il présidera le groupe libéral au Parlement. La même année, il prend la présidence du Mouvement européen, qu’il conservera jusqu’en 1997. Ces années lui permettent, à mesure qu’il s’éloigne de la scène politique française, de se constituer un capital politique sur la scène européenne et des convictions fédéralistes affirmées, même si polies par des décennies d’exercice du pouvoir.

En 2001, le voilà nommé à la tête de la Convention sur l’avenir de l’Europe au Conseil européen de Laeken, chargée de rédiger un traité constitutionnel simplifiant et unifiant les différents traités européens.

Son modèle : la convention de Philadelphie, qui a rédigé la Constitution américaine. Les États-Unis d’Europe, toujours… Avec les 102 « conventionnels », il présente deux ans plus tard ce projet de Constitution, concrétisation d’un rêve de près d’un demi-siècle.

Un rêve qui se brisera sur l’autel du NON au référendum de 2005 sur la Constitution européenne. Mais qui n’empêchera pas Giscard de continuer à rêver d’Europe…

Documentaire
52 minutes inédit

Auteurs
David Revault d’Allones et Gilles Cayatte

Réalisateur
Gilles Cayatte

Conseiller historique
David Revault d’Allones

Narration
Sarah-Jane Sauvegrain

Musique originale
Alim Isker

Productrice
Caroline Got

Une production
Médicis Productions

Avec la participation de 
France Télévisions
du Centre national du cinéma et de l’image animée,
de LCP
Année 2025

Unité documentaires France Télévisions
Antonio GRIGOLINI
Emmanuel MIGEOT
Hélène FRANDON

A voir sur
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Disponible sur
 © france.tv

Giscard et Helmut Schmidt

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Sylvie Syren
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