JERÔME BOSCH, LE DIABLE AUX AILES D'ANGE
La Galerie France 5

Jérôme Bosch — Le Diable aux ailes d’ange

Documentaire - Dimanche 22 janvier 2017 à 09.25

En 2016, toute l’Europe a célébré les 500 ans de la mort du plus célèbre peintre néerlandais, Jérôme Bosch. Dans ce documentaire, spécialistes et animations permettent d’entrer dans l’œuvre et l’imaginaire de ce génie du XVe siècle.

Il est considéré comme le premier surréaliste au monde. Cinq siècles après sa disparition, celui qu’André Breton qualifiait de « visionnaire intégral » continue de fasciner avec une œuvre énigmatique peuplée d’un bestiaire fantaisiste. Afin de mieux la comprendre, Ève Ramboz, spécialisée dans les effets visuels numériques, lui donne vie dans ce documentaire et dévoile ce qui fait l’originalité de l’artiste. « Bosch fait partie de ces peintres à l’imaginaire débordant. Il était adoré de son vivant car c’était un maître du fantastique, souligne Joseph Leo Koerner, professeur d’histoire de l’art et d’architecture à Harvard. Mais il a aussi un aspect réaliste. Il sait comment construire une machine. Celles qu’il dessine sont souvent des engins de torture. » Car l’extraordinaire imagination de Jérôme Bosch se nourrit des pratiques et des bouleversements de son époque.

Visions fantastiques et terreur médiévale

Né Van Aken vers 1450 dans la cité de ‘s-Hertogenbosch (Bois-le-Duc) aux Pays-Bas, le peintre vit dans une Europe médiévale en proie aux famines, à la peste et aux guerres. Alors que la mort rôde, l’Église catholique dirige dans la terreur. « Jérôme Bosch appartenait à l’une des confréries religieuses les plus élitistes de la ville et d’Europe du Nord. Il baignait dans la piété très orthodoxe de la fin du Moyen Âge, qui se manifestait par des activités de groupe, mais aussi par l’attention portée à votre vie privée, à votre cheminement intérieur, au genre de pêcheur que vous étiez », explique Joseph Leo Koerner. Toutes ses œuvres, dont la majorité représente des scènes bibliques, sont ponctuées de symboles religieux compréhensibles pour ses contemporains. « En tant qu’artiste, il a montré par son imagerie le visage le plus obscur de l’iconographie religieuse », poursuit l’historien. Autant de mises en garde qu’il mêle à des créatures imaginaires ou hybrides, mais aussi à des symboles ésotériques destinés aux initiés. Ce fin observateur utilise ses allégories pour dépeindre les pires travers du genre humain. Luxure, avarice, gourmandise, tentation… Jérôme Bosch met surtout l’homme face à ses démons intérieurs. Le célèbre triptyque Le Jardin des délices, peint vers 1500, en est l’exemple parfait pour Reindert Falkenburg, professeur d’histoire de l’art et de la culture moderne à NYU Abu Dhabi : « Bosch ne représente pas son monde imaginaire, mais celui de ceux qui regardent le tableau. C’est votre esprit, le mien, celui de tout le monde, qu’il tente de saisir dans sa peinture, bien plus que sa propre imagination. »

Amandine Deroubaix

JERÔME BOSCH, LE DIABLE AUX AILES D'ANGE

Documentaire

Durée 52 min

Auteures-réalisatrices Nathalie Plicot et Ève Ramboz

Production INA, avec la participation de France Télévisions

Année 2016

 

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