La révolution des Œillets

La case du siècle
Dimanche 28 avril à 23.00 sur France 5 et sur france.tv

Au tournant des années 1970, le Portugal est maintenu depuis près d’un demi-siècle sous la férule d’une intraitable dictature. À l’heure où les grandes puissances européennes ont abandonné une à une leurs colonies, le plus vieil empire du monde s’entête à préserver les vestiges d’une époque où il régnait sur la planète. Ses territoires africains d’Angola, de Guinée-Bissau et du Mozambique sont pourtant le théâtre de conflits qui s’enlisent depuis plus d’une décennie. Malgré des dépenses militaires de moins en moins soutenables, les dirigeants de l’Estado Novo s’obstinent à privilégier l’action armée, refusant de voir la réalité en face : sa population meurt de faim et sa jeunesse choisit l’exil, refusant d’être sacrifiée dans une guerre qui a démontré son inutilité depuis longtemps.

Alors, une poignée d’officiers décident de prendre les choses en main. Pour que le Portugal retrouve la paix et sorte de la misère, l’unique solution est de renverser la dictature. Né dans les colonies, l’élan révolutionnaire se diffuse, jusqu’à atteindre la métropole. À l’ombre d’un état-major qui a juré fidélité au régime, les capitaines se fédèrent et noyautent la quasi-totalité des casernes du pays. Quand le signal du soulèvement est donné, les forces loyalistes sont balayées en moins de 24 heures. Ce coup d’État, sans violence, sans affrontement, est inédit dans l’Histoire : les soldats ont entraîné dans leur mouvement la majorité d’une population qui perdait espoir, dans une révolution pacifique : la révolution des Œillets. 
 
Cinquante ans après cette journée insurrectionnelle, ce documentaire retrace les moments clés d’un événement unique en son genre. Il revient sur les dernières années de la dictature, ce contexte qui a conduit les capitaines à agir. Il détaille les moyens d’action imaginés par les rebelles et présente les principaux personnages de cette période fondatrice de l’Histoire portugaise. Le 25 avril 1974, les peuples de métropole et des colonies ont, du jour au lendemain, retrouvé leur liberté.


Note d'intention des auteurs Bruno Lorvão et Paul Le Grouyer

À Lisbonne, de gigantesques fresques multicolores tapissent les murs de la capitale portugaise. Ce sont les « murs d’avril ». Ces peintures monumentales ont marqué plus de quatre générations de Portugais par leur puissance évocatrice d’un événement fondateur du pays : la révolution des Œillets. Ces murs sont les ultimes traces visibles de cette insurrection qui a balayé la dernière dictature d’Europe. Mais, depuis plusieurs années, ces œuvres disparaissent peu à peu. Le temps et la spéculation immobilière les effacent et, avec elles, c’est la précieuse mémoire de tout un peuple qui s’évapore. Car cinquante ans après la révolution, que reste-t-il encore du printemps portugais ? 

On le retrouve certes en première page du roman national. À l’école, les jeunes Portugais apprennent comment, grâce à leur courage et leur ingéniosité, les « capitaines d’avril » ont affronté le régime au péril de leur vie. Ces militaires rebelles qui ont orchestré le coup d’État se sont retrouvés les protagonistes d’une Histoire en marche et sont devenus les symboles d’une lutte pour la démocratie et la liberté. Célébrée chaque année, la journée du 25 avril 1974 marque encore les esprits par son caractère héroïque mais aussi spectaculaire, c’est le jour où Lisbonne tout entière était fleurie de milliers d’œillets rouges et fêtait la fin de la dictature. Une journée si extraordinaire, si inattendue, si décisive dans l’histoire du Portugal, qu’elle occulte un scénario bien plus complexe qu’un simple putsch militaire qui a duré 24 heures.

Alors, à l’aune des nouvelles recherches historiques, nous nous sommes attelés à raconter cette révolution à hauteur d’homme, loin de l’héroïsme et du manichéisme que nous donne souvent à voir l’histoire-bataille. En nous plongeant dans les récits de cette époque, nous avons découvert les différents mouvements qui ont préparé et rendu possible la révolution des Œillets. Car cet événement fut en réalité une révolution longue, qui débute dès la mort de Salazar en 1970 et s’étend jusqu’en 1976, année où s’installe définitivement la démocratie au Portugal. 

En nous appuyant sur les archives filmiques amateurs et officielles mais aussi et surtout sur les enregistrements sonores inédits de cette époque, nous ferons revivre cette histoire à la manière d'un véritable thriller historique. Nous tisserons un récit à travers les voix des trois protagonistes de l'époque : le Mouvement des forces armées (MFA), le régime autocratique en déroute, mais aussi le peuple portugais qui reprend son destin en main. 

 La case du siècle

La révolution des Œillets
Documentaire

52 min

Un film de
Bruno Lorvão et Paul Le Grouyer

Conseiller historique
Yves Léonard

Musique originale
Lucien Guirado Azuelos - Éditions Cinétévé

Commentaire dit par
Flora Thomas

Production
Cinétévé
Fabienne Servan-Schreiber
et Fatma Tarhouni

Avec la participation de
France Télévisions

Avec le soutien de
la Procirep, de l’Angoa

En partenariat avec 
le CNC et la RTBF,
de Asharq News Services
et de AMC Networks Spain

2024

Unité documentaires
Antonio Grigolini
Emmanuel Migeot
Hélène Frandon

 

À voir sur
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Disponible sur
 © france.tv

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Sylvie Syren
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