QUAND L'EXTRÊME DROITE RÉSISTAIT 1939-1945
La Case du siècle

1939-1945 – Quand l’extrême droite résistait

Documentaire - Dimanche 3 décembre 2017 à 22.40

L’Histoire a retenu que la Résistance avait un cœur qui battait à gauche. Pourtant, de nombreux partisans de l’extrême droite nationaliste ont tourné le dos à Vichy pour rejoindre les forces de la France libre aux côtés de leurs adversaires politiques d’avant-guerre…

C’est dans un contexte de déclin à la fois moral, social et politique de la société française que l’extrême droite prospère pendant l’entre-deux-guerres. Minée par les scandales politico-financiers, la IIIe République est dans le même temps impuissante à enrayer les effets de la crise qui ravage la France en 1931. Les mouvements patriotes se multiplient, prônant pour certains l’antiparlementarisme, pour d’autres la xénophobie, l’antisémitisme ou encore l’anticommunisme. En 1940, la débâcle face à l’envahisseur allemand est perçue par les patriotes comme la sanction de la décadence française et la preuve que la République a été incapable d’assurer la défense du pays. La même année, les Français remettent leur destin dans les mains du maréchal Pétain.

Comme beaucoup de Français, une grande partie de l’extrême droite se rallie au régime de Vichy. Mais les patriotes qui ont rejoint Pétain font pression sur lui pour qu’il manifeste son autonomie à l’égard de l’Allemagne. Ainsi, le commandant Georges Loustaunau-Lacau et Marie-Madeleine Fourcade, future dirigeante du réseau de résistance Alliance, restent à Vichy tout en conspirant contre l’occupant.
 D’autres rejoignent l’Angleterre et s’engagent auprès du général de Gaulle qui a lancé son appel à la résistance le 18 juin 1940. C’est le cas du monarchiste Gilbert Renault, un patriote nourri de l’Action française de Maurras, qui intègre, comme beaucoup de ses congénères, les services secrets gaullistes – résistants juifs, militants de gauche et nationalistes de droite tous réunis sous la bannière de la France libre.

En zone occupée, une organisation clandestine voit le jour sous l’impulsion d’hommes issus de diverses mouvances d’extrême droite : l’OCM (Organisation civile et militaire). Ses membres organisent filières d’évasion, caches d’armes et actions paramilitaires. L’extrême droite, présente en force dans les premières heures de la Résistance, joue aussi un rôle à Alger, où un groupe de résistants d’extrême droite aide les Anglo-Américains à débarquer en 1942 avec le concours de résistants juifs pieds-noirs. De nombreux nationalistes de droite figurent également au sein du plus gros mouvement de résistance, Combat, dans lequel les monarchistes Pierre de Bénouville et Jacques Renouvin assument d’importantes fonctions.

Au fil des années et des décennies, la mémoire collective simplifiera et schématisera les engagements d’hommes et de femmes pris dans la tourmente de l’époque. La Résistance sera invariablement associée à la gauche, tandis que l’ultra-droite sera accablée pour avoir fait acte d’allégeance au régime de Vichy. Mais l’Histoire est plus complexe et le film de Florent Leone et Christophe Weber apporte un éclairage plus nuancé sur le rôle et l’engagement de la droite nationaliste au sein de la Résistance, aux côtés de ses adversaires politiques d’avant-guerre.

Jean-François Parouty

 

À voir, dimanche 10 décembre, le film de Florent Leone : Quand la gauche collaborait – 1939-1945

Documentaire

Durée 52 min

Auteur Florent Leone

Réalisation Florent Leone et Christophe Weber

Production Kuiv, avec la participation de France Télévisions

Année 2017

 

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Sylvie Syren
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