De leurs modèles, ils ont les caractéristiques physiques, l’odeur ; ils reproduisent même certains de leurs comportements pour mieux se faire accepter. Mais l’œil des « animatroniques » est une caméra qui dévoile des scènes de la vie quotidienne d’animaux sauvages jamais filmées auparavant. Une trentaine de ces robots ont ainsi été réalisés pour l’usage exclusif de cette série exceptionnelle, tournée dans des régions du monde très différentes.
Les animaux sauvages surprennent par les liens d’amitié qu’ils sont capables de tisser et de cultiver. Le premier volet diffusé permet d’assister à des scènes très surprenantes, voire émouvantes. Chez les suricates, comme chez les loups du Grand Nord canadien qui vivent en meute, seul le couple dominant se reproduit. Mais les petits de la portée bénéficient de l’attention de tous les adultes. Face au danger, le groupe est solidaire, et, lorsqu’un jeune animal se perd, tous se mobilisent pour le retrouver.
Les alliances entre espèces étonnent parfois, qui unissent contre un danger les chiens de prairie et les chouettes de terrier, les crocodiles et les oiseaux, ou, pour un intérêt commun, phacochères et mangoustes rayées, poissons et hippopotames !
Chez les orangs-outangs de l’île de Bornéo, les relations d’amitié sont constitutives des jeux d’alliance et de pouvoir qui régissent leur société. Seule une partie de chasse contre des babouins rassemble les mâles dans un même élan de coopération puis de partage.
Grâce au camouflage des caméras, le deuxième épisode s’intéresse aux signes d’intelligence. Les orangs-outans, qui partagent 97 % de leur ADN avec l’homme, se montrent ainsi capables de reproduire des comportements qui ne leur sont pas innés. Le robot femelle infiltré capte par exemple des scènes où l’on voit ses congénères se savonner le corps.
En Alaska, les loutres de mer, très difficiles à approcher, ne se méfient pas de celle qui se laisse naturellement flotter sur le dos pour se reposer. Son œil électronique permet pourtant d’observer la manière dont elles utilisent une pierre posée sur leur ventre pour ouvrir les coquillages. De même, dans les étendues désertiques du Nordeste brésilien, les singes sapajous à barbe cassent des fruits secs sur des rochers. Une technique qu’un jeune met plusieurs années à acquérir.
Pour arriver à leurs fins, certaines espèces ont recours à la ruse. Ainsi, les écureuils gris du nord des États-Unis n’hésitent pas à voler leurs pairs et à simuler un enfouissement de noisettes pour mieux les tromper. Quant au drongo, oiseau du désert du Kalahari, il imite le cri d’alerte des suricates pour s’emparer de leur nourriture.
Les corbeaux calédoniens fabriquent leurs propres outils avec des brindilles pour dénicher des larves, tout comme les chimpanzés se servent de bâtons pour attraper des termites. Les singes restent les plus doués en maniement d’objets. Scène improbable : une caméra espion filme une femelle orang-outan coupant du bois avec une scie !
