« Ensemble, on chemine parmi les souvenirs » : entretien avec Olivier Delacroix

Lundi 6 février à 22.50

« À travers quatre témoignages, nous apportons un éclairage humain sur un sujet de société et notamment sur la capacité que nous avons, hommes et femmes, à mettre en place des stratégies et à déployer une énergie dont on ignorait souvent l’existence. On montre que ces hommes et ces femmes que nous interviewons ont réussi à s'en sortir et à en tirer des enseignements. » 

Olivier Delacroix
 

Quelles sont les nouveautés de cette nouvelle saison ? Comment vous renouvelez-vous ? 

Olivier Delacroix : La vie est pleine d'événements intéressants, tant dans nos relations familiales et amicales que dans nos interactions quotidiennes, il y a donc une infinité de sujets que nous pouvons aborder. 

Le nouvel aspect de cette saison est l'inclusion de personnalités célèbres dans le programme (ndlr : Gringe, François Gabart, Rio Mavuba…). Nous montrons ainsi que des personnes sous les feux de la rampe peuvent être confrontées aux mêmes luttes que les gens ordinaires. Les caméras et la notoriété ne font pas disparaître les épreuves de la vie. 

 

Les personnalités acceptent-elles facilement de prendre la parole ? 

O. D. : C'était un défi de les convaincre de parler d'autre chose que de leur actualité artistique et de se montrer sous un autre jour. Mais certaines acceptent de participer à notre programme et je salue leur courage. Elles savent qu’elles ne seront pas mises en difficulté et que cette expérience peut les aider à explorer certaines frontières. Parce qu’elles sont connues, leur témoignage donne une force supplémentaire à l’émission. Cela montre à chaque personne qui nous regarde et qui éprouve des difficultés dont on traite dans l'émission qu'elle n’est pas seule. 


 

Quelles sont vos méthodes pour mettre les gens à l’aise ? Comment êtes-vous face à l’autre ? 

O. D. : Je dirais que mon alchimie procède d’un mélange d’empathie et d’humanité. Je fais très attention à ne pas tomber dans le « sophistiqué », préférant la sincérité et l’authenticité. 

Je suis conscient que, grâce à l'ère numérique, n'importe qui peut découvrir l’émission et se faire une idée de qui je suis, de ce que j'ai fait et de ce en quoi je crois. S’ils ne le savent pas, ils apprennent que j'ai traversé des épreuves difficiles, et cela leur permet de comprendre que je connais cette sensation de chute vertigineuse, d'angoisse et de doute. Ma personnalité naturelle, douce et terre à terre, aide à créer cette connexion immédiate de confiance et de sécurité avec ceux que j'interviewe. Je suis là pour les écouter et les comprendre. Puis, ensemble, on chemine parmi les souvenirs. 

De plus, il est rare de consacrer deux ou trois jours à parler uniquement de soi. Cependant, lorsque cela arrive, l’expérience peut se révéler intense et révélatrice pour les interviewés. C'est précisément ce que propose Dans les yeux d’Olivier en donnant aux participants l'opportunité de se livrer à quelqu'un qui les écoute attentivement et pose des questions pertinentes. Ce temps alloué permet également de se rappeler des événements passés et d'ouvrir des portes qui ont été fermées, ou jamais ouvertes. 

 

Quelle est, selon vous, la force de ce programme ? 

O. D. : Dans ce programme, nous ne maquillons ni ne travestissons les propos. On montre ce qu'on est dans la vie, dans un moment de vérité, parfois riche en émotions. Le processus est rendu encore plus intense par la nature de l'émission. On retranscrit le plus minutieusement possible les propos des participants en une vingtaine de minutes. C’est un travail extrêmement minutieux. Cette magie opère grâce à l'expérience et au travail d'orfèvre de l'équipe de production.

 

Qu’est-ce qui vous pousse, dans cette saison, à étudier les aspects sombres de la vie ? 

O. D. : En fait, c’est davantage à l’épreuve que je m’intéresse. Dans les yeux d’Olivier est pour moi un programme lumineux car il met en avant la capacité de résilience des individus. Ça me passionne d'échanger avec les gens, car j’apprends beaucoup en les écoutant et, surtout, je peux transmettre leurs paroles et leurs témoignages. Montrer qu’une résurrection est possible, qu’il est possible de surmonter les épreuves et de se réinventer. Je pense que cette émission prépare également les téléspectateurs à affronter les difficultés de la vie, laquelle n’épargne personne. 

 

Comment arrive-t-on à ne pas être touché, voire ébranlé, lorsque des hommes et des femmes acceptent de se confier sur leurs blessures les plus intimes ? 

O. D. : Certes, c’est éprouvant, mais j’aime me dire que l’on peut partager les joies, mais aussi les peines. Le fait que les gens me remercient pour mon travail me console et donne un sens à ce que je fais, même si je continue perpétuellement à me remettre en question. En revanche, en fin de saison, je prends toujours un temps pour me poser avec trois ou quatre séances de thérapie, et me reposer en voyageant et en surfant. 

 

Si vous deviez résumer l’émission en une phrase ? 

O. D. : Ça n’arrive pas qu’aux autres. 

 

Propos recueillis par Margaux Karp




 

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