Philippe Seguin
Mercredi 3 avril à 23.40

Philippe Séguin, la politique au corps

Philippe Séguin avait terminé ses Mémoires par cette phrase énigmatique : « S’ils savaient vraiment qui je suis, ils ne me croiraient pas… ».

Le 7 janvier 2010, Philippe Séguin disparaissait subitement, à l’âge de 66 ans. Ils sont nombreux les hommes politiques à lui rendre hommage, en ce matin froid de janvier dans la cour des Invalides, eux qui ne l’ont pas toujours épargné. Neuf années ont passé et, pourtant, il semble que l’homme, avec sa silhouette, ses coups d’éclat, ses discours vibrants, hante encore le paysage politique et manque cruellement dans le débat. Tel est le dernier paradoxe laissé en héritage par un homme à la trajectoire insaisissable, qui donna le sentiment de ne s’épanouir qu’à contre-courant, enfant terrible de la droite, mais séduisant à gauche, européen et de sensibilité républicaine, empruntant aussi bien à de Gaulle qu’à Mendès France.

Mais qui donc était Philippe Séguin, cet acteur incontournable de la vie publique, cet homme politique qui a suscité une puissante émotion le jour de sa mort ?

De son parcours heurté, atypique, se dégage un idéal républicain qui résonne singulièrement dans la France d’aujourd’hui. Reconnu par tous comme un homme politique de haut niveau, respecté pour l'attachement à ses convictions, il n’aura en fin de compte pratiquement jamais exercé le pouvoir. Pas de bilan, pas de programme, pas de postérité, mais plutôt des déclarations tonitruantes, puis de longs silences. Se démarquant de son propre camp, farouche opposant au Traité de Maastricht, il monte à la tribune de l’Assemblée nationale le 5 mai 1992 pour, dans un discours historique et prémonitoire, dénoncer un projet d'Europe qui n’est « ni libre ni juste » et qui « enterre la conception de souveraineté nationale et les grands principes issus de la Révolution ». Il y percevait, en germe et en réaction, le retour des futurs nationalismes. Pour Philippe Séguin, la politique était une affaire de symboles. Et lui-même en était un.

 

Les Mémoires de Philippe Séguin constituent le fil rouge de ce film. Elles sont mises en récit par Pascale Nivelle, journaliste. Archives, images d’aujourd’hui et témoignages (de proches et d’hommes politiques) contribuent à façonner un portrait sensible de l’homme et du personnage public.

Arnaud Teyssier est le conseiller scientifique du film. Historien, ancien conseiller de Philippe Séguin à l’Assemblée nationale, Arnaud Teyssier a publié en 2018, chez Perrin, une biographie de Philippe Séguin : Philippe Séguin, le remords de la droite.

 

 

 

 

 

Un film de Michaël Gaumnitz

Écrit avec Pascale Nivelle

Produit par Sylvie Cazin - INA avec la participation de France Télévisions

Unité documentaires : Emmanuel Migeot et Louis Castro

 

 

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Laurence Guillopé
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