Secrets d’histoire : Louis XIV, l'homme et le roi / Louis XIV, le roi est mort, vive le roi !

Louis-Dieudonné est âgé de 4 ans lorsque son père, le roi Louis XIII, décède. Devenu Louis XIV, il acquiert au côté de son parrain, le cardinal de Mazarin – par ailleurs Premier ministre et surintendant au gouvernement –, l’éducation nécessaire pour devenir un grand monarque. Au lendemain de sa mort, le 10 mars 1662, Louis XIV suit ses conseils en s’emparant du pouvoir et en écartant sa mère du gouvernement. Dès lors, il règne en maître absolu sur le royaume de France, épaulé en ce sens par différents ministres qu’il peut révoquer à loisir. Pour protéger son pays, il demande à Vauban d’ériger une « frontière de fer ». Et en ses terres, le roi s’attache à faire disparaître la vieille féodalité comme il s’applique à instaurer une meilleure gestion des provinces. Sans oublier l’art et la culture, pour lesquels il voue un véritable amour. Lully, Molière, Le Brun ou Le Nôtre ont notamment bénéficié de son soutien et de ses largesses. À la fin de sa vie, et sous l’impulsion de Madame de Maintenon, le souverain, à la vie jusque-là dissolue, devient un catholique pratiquant assidu, allant même jusqu’à faire construire une chapelle royale dans l’enceinte du château de Versailles. Et le 17 octobre 1685, afin d’unifier le pays sous la seule foi catholique, il révoque l’édit de Nantes, qui, depuis Henri IV, accordait la liberté de culte aux protestants. La même année, il promulgue le Code noir, qui réglemente la pratique de l’esclavage dans les colonies au profit de la seule Église catholique.

Au nom du royaume
Louis XIV n’est pas homme à se laisser faire et il l’a montré avant même de « prendre le pouvoir ». Enfant, il a vécu La Fronde et connu « l’exil ». À son retour, pour asseoir sa légitimité retrouvée et mettre au pas ses détracteurs, il convie la cour à assister à un spectacle, le 23 février 1653. Le Ballet de la nuit met en scène le roi et se termine en apothéose. Représenté en astre solaire, il danse entouré de tous les fils de la grande noblesse.
Ambitieux pour lui-même et pour son royaume, celui qu’on surnommera le Roi-Soleil, cherche par tous les moyens à briller, en imposant ses choix et ses idées. On rapporte que Versailles est le double de pierre de Louis XIV. D’ailleurs, jamais un château n’a été à ce point associé à un seul homme. Sous son impulsion, les marais insalubres sont transformés en un écrin de verdure par André Le Nôtre. Quant au château, érigé autour de l’ancien relais de chasse construit par son père, il devient le théâtre de son quotidien. Dans un décor des plus majestueux, la vie du roi est mise en scène – il en sera de même de son agonie. Louis XIV a pour public la cour et le gouvernement, venus s’y établir sur son ordre. Ils sont près de 10 000 personnes à vivre dans et autour du château. Ce qu’il juge comme un avantage politique l’éloigne inexorablement de son peuple. Pendant qu’il festoie ou guerroie, celui-ci souffre, victime de famine, de désastres climatiques, des guerres ou des impôts qui ne cessent d’augmenter. À l’époque, on dit qu’il faut deux enfants pour faire un homme. Quand Louis XIV meurt après 72 ans de règne, le 1^er septembre 1715, l’État a une dette de 600 millions de livres, soit l’équivalent de 600 millions de journées de travail pour un artisan. Il faudra tout le génie de son neveu, le duc d’Orléans, pour assainir les finances et éviter de nouveaux conflits.