« C’est quelqu’un qui, à un moment de sa vie, a décidé qu’il resterait heureux quoi qu’il arrive. »
Entretien avec Victor Belmondo

Comment le personnage que vous incarnez, Roger Vadim, aurait pu décrire cette série ? 

Vous allez découvrir la vie de celle qui a été ma femme, Brigitte Bardot. Elle a joué dans mon premier film, Et Dieu créa la femme ! Mais vous allez surtout découvrir à quel point elle a bouleversé toute une époque. 

Comment avez-vous pris la décision de participer à ce projet ? 

Il a fallu être pris au casting, et je me suis battu ! (rires) J’avais très envie d’interpréter ce personnage. Je m’y suis identifié dès la première lecture du scénario de cette série qui m’a inspiré une grande passion. En le lisant, j’ai ressenti une fluidité, une force et une complétude qui m’a immédiatement captivé. 

Qu’est-ce que vous connaissiez de Roger Vadim avant de l’incarner ? 

Avant de jouer son rôle, je connaissais peu de choses sur lui, si ce n’est qu’il est l'un de nos grands réalisateurs français. Donc, j’ai lu des articles, des interviews et regardé des reportages et des documentaires sur sa vie et sa carrière. C’était nécessaire pour m’imprégner de sa gestuelle et de son style de communication. J'ai également discuté avec Danièle Thompson et Christopher Thompson [ndlr : réalisateurs de la série Bardot] qui le connaissaient bien pour en apprendre davantage sur sa personnalité et ses habitudes de travail. Je me suis nourri de tout ça. 

Auriez-vous été ami avec Roger Vadim ?

Oui, parce qu’il avait cette façon d’être à la fois charmant et bon vivant. Comme s'il avait une passion pour le bonheur. J'imagine que nous aurions passé des moments festifs mémorables ensemble. En observant son amitié avec Brigitte Bardot, qui a survécu même après leur rupture, je suis convaincu qu'il était un ami fidèle et bienveillant et profondément à l’écoute. Il émanait de lui une aura chaleureuse et sincère, qui, je pense, a rendu sa présence agréable et enrichissante pour tous ceux qui l'ont connu.
 

C’est un défi de jouer un personnage qui a réellement existé… 

Jouer le rôle d'un personnage réel était une nouvelle expérience pour moi et je savais que je ne devais pas chercher à être une simple copie conforme. J'ai créé une version unique de Roger Vadim qui restait fidèle à l'essence de sa personnalité, tout en apportant une part de moi-même. Dans le contexte du film, Vadim est un personnage de fiction, j'ai donc cherché à l’interpréter d’une manière authentique et personnelle qui soit cohérente avec l'histoire.
 

Votre vision de Bardot a-t-elle évolué avec ce tournage ? 

Oui. Je savais l’icône qu’elle était et combien elle avait marqué la culture française, mais je n’avais pas réalisé à quel point elle l’avait bouleversée. Plus que ça, elle a été une figure révolutionnaire qui a bousculé les conventions de son temps grâce à sa liberté de pensée et de vivre. Elle a su résister aux pressions et aux attentes de la société de l'époque. 

Comment avez-vous travaillé pour créer une chimie plus que crédible entre vous — toi et Julia de Nunez, qui joue Bardot ?

Dès notre rencontre sur le casting, tout a été incroyablement naturel. Il y a eu comme une alchimie évidente. Nous n’avons pas eu à forcer quoi que ce soit pour créer cette dynamique crédible entre nos personnages. C’était un véritable cadeau. 

Qu’avez-vous retenu de Roger Vadim après le tournage ? 

Une grande insouciance, apparente en tout cas. C’est quelqu’un qui, à un moment de sa vie, a décidé qu’il resterait heureux quoi qu’il arrive. C’est quelqu’un qui s’est imposé un goût de la vie et qui, je crois, ne l’aurait sacrifié pour rien au monde. 

Ce tournage vous a-t-il apporté quelque chose de personnel ?

Chaque tournage est une expérience unique qui laisse une empreinte, quelque chose de personnel, une leçon à tirer ou un souvenir précieux. Pendant quatre mois, nous avons partagé des moments forts tous ensemble, créant des liens solides. Ce tournage m'a laissé un souvenir de joie totale et permanente.

Propos recueillis par Margaux Karp