Indépendance de l'Algérie, 60 ans après

Kamel Daoud, écrivain algérien de langue française, vivant à Oran et lu dans le monde entier, nous propose un voyage dans son Algérie.
L'homme a le verbe clair et la parole tranchante. Avec lui, nulle complaisance envers le régime, ses failles, la société algérienne, les islamistes qui ont juré sa perte. Mais un amour du pays, de ses habitants, et de la langue se dessine peu à peu le portrait d'un pays, mais aussi d'un homme, né après la guerre d'indépendance, figure d'intellectuel épris de liberté et voix qui compte dans l'Algérie d'aujourd'hui. Kamel Daoud entrouvre la porte d'une Algérie encore méconnue, et nous invite à l'aimer et à mieux la comprendre.

Il y a 60 ans, Alain, Robert et Serge ont dû quitter leur terre : l'Algérie de leur enfance, l'Algérie de leur cœur, l'Algérie de leur souvenir. Comme des milliers de Français, ils ont été déracinés du jour au lendemain, laissant derrière eux un pan de leur histoire. Il y a 60 ans, ces 3 frères ont soudainement renoncé à la terre de leurs ancêtres, laissant en eux, comme tant d'autres, une cicatrice jamais refermée.
Pour la première fois depuis toutes ces années, ils ont accepté de retourner sur les traces de leur enfance et de leur adolescence.
À l'heure où, en 2019, l'Algérie a connu un changement politique majeur, Alain, Robert et Serge ont souhaité prendre la route de leur passé, retourner là où tout a commencé pour eux : à Alger. Dans le mythique quartier de Bab-El-Oued. Un retour aux sources, profondément touchant.

L'indépendance de l'Algérie il y a 60 ans, qui concluait la longue période de décolonisation engagée dans les années 50, a eu des conséquences particulièrement importantes pour la Corse et ce à plusieurs titres : la présence massive des insulaires en qualité de fonctionnaires dans les différents pays du Maghreb, dont l’Algérie, l’implication de la Corse dans les événements de 1958 qui ont vu le retour du Général De Gaulle et celui des rapatriés sur l'île, qui est sans doute LE point de basculement dans l’Histoire moderne de la Corse. 
"Sucetà" aborde les aspects politiques mais aussi économiques et sociétaux de cette page récente de l’histoire, dont nous mesurons aujourd’hui encore les effets.
Au programme, la diffusion de plusieurs reportages réalisés par les journalistes de la rédaction de France 3 Corse et le témoignages d'invités, personnalités ayant vécues ces événements et spécialistes de cette période liée à la décolonisation.  

Les reportages

• Rappel historique des années 1954-1962 (les Accords d'Evian, l'OAS et les Harkis) -
  Journaliste : Florence Antomarchi
• L'Arrivée des rapatriés en Corse et l'influence de la décolonisation sur la situation politique corse - Journaliste : Pierre Nicolas
• Les Harkis en Corse : regard et intégration - Journaliste : Florence Antomarchi

Entre 1954 et 1962, plus d’un million d’appelés ont sacrifié leur jeunesse pendant la guerre d’Algérie et pourtant, de cette expérience fondatrice, il reste peu de traces. Comment une génération entière est-elle ainsi passée dans les oubliettes de l’histoire ?
Pourquoi leur mémoire de la guerre d’Algérie a-t-elle été à ce point réduite au silence pendant des décennies ?
Depuis la fin de la guerre en 1962 jusqu’à aujourd’hui, ce film raconte d’abord comment le silence des appelés s’est fabriqué puis comment, au fil des années, leur parole s’est libérée, faisant d’eux des acteurs à part entière du drame algérien.
À travers cette orchestration du silence autour de la guerre d’Algérie, le dernier grand traumatisme français, nous découvrirons comment la mémoire des appelés et de leurs proches, constitue aujourd’hui une part importante de notre identité et de notre histoire.

Les Accords d'Évian
Après 2 années de contacts et de négociations secrètes, les accords d’Évian sont signés, le 18 mars 1962, par Louis Joxe, alors ministre français chargé des affaires algériennes, et Krim Belkacem, colonel de l’Armée de libération nationale, au nom du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA).  Des accords historiques qui vont permettre de mettre un terme aux combats engagés depuis le 1^er novembre 1954 en Algérie, et à 132 ans de colonisation française. Retour en images sur ces évènements.

Les enfants de Harkis du Sud de la France
Pendant ces 8 années de guerre, l'armée a pu compter sur les Harkis, des musulmans algériens recrutés comme auxiliaires de l'armée française. On estime à environ 200.000 le nombre de Harkis recrutés pas l'armée française. Reportage dans le Sud de la France, où vivent de nombre de leurs enfants.

 Alger, les suites du mouvement de contestation populaire de 2019
Par millions, les Algériens sont sortis dans la rue et ont eu raison du cinquième mandat du président Bouteflika, en 2019. Malgré la répression, les 2 années du Hirak, mouvement de contestation populaire, ont changé les esprits. L’armée a repris la main, et la mobilisation se concentre désormais sur la libération des 300 détenus politiques et le sort de plus de 2 000 citoyens sous contrôle judiciaire, ou en attente d’être jugés. Reportage à Alger.

Le répertoire musical des chanteurs exilés des années 1950 à 1970
La venue des travailleurs algériens en France s'accompagne entre les années 1950 et 1970 d'un riche répertoire musical, écrit et interprété par des chanteurs eux-mêmes exilés et travaillant parfois en journée comme ouvriers (Slimane Azem, Salah Sadaoui, Mazouni...).
Il est question dans ces chansons de la douleur de l'exil, de la solitude de ces hommes loin de leurs familles, mais aussi du racisme ordinaire subi en France...