Soirée "Ghjenti" : "Ziteddi di 43" et "Ribeddu di cugnomi"

"Ziteddi di 43", de Paul Filippi à 20h45 sur ViaStella

On ne retient souvent de la guerre que ses événements marquants, ses repères historiques, sa chronologie dramatique. 
Pourtant au-delà de son aspect militaire et géopolitique, au-delà des innombrables tragédies qu’elle a engendré, au-delà même des confrontations idéologiques qu’elle a poussées jusqu’à leur paroxysme, la guerre est avant tout un événement qui broie l’être humain, détruit les sociétés et débouche nécessairement sur des remises en question de la « vie d’avant »…
On peut donc raconter la guerre, en l’occurrence l’occupation et la Libération de la Corse en septembre-octobre 1943, sur le mode factuel, en tenant compte des faits historiques racontés par leur témoins et par les historiens, en s’exprimant au nom de la « vérité » historique avérée, dût-elle être déformée par l’idéalisation de ces temps d’héroïsme, ou bien prendre le parti de laisser s’exprimer l’émotion, le témoignage, même approximatif, le récit du quotidien, même amplifié par la mémoire et la nostalgie.
L’objet de ce film est précisément de laisser s’exprimer la mémoire, une mémoire nécessairement relative.
En interrogeant aujourd’hui ceux qui étaient enfants durant la guerre, c’est cette mémoire emphatique, romantique sans doute, mais aussi empreinte des multiples douleurs quotidiennes qui s’exprimera.
Quelles furent les impressions des enfants qui virent arriver les Italiens en Corse ? Comment virent-ils réagir leurs parents à cette invasion militaire ?
Quelle fut leur perception de cette occupation ? 
Comment perçurent-ils la vie en temps de guerre, les affrontements, la résistance, la présence des Allemands ou tout simplement le quotidien, la nécessaire survie dans une contexte de pénurie et de privations ?
Quel fut leur regard à l’arrivée des « sauveurs » américains ? 
Le film s’appuie donc exclusivement sur ces témoignages, fussent-ils approximatifs, déformés par le regard de l’enfant et par le passage du temps.
L’usage des archives permettra de mettre en rapport le souvenir de l’événement et sa relecture par la mémoire de ses témoins.

"Ribeddu di cugnomi" à 21h45 sur ViaStella

Plus connu sous le nom de Ribeddu, Dominique Lucchini fut une figure majeure de la résistance corse.
Proche des grandes figures de la résistance, ami de Jean Nicoli, sa bravoure et son acharnement à lutter contre l’occupant italien et allemand ont fait de lui un symbole. 
Au point parfois d’associer son surnom, Ribeddu, à ses seuls actes de résistance.
Or, Ribeddu est aussi et surtout le surnom de la famille de Dominique Lucchini.
Un surnom qui en dit long sur une combativité, une abnégation et une opiniâtreté qui ne doivent rien au hasard ou aux circonstances. 
C’est d’ailleurs sa famille, ses amis, ses proches qui évoquent celui que fut Ribeddu : le combattant, le militant, mais aussi le père, le parent, l’homme…
De son enfance de berger à ses actes de résistants, de sa marginalisation politique durant de nombreuses années, à ses derniers engagements à partir des années 80, Ghjenti vous raconte ce que fut la vie de Dominique Lucchini, dit Ribeddu.