Entrée libre : la 1 000e

Millième numéro d’Entrée libre, six ans de culture… Comment expliquez-vous ce succès ?

Claire Chazal : C’est une question d’équilibre. L’émission apporte au téléspectateur un tel éclectisme culturel qu’il y en a pour tous les goûts. Ajoutez à cela le travail des journalistes, qui cherchent en permanence des angles originaux. On ne propose pas uniquement de la promotion de films ou de pièces, mais aussi une véritable réflexion, sans jamais être élitiste. C’est une émission exigeante et quotidienne, donc tout à fait unique aujourd’hui en France, y compris peut-être même en Europe. Nous ne sommes pas un tribunal, on ne fait pas de critique, on donne à voir et on essaye de transmettre des passions et des envies.

Que pensez-vous avoir apporté à Entrée libre ?

C. C. : Je suis arrivée très modestement dans l’émission, je n’avais pas envie du tout de révolutionner les choses. D’autant que cette émission était très bien, et je la regardais fidèlement depuis pratiquement le début. Cela dit, depuis septembre dernier, nous avons instauré une sortie. J’emmène le téléspectateur à la découverte d’un lieu. Que ce soit le palais Garnier, la Comédie-Française, la bibliothèque Richelieu… C’est une façon de quitter le plateau, ce qui donne une variation à l’image. Le lundi, nous avons également réussi à imposer la présence d’artistes. Ils viennent de plus en plus volontiers dans Entrée libre, et c’est régulièrement notre meilleure audience de la semaine.

Quel invité vous a le plus marquée ?

C. C. : Il y en a eu beaucoup… des comiques comme Jamel ou Dany Boon, des chanteurs comme Julien Doré ou Raphaël, qui a écrit un merveilleux livre. On a eu la chance d’avoir également Isabelle Huppert, cela a été très important pour l’émission. Et quelqu’un comme Fanny Ardant, dont la personnalité solaire et originale nous a fait battre notre premier record d’audience. Guillaume Canet aussi a permis à Entrée libre de se faire remarquer par ses bons scores. Ce sont des personnalités sincères avec une grande curiosité pour la culture en général. Elles sont tellement passionnées par leur métier que leur parole reste bienveillante et positive.

Après des années de présentation de JT, pourquoi être allée vers la culture avec Entrée libre ?

C. C. : Au fil des années, mon intérêt pour l’information n’a jamais faibli, mais j’aimais particulièrement la fin de mon journal. J’ai beaucoup d’amour pour la danse, le théâtre ou la musique classique ; cette émission est donc une grande chance pour moi. Les jeunes journalistes qui constituent la rédaction d’Entrée libre sont à la fois cultivés et très passionnés. Dans certains domaines, ils en savent beaucoup plus que moi. Je connais moins la pop music, la bande dessinée ou les séries télé. De ce point de vue là, je leur fais entièrement confiance. Chacun apporte des choses, c’est très bon enfant et c’est d’ailleurs pour ça que ça marche.

Propos recueillis par Ludovic Hoarau