MAI 58, LE PRINTEMPS DU GENERAL
La Case du siècle

Mai 58 – Le Printemps du général

Documentaire - Dimanche 6 mai 2018 à 22.40

Images d’archives et explications d’historiens à l’appui, ce documentaire retrace, par le détail, les événements qui, en mai 1958, ont permis le retour du général de Gaulle au pouvoir.

À en croire son petit-fils Yves « en 58, de Gaulle ne pensait pas revenir au pouvoir ». Et pourtant les retrouvailles entre les Français et le général ne vont pas tarder. Au mois d’avril de cette année-là, la IVe République est en pleine déliquescence et le président René Coty ne peut que constater l’incapacité des députés à former un gouvernement. De l’autre côté de la Méditerranée, à Alger, il faut faire face au FLN qui aspire à l’indépendance. Alors que la France tangue et s’enfonce dans le bourbier algérien, le général, retiré de la vie politique depuis 1946, attend tranquillement son heure à Colombey. C’est le moment que choisissent les gaullistes pour « réactiver tous leurs réseaux de la France libre », selon l’historienne Chantal Morelle. Des milliers de lettres vont être déposées ou envoyées à l’Élysée pour réclamer le retour de l’homme providentiel. Tout se met en place progressivement. Le 5 mai, le président Coty lui fait parvenir un message pour savoir s’il envisagerait de revenir aux affaires. Dans sa réponse, le général pose, sciemment, des conditions inacceptables dans le cadre de la IVe République. Coty se tourne alors vers Pierre Pflimlin à qui il demande de devenir président du Conseil. L’homme est pourtant détesté par l’armée, qui le soupçonne d’être en faveur de l’indépendance en Algérie…

« Prêt à assumer les pouvoirs de la République »

Le 9 mai, l’enlèvement de quatre jeunes appelés, puis l’exécution de trois d’entre eux par le FLN, va accélérer le cours des événements. La nouvelle fait l’effet d’une bombe et on considère la classe politique incapable de protéger les Français. Pour l’armée, explique l’historien Olivier Dard, « face à Pflimlin, le démocrate-chrétien, et la possibilité d’un désengagement, de Gaulle apparaît comme un choix de raison ». Le 13 mai, jour de l’investiture du nouveau président du Conseil, une grande manifestation en hommage aux soldats assassinés a lieu à Alger. Les militaires, regroupés autour du général Salan, y prennent part. Un coup de force qui acte la fin de la IVe République. La foule prend d’assaut le bâtiment du Gouvernement général. Du balcon, Salan crie : « Vive de Gaulle ! » Dans la foulée, le général Massu annonce la création d’un comité de salut public. À la mi-mai, de Gaulle fait taper un communiqué dans lequel il déclare qu’il se « tient prêt à assumer les pouvoirs de la République ». Entre-temps, les membres de l’état-major mettent en place l’opération Résurrection depuis Alger et débarquent en Corse le 24 mai. En quelques heures, ils se rendent maîtres de l’île grâce à la neutralité bienveillante des CRS et des autorités locales. Avec toute l’habileté politique dont il est capable, de Gaulle se sert de la situation pour se présenter devant la nation dans un nouveau communiqué et pousser Pierre Pflimlin à la démission. Le 30 mai, Coty exhorte le Parlement à céder la place au général et à un gouvernement de salut national. Ce dernier pose ses conditions : les pleins pouvoirs et une nouvelle Constitution qui sera soumise au référendum et ratifiée quatre mois plus tard.

Beatriz Loiseau

Documentaire

Durée 52 min

Auteur-réalisateur Bertrand Delais

Production Adamis Production et Ecpad, avec la participation de France Télévisions

Année 2017

 

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Sylvie Syren
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