JUSTICE LE DOULOUREUX SILENCE
Le Monde en face

Justice, le douloureux silence

Documentaire - Mercredi 6 septembre 2017 à 20.50

Bon nombre de familles de victimes de crimes non élucidés se disent abandonnées par la justice. Certaines d’entre elles remuent ciel et terre pour relancer les institutions judiciaires et éviter que leur dossier ne soit classé. Désormais programmé le mercredi soir (à la place du mardi), Le Monde en face est toujours présenté par Marina Carrère d'Encausse.

C’était il y a douze, quinze, parfois vingt ans… Leur vie a basculé le jour où leur enfant, leur père ou leur conjoint a été sauvagement assassiné. Depuis, plus rien ou presque. Des enquêtes qui piétinent, le silence des juges d’instruction, l’enlisement progressif puis le classement des dossiers… Avec le temps qui passe, les affaires sont progressivement oubliées par les juges et les enquêteurs. Pour de nombreuses familles de victimes d’homicide, perdre un proche, c’est assister, impuissant, au renoncement de la justice. Un renoncement qui s’apparente souvent au dernier acte d’un parcours judiciaire discontinu, erratique, qui reproduit presque toujours les mêmes effets. Avocats qui se succèdent, juges dessaisis… Les dossiers transitent de main en main. À chaque changement de magistrat, il faut reprendre la procédure depuis le début. À la valse des juges s’ajoutent l’inertie de la justice et le manque de moyens pour mener une enquête à son terme.

Justice muette

Face à l’insupportable silence judiciaire, les familles se sentent seules, ignorées, voire méprisées. Certaines subissent leur situation et voient leur affaire sombrer dans l’oubli. D’autres ont trouvé les ressources pour en faire le combat de leur vie. C’est le cas de Marie-Rose Blétry. À force de courage et de ténacité, elle est parvenue à relancer l’enquête sur l’assassinat de sa fille, Christelle, survenu en 1996. Pendant des années, Marie-Rose remue ciel et terre et sa persévérance finit par payer. En 2014, dix-huit ans après les faits, la justice accepte enfin de procéder à des analyses ADN sur l’ensemble des vêtements de la victime. Un homme est identifié. Jugé par la cour d’assises de Saône-et-Loire, il sera condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, vingt ans après les faits.

Conjurer la fatalité

Le combat mené pour sa fille, Marie-Rose Blétry a aussi voulu le partager avec d’autres. Elle a créé une association d’aide aux familles des victimes d’agressions criminelles pour secouer la machine judiciaire, faire avancer les dossiers et récolter des fonds pour payer les frais d’avocats. Si certaines affaires parviennent à se débloquer, bon nombre de parents de victimes ont encore un long chemin à parcourir. C’est le cas de Julie Imbard, Éric Boisseranc et Jonathan Oliver qui témoignent eux aussi dans le film de Florence Kieffer de leurs longues années de lutte pour relancer les institutions judiciaires afin de conjurer la fatalité et l’oubli. Si aucune statistique précise n’existe en France sur les crimes non élucidés, on estime que, chaque année, environ 15 % ne sont pas résolus dans un délai raisonnable.

Jean-François Parouty

JUSTICE LE DOULOUREUX SILENCE

Documentaire

Durée 52 min

Réalisation Florence Kieffer

Production Phare Ouest Productions

Année 2017

 

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