Chronique de la terre volée

A Caracas, au Venezuela, les habitants peuvent obtenir la propriété de la terre en échange de l'histoire de leur vie dans le quartier.
Un décret de l'ancien président, Hugo Chavez a enclenché l'écriture des "Cartas del barrio" révélant l'histoire de tout un pan de la capitale.

Les enjeux 

En 2002, le président vénézuélien Hugo Chavez signe le décret sur la Redistribution
des Terres Urbaines. Décision emblématique de la « Révolution Bolivarienne », ce
texte donne la propriété des terres volées pour installer leur baraque aux millions
d'habitants des barrios, (quartiers de favelas) en échange de l'histoire de leur vie dans
le quartier.
13 années plus tard, alors que Nicolas Maduro a remplacé Hugo Chavez depuis 2 ans
à la présidence du pays, Alejandra, Keyla et tous les voisins du bidonville Las Brisas
de la Santa Cruz, se lancent dans leur demande de titres de propriété. Mais à mesure
que les mois passent et que les habitants recueillent les récits de leur installation sur
cette montagne, le Venezuela s'enfonce dans la crise, emportant une à une les
avancées de la Révolution Bolivarienne.
Epopée de l'utopie et de sa chute, racontée en direct par ceux qui la vivent, et comme
« en oblique » par les milliers de « Chroniques du barrio » écrites depuis les années
2000, cette histoire est celle de la lutte pour la terre à travers les couches du temps.
Elle révèle, autant que la tragédie de la fin d'une époque, la certitude que le rebond
sera plus que jamais nécessaire.
Là où depuis de nombreux mois, les médias nous ont donné à voir une certaine réalité
de Caracas, Chronique de la terre volée nous offre une autre vision tissée au long de
5 années de tournage et vécue de l'intérieur, un contrechamp décentré, culminant
quelques semaines avant l'auto-proclamation de Juan Guaidó en janvier 2019.
Grâce à ce contrechamp, le film nous permet de comprendre combien le cas
vénézuélien des barrios est une lutte qui nous regarde. Elle témoigne d'une
expérience du monde à laquelle nous appartenons de front : c'est le combat pour la
justice territoriale, l'écriture de la mémoire, et l'intégration de tous à la cité.
Ces questions brûlent. Ici, comme là-bas.

Récompenses

Prix de l’Institut Français – Louis Marcorelles, Cinéma du Réel, 2020.
Film Festival, prix du long-métrage documentaire - Buenos Aires International 2020.
Prix de la meilleure réalisation - Festival International du Film Documentaire Amazonie-Caraïbes (Fifac) 2021.
Mention spéciale du jury Traces de vie 2021.

25 NUANCES DE DOC

France 2 est fière de proposer pour une sixième saison l'espace documentaires : « 25 nuances de doc » ! Ce rendez-vous propose des films uniques, français, européens ou d’ailleurs, des films inédits ou des grands classiques. Son ambition est de mettre en avant le cinéma documentaire, avec des œuvres singulières et fortes, pour donner à voir un monde tout en nuances.