LES RIVIERES POURPRES S01
Interview de Jean-Christophe Grangé

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Jean-Christophe Grangé est l’auteur du thriller Les Rivières Pourpres (Albin Michel, 2010). Adapté la même année au cinéma par Mathieu Kassovitz (avec Vincent Cassel et Jean Reno dans les rôles principaux), ce roman désormais culte fait l’objet d’une nouvelle adaptation audiovisuelle réalisée par le romancier lui-même. Il nous en parle.

Pouvez-vous nous rappeler l’histoire des Rivières Pourpres ?

En deux mots, c’est l’histoire d’un flic chevronné de Paris qui est appelé pour aider les gendarmes car les crimes auxquels ils font face sortent de l’ordinaire. J’ai imaginé que mon commandant Niémans sillonnait la France pour résoudre des affaires très inquiétantes. C’est un flic d’expérience, qui en a vu beaucoup, et qui pourra peut-être comprendre quelque chose à ces crimes qui n’ont rien à voir avec la vie tranquille des régions où ils se déroulent.

Parlez-nous des personnages de cette version TV ?

J’ai toujours été intéressé par la création de nouveaux personnages, de nouveaux univers dans mes livres. Mais je suis très attaché au commissaire Niémans, car c’est le premier flic que j’ai créé. Son profil, son personnage et ce nomadisme qu’il avait déjà dans le roman, puis ensuite le film. J’ai eu envie de les reproduire.

Tous les épisodes reprennent les mêmes personnages, Niémans et cette jeune flic, Camille, à qui nous avons cherché à donner une épaisseur. Au fil des épisodes, nous allons découvrir des secrets de leur passé respectif, des traumatismes et des caractéristiques de leur personnalité. Il n’y a pas de relations sentimentales entre eux deux mais Niémans protège cette jeune femme fragile qui a des terribles secrets. Et  l’histoire nous fera découvrir au fil des épisodes qu’il y est lui-même impliqué… Il y a une formidable alchimie entre ces deux personnages car il sait pourquoi elle est fragile et fait tout pour la protéger.

Comment avez-vous travaillé sur cette nouvelle adaptation ?

Les séries permettent de raconter des histoires qui correspondent beaucoup plus au format de mes livres. Chaque histoire est traitée en deux épisodes. On a, à chaque fois, un décor très particulier, un univers spécifique. Et j’ai souhaité que mon enquête soit une sorte de voyage dans chacun de ces univers. On cherche bien évidemment un criminel mais on découvre plein de choses sur ce petit milieu que ce meurtre nous oblige à percer. Cela m’intéressait d’avoir ces deux flics qui sont là pour arracher les secrets et dévoiler des vérités qui sont toujours enfuies d’un commun accord. C’est comme dans les westerns, où le cow-boy qui arrive vient chercher une vérité que tout le monde cache ! C’est finalement la trame de chaque histoire.

J’ai tiré des régions où les enquêtes se passent quelque d’inquiétant, d’angoissant. Je trouve qu’il y a toujours à la campagne une dimension intrigante. Cela m’intéressait d’exploiter ce fond d’inconnu, surtout pour ces deux citadins. Ils ont toujours l’air un peu perdu, dans ce monde rural à la fois très large et à la fois très petit du village ou de la communauté.

La violence extrême et singulière est incompréhensible par sa démesure. C’est le sujet même de la série. Et donc, évidemment, les crimes sortent de l’ordinaire. Pour un romancier, écrire pour l’audiovisuel, c’est très différent, cela implique beaucoup de contraintes. Dans un livre, on peut raconter ce qu’on veut, faire intervenir une armée de 3000 personnes… Pour une fiction, il faut toujours penser à être raisonnable. Mais je dois dire que pour cette série, j’ai écrit ce que me dictait mon imagination et pour autant je n’ai rien eu à rogner. Ce sont des histoires à très forte atmosphère et dans ces conditions-là le décor est très important. Et j’ai eu beaucoup de bonnes surprises en voyant les premières images tournées. Notamment de voir à quel point mes idées avaient été parfaitement traduites en images, avec une très grande justesse.

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