Concorde, le rêve supersonique

Le 31 mai 2003, le Concorde effectue son dernier vol, de New York à Paris-Charles de Gaulle. Quinze ans après, l’émotion est toujours intacte. Avec sa silhouette à couper le souffle, ses lignes élégantes, reconnaissables au premier coup d’œil, le supersonique franco-britannique reste l’avion de tous les records : il est le seul appareil civil à avoir franchi l’Atlantique en seulement trois heures trente, à une vitesse de 2 200 km/h. Réservé à l’élite de la politique, des affaires et du show business, il n’en reste pas moins aujourd’hui un objet populaire et iconique.
Comment le pari fou du Concorde a-t-il pu être réalisé par les ingénieurs français et britanniques ? Quelles innovations en ont fait un avion pionnier ? Et quelles sont les causes techniques qui ont précipité sa chute, après la tragédie de Gonesse en 2000 ?
Le documentaire de Thomas Risch retrace l’incroyable aventure humaine et scientifique de l’Oiseau blanc. Une course acharnée, en pleine guerre froide, entre Européens, Russes et Américains pour la conquête du ciel à grande vitesse.
Des ateliers de fabrication de Toulouse à ceux de Bristol Filton, de Paris à New York, du Salon du Bourget à Moscou, sur les traces du Tupolev TU-144, le concurrent numéro un du Concorde, le film part à la rencontre des grands témoins et acteurs du supersonique. La parole est donnée à ses héros, véritables défricheurs du ciel, comme Jean Pinet, l’un des tout premiers pilotes d’essai, et Michel Retif, mécanicien sur le vol inaugural du 2 mars 1969, ou encore aux plus grands admirateurs de l’avion, parmi lesquels Fred W. Finn, passager recordman du nombre de vols avec plus de 700 voyages !
Le film s’appuie sur des modélisations en 3D inédites de l’avion, des documents d’archives rares et un accès exceptionnel aux laboratoires de recherche de la Nasa, dans l’Ohio, où les ingénieurs testent le supersonique de demain.
Malgré ses performances inégalées dans l’aviation civile, l’appareil est un gouffre commercial, victime dès sa mise en service du choc pétrolier. Il ne trouvera jamais d’autres acquéreurs qu’Air France et British Airways, ce qui ne l’empêchera pas de sillonner le ciel pendant vingt-sept ans et de cumuler plus d’heures de vols supersoniques que l’ensemble de la flotte militaire de l’Otan.

Ludovic Hoarau

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CONCORDE EN QUELQUES DATES

29 novembre 1962 Signature de l’accord de coopération franco-britannique
9 juin 1963 Présentation de la maquette Concorde 001
11 décembre 1967 Présentation du Concorde
31 décembre 1968 Premier vol du Tu-144, le concurrent russe du Concorde
2 mars 1969 Premier vol d’essai du Concorde 001
1^er octobre 1969 Premier passage du mur du son du Concorde
21 janvier 1976 Premier vol commercial du Concorde
22 novembre 1977 Premier vol pour New York du Concorde
25 juillet 2000 Crash du Concorde à Gonesse
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CONCORDE EN QUELQUES CHIFFRES

Le Concorde transportait ses passagers à plus de 2 200 km/h, à vitesse Mac 2,2. Aujourd’hui, la vitesse de croisière de l’A380 est de 945 km/h.
Le billet aller-retour Paris-New York coûtait en moyenne 8 000 euros.
Entre 16 000 et 18 000 mètres d’altitude : le Concorde volait plus haut que les avions actuels.
Alors qu’un avion classique requiert entre 1 000 et 1 500 heures d’essais en vol, le Concorde en aura cumulé plus de 5 300. Ce qui faisait de lui l’appareil le plus testé au monde.
Le Concorde brûlait environ 17 litres de kérosène par passager aux 100 kilomètres. Aujourd’hui, le Boeing 777 consomme 2,5 litres par passager pour la même distance. Cette surconsommation fut l’un des principaux talons d’Achille du supersonique franco-britannique.