Entretien avec Alexandra Alévêque

Drôles de villes pour une rencontre

Partout sur la planète, des villes grandissent et des hommes y créent leur territoire pour finir par en faire leur « chez eux ». Alexandra Alévêque, journaliste, va expérimenter la vie quotidienne à leur côté. À quoi ressemblent ces villes hors du commun ? Qu’avons-nous à apprendre des habitants ? Elle nous raconte.

 

Son émission : Drôles de villes pour une rencontre
 

Quel a été le point de départ de cette émission ? 

Il y a quelques années, France 5 a fait un appel d’offres pour renouveler ses programmes d’été, et l’idée de cette émission a été proposée par la production. La pandémie est passée et six ans se sont écoulés entre l’idée de l’émission et son tournage. D’ailleurs, au début, l’émission devait être incarnée par un homme et, finalement, France 5 m’a rappelée pour le rôle. Bien sûr, j’ai accepté ! 
 

D’où vient cette passion que vous avez pour les voyages et pour les rencontres ? 

Ce ne sont pas tant les voyages, ce sont surtout les rencontres. Qu’elles se fassent en bas d’un immeuble ou au bout du monde, c’est toujours la même excitation. La passion reste la même. Je suis très curieuse depuis que je suis enfant. Je ne vous dis pas que j’interpelle tous les clients du Monoprix quand je fais mes courses, mais j’ai toujours aimé « tchatcher » pour en savoir plus sur les gens. C’est un côté de ma personnalité qui fait rire mes amis car lorsque je rencontre quelqu’un et que je commence à poser des questions, ils préviennent le nouveau venu en lui disant « bon, on te laisse, tu en as pour une heure ! ». Je ne peux pas m’en empêcher ! Mais, en tant que journaliste, je crois que la curiosité est une qualité précieuse. 
 

Vous allez dans des lieux, des villages ou des villes, qui ne font rien comme les autres. Êtes-vous parfois anxieuse à l'idée de l’endroit où vous allez passer plusieurs jours ? 

À chaque fois. C’est surtout le cas lorsque je m’aventure dans des endroits « extrêmes », où rien ne ressemble à la vie que l’on mène ici, en France. J’ai toujours le trac, la peur de ne pas faire bien, de ne pas être là au bon endroit au bon moment ou de ne pas réussir à m’adapter. Il peut s’agir d’un tournage à Issy-les-Moulineaux comme au fin fond de l’Inde, il y a toujours une appréhension. Malheureusement, cette anxiété ne passe pas avec le temps, et je ne vous cache pas que cela commence à me peser ! (rires) Je vous rassure, cette peur disparaît dès que l’on appuie sur REC pour la première fois. 
 

Êtes-vous toujours bien accueillie lorsque vous partez dans des endroits reculés ou communautaires ? 

Honnêtement, oui ! Parce que des personnes sont parfois plus taiseuses ou qu’elles n’ont pas l’habitude de voir du monde, il est parfois plus long de se faire accepter et d’installer un dialogue. Mais au final, je suis toujours accueillie à bras ouverts. Je pense par exemple à un voyage que l’on a fait au Bénin dans un petit village il y a quelques années. Et puis ce n’est pas facile d’avoir une Française dans les pattes pendant deux semaines ! Pour ce qui est des lieux parfois reculés, c’est une peur supplémentaire. Je ne suis pas une baroudeuse ! Certes, j’aime aller à la rencontre de l’autre, mais je ne suis pas une « dingo du sac à dos » ! 

 

Vous êtes partie au Texas, en Inde et en Grèce pour cette nouvelle saison. Ces trois épisodes seront diffusés cet été. Lequel vous a le plus marquée ? 

L’Inde, sans hésitation. C’était la première fois que je visitais ce pays. J’étais très excitée à l’idée de partir, car le voyage a été sans cesse reporté du fait de la pandémie, et je vous passe les détails sur le variant indien. On attendait, on trépignait... et finalement on est partis ! On est arrivés au moment de la mousson, qui n’était pour moi qu’un mot appris en cours d’histoire-géographie au collège. Lorsqu’on est Français, on ne mesure pas l’ampleur de ce phénomène. En France, on qualifierait cela de « catastrophe naturelle ». Il est tombé autant d’eau en une seule journée que ce qui tombe comme pluie à Biarritz en un an. Mes vêtements étaient à tordre ! (rires) Au-delà de ça, c’est un pays incroyable, malgré la modeste qualité de vie des habitants. La famille dans laquelle j’ai été accueillie était d’une bienveillance sans pareille. Il y avait toujours beaucoup de passage dans la maison, c’était génial. J’ai trouvé dans ce voyage tout ce pour quoi on fait cette émission.

 

Fort Worth, Texas — diffusé mercredi 17 août à 21.00
 

Vous attendiez-vous à cette vie de cow-boy aussi poussée ? Aussi réaliste que l’on peut la voir dans les films ? L’atmosphère a tout d’un vrai western.

Pas du tout ! C’est un coin des États-Unis que je n’avais encore jamais exploré. J’ai été très surprise de l’intérêt des jeunes pour le rodéo. Je savais que c’était une activité typique du Texas, très spectaculaire, mais je n’imaginais pas que l’on puisse le pratiquer comme un sport. Et je parle ici de plusieurs milliers de pratiquants. D’autant plus que c'est extrêmement dangereux. C’est plus qu’un hobby, ça fait partie de leur manière de vivre. Comme leur chapeau. Si vous le leur enlevez, c’est comme si vous leur coupiez un bras. Ils naissent avec, ils meurent avec. Les symboliques y sont très fortes, mais c’est un mode de vie presque suranné. En fait, ils ont gardé leurs traditions, mais avec un iPhone dans la poche. 
 

Le ranch dans lequel vous viviez était au milieu d’une grande plaine et vous vous occupiez des chevaux. Finalement, vous vous sentiez plus Calamity Jane ou Mary Ingalls ? 

Mary Ingalls ! (rires) 
 

Vous aviez quand même des santiags aux pieds et un chapeau sur la tête… 

C’est vrai. Mais Calamity Jane, c’est trop extrême ! (rires) Le Texas et les cow-boys véhiculent tout un tas d'images, mais en fait, pour la plupart, c’est la vie à la ferme, même si la ville n’est pas loin.
 

Pour être une bonne cow-girl, vous avez acheté des santiags ! Bon ou mauvais achat ? 

Elles sont super belles et j’en rêvais quand j’étais adolescente, mais je vous avouerai que je ne les ai pas reportées… (rires). Comme le chapeau de cow-boy, je crois qu’ils resteront seulement des souvenirs ! Même si tout cet attirail m’a coûté un œil ! 

 

Propos recueillis par Margaux Karp

 

 

 

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