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Mardi 23 avril 2024 à 20h00
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« Caledoun », de l’exil forcé à la résilience

« Caledoun », c’est l’histoire tragique de l’exil de quelque 2 000 Maghrébins entre 1864 à 1898. Des transportés, relégués et déportés originaires d’Afrique du Nord au bagne colonial de Nouvelle-Calédonie, surnommé « La Nouvelle ».

Condamnés politiques ou de droit commun, ces hommes pensent purger leur peine et revenir rapidement au pays. Mais si c’est le cas pour la plupart des déportés politiques, il n’en va pas de même pour les transportés. L’administration coloniale française veut en effet créer des colonies de peuplement en Nouvelle-Calédonie et favorise pour ce faire, le mariage entre les bagnards maghrébins et des filles de colons libres, de travailleurs asiatiques ou, dans certains cas, des condamnées françaises venues spécialement de l’Hexagone.

 

Fiers de leurs origines


L’histoire longtemps méconnue, voire cachée par les descendants des bagnards, a été dévoilée lors de l’exposition de 2011 à l’Institut du monde arabe, intitulée « Caledoun, Arabes et Berbères de Nouvelle- Calédonie, hier et aujourd’hui ». Un travail mémoriel qu’Emmanuel Roy, Nicolas Jallot et Fabien Dubedout ont voulu poursuivre à travers leur documentaire intitulé « Caledoun ». Dans ce film de 52 min, ils reviennent sur le destin de ces hommes et donnent la parole à ceux qui ont fait souche, des descendants résolument calédoniens et fiers de leurs origines malgré un défaut de transmission. « Il faut dire qu’il n’y avait que des hommes déportés, explique Fabien Dubedout. De fait, les mariages mixtes ont conduit à la dilution de la langue, de la culture, voire même de la religion dès la première génération ». 


Des traces visibles 


Pour autant, la communauté maghrébine perdure, notamment « parce qu’elle a une origine et une intégration géographique forte, sur Nessadiou et Boghen », constate le réalisateur. Des patronymes donnés en héritage, un cimetière musulman créé en 1896 à Nessadiou, un centre religieux et un croissant sur les armoiries de la ville de Bourail... Autant de traces visibles et de sources de fierté. « Nous avons aussi eu la chance de pouvoir filmer un hommage aux morts (Sadaqa) qui regroupe toute la communauté à Nessadiou, avec un repas, une prière aux morts et aux anciens, raconte Fabien Dubedout. Un moment fort où nous avons pu constater l’importance du métissage. » 
Ainsi, plus de cent ans après cet exil forcé, certaines traditions propres à la culture nord-africaine se perpétuent et font sens pour les nouvelles générations. 
 

52 min

Réalisation
Fabien Dubedout
Nicolas Jallot


Ecriture
Emmanuel Roy
Nicolas Jallot
Fabien Dubedout

Production
Enfant Sauvage Productions

Coproduction
Day for Night
Archipel Production
France Télévisions

Directeur des contenus
du pôle Outre-mer
Laurent Corteel

Directeur adjoint des contenus, en charge des magazines et des documentaires
Sophiane Tilikete

Directrice adjointe des contenus, en charge de la visibilité des programmes Outre-mer
Christelle Lefrançois

Responsable de programmes
Gabrielle Lorne

2023

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