« C'est important d'avoir des remparts contre la bêtise et la vulgarité » : entretien avec Vincent Dedienne

À l'occasion de la soirée-événement « Homos en France »

Vincent Dedienne, artiste multi-talents, se livre dans une interview à propos de son rôle de narrateur dans le documentaire Homos en France

Le documentaire sera diffusé mardi 16 mai à 21.10 sur France 2. 

Retrouvez le communiqué de presse ici.

 

 

Comment avez-vous pris part à ce projet de documentaire ? 

J'ai travaillé avec l'équipe de Bangumi (ndlr : qui produit le documentaire) sur plusieurs émissions de télévision, comme Le Supplément et Quotidien. Lorsque le producteur, Laurent Bon, m'a parlé de leur projet de documentaire, j'ai tout de suite été intéressé. J'ai également travaillé avec la réalisatrice Aurélia Perreau dans le passé, ce qui a rendu la collaboration encore plus naturelle. Et comme j'avais déjà vu leur excellent travail sur le documentaire Noirs en France, j'ai accepté de participer à leur nouveau projet.
 

Pourquoi était-ce encore si important de donner votre voix à ce documentaire ? 

Parce que le sujet est encore important et il me touche personnellement. J’ai aussi été motivé par la qualité du travail d’Aurélia, la réalisatrice. Elle a une façon très humaine et précise de raconter des histoires. Pour moi, c'est un plaisir de participer à des projets qui sont menés avec autant d'élégance et d'exigence. 
 

Qu’est-ce qui vous a poussé à témoigner ? 

Je trouve qu'il est important d'avoir des remparts contre la bêtise et la vulgarité, car sinon l'homophobie peut facilement s'immiscer dans notre quotidien. Un propos homophobe, ça va vite. Il peut se glisser dans des phrases, des sketchs, des émissions, et être présenté comme normal et décomplexé. Ce documentaire rappelle que ce n’est pas normal et c’est aussi une des missions du service public d’en parler. 
 

Dans ce documentaire, vous êtes le narrateur, mais aussi un témoin, comme tous les autres… 

J’ai aimé m’inscrire comme témoin du documentaire et faire partie du cœur de gens qui s’expriment. J’introduis et je conclus le film, mais, finalement, tous les témoins sont les narrateurs de ce documentaire.
 

Vous avez ajouté votre patte à la narration du documentaire. À l’instar de vos spectacles, cette écriture est à la fois sensible, touchante et surtout drôle. Cela rend-il le sujet plus accessible selon vous ?

Oui, peut-être. Il faut être festif sur ce sujet et en parler avec joie, humour et panache, malgré les côtés plus sombres et douloureux que peuvent raconter certains témoignages. J’aime que ce film ne soit pas plombant, qu’il reste subtil et très émouvant.
 

À la fin du documentaire, les témoins répondent à la question : « Qu’est-ce que ça vous a apporté d’être gay ? » Et vous ?  

Être gay, ça a été une très bonne nouvelle dans ma vie. Cela m'a permis de rencontrer des personnes que je n'aurais jamais rencontrées autrement, comme des artistes ou des créateurs avec qui j'ai ressenti une certaine fraternité. Des univers se sont ouverts à moi, et je me suis épanoui. Cela m’a à la fois adouci et aguerri. C’est la joie, quoi ! 
 

Qu’est-ce que vous aimeriez que l’on chante pour célébrer cette liberté d’être qui l’on est ? 

Chanson sur ma drôle de vie, de Véronique Sanson ! 


Qu’est-ce que le Vincent de 20 ans pourrait dire aux jeunes qui cherchent à s'affirmer sans se soucier du regard des autres ?

Je ne sais pas si j’aurais les mots pour le dire. C’est comme quand on essaie de consoler quelqu’un qui souffre d’un chagrin d’amour, les mots peuvent parfois sembler vains. Alors je ferais un clin d'œil, appuyé mais discret, qui dit « tu n’es pas tout(e) seul(e) ».  

 

Propos recueillis par Margaux Karp

 

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