C DANS L'AIR

C dans l’air

Magazine - En direct - Du lundi au samedi à 17.45 et 22.25

Décrypter, analyser, mettre en perspective… c’est la vocation première de « C dans l’air ». Du lundi au samedi, les équipes de l’émission sont sur le pied de guerre pour permettre aux téléspectateurs de comprendre l’actualité qui rythme notre quotidien. Entretien avec Joël Lefebvre, chef des informations, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle.

Joël Lefebvre, chef des informationsComment prépare-t-on une quotidienne sur l’actualité en pleine campagne présidentielle ?

Joël Lefebvre : C’est extrêmement compliqué, d’abord parce que le nombre de candidats est très élevé, mais aussi à cause de l’obligation d’égalité du temps d’antenne et du temps de parole des candidats pendant les quinze derniers jours de la campagne. Il est tout à fait logique que l’on rende compte également de qui sont ceux qu’on appelle les « petits candidats ». Nous passons donc du temps avec eux pour mieux les connaître et, chaque jour, nous diffusons un portrait. Nous parlons désormais de la campagne dans des émissions thématiques : l’indécision, le chômage, l’abstention… Nous avons fait une exception en évoquant la progression spectaculaire de Jean-Luc Mélenchon, car on a estimé qu’on se devait de faire une entorse à cette règle pour un fait d’actualité majeur. L’autre solution, c’est de traiter la politique dans un aspect plus secondaire, comme dans une émission consacrée à l’actualité internationale. Même si la campagne est toujours présente, car c’est une préoccupation majeure de nos téléspectateurs.

Avec cette actualité très riche, comment arrive-t-on à choisir les sujets et les angles ?

J. L. : Soit une information se détache des autres, comme Mélenchon qui décolle dans les sondages, soit on va choisir de traiter un thème en profondeur. C’est vraiment la vocation de notre émission. Par exemple, aujourd’hui on va parler de chômage. Il nous semblait normal, surtout dans les derniers jours de la campagne, d’évoquer ce problème fondamental qui mine l’économie française. Nous allons rappeler les propositions phares de tous les candidats sur le sujet. Concernant celles d’Emmanuel Macron sur le traitement de l’allocation chômage et qui ressemblent aux méthodes pratiquées dans les pays anglo-saxons, nous avons été à Londres pour avoir un exemple concret sur le terrain. Le but, c’est vraiment de donner de la profondeur et de la perspective dans cette campagne. Les affaires ont considérablement grignoté du temps de parole sur les programmes et le fond. Ce qui intéresse les téléspectateurs qui vont voter, c’est surtout de connaître les propositions des candidats.

Comment faites-vous pour convaincre les experts de venir dans l’émission, car certains sont très demandés dans les médias ?

J. L. : On a de la chance, car ils sont très fidèles et se sentent bien chez nous. C’est un travail que mènent de main de maître les programmatrices. Elles calent très en amont leur venue, ce qui fait qu’on arrive toujours à avoir les meilleurs au bon moment. C’est une des forces de l’émission. C’est d’autant plus facile de les faire venir chez nous qu’en ce moment les audiences sont particulièrement élevées.

En effet, les audiences de l’émission sont en hausse depuis le début de l’année. Comment expliquez-vous ces bons chiffres ?

J. L. : On a « bénéficié » d’une actualité très riche sur le plan politique et international, avec les suites du Brexit, l’élection de Trump, les sorties de Poutine et le conflit syrien. Entre la primaire de la droite, dont on a commencé à parler dès septembre, celle de la gauche et la campagne présidentielle, on n’a pas connu d’essoufflement d’intérêt pour la politique en France depuis quasiment dix mois. C dans l’air étant une émission reconnue pour la qualité de son expertise, que ce soit en matière de politique que sur les questions internationales, il n’est donc pas étonnant que les téléspectateurs soient au rendez-vous. Depuis la rentrée, nous avons aussi veillé à améliorer la qualité de nos reportages, afin qu’ils soient les plus pertinents possibles pour enrichir les débats et les rendre plus intéressants.

La particularité de l’émission, c’est aussi de permettre aux téléspectateurs de s’exprimer à l’antenne…

J. L. : Complètement. On est dans un dialogue permanent avec nos téléspectateurs via les SMS et les réseaux sociaux. Pour nous, c’est un vrai guide pour essayer de comprendre ce qui les intrigue et les préoccupe. Recevoir autant de questions chaque jour nous permet de connaître leurs inquiétudes, leurs angoisses, leurs réflexions, mais aussi de pouvoir orienter les axes des émissions, les débats et même les reportages. Ce sont eux qui nous montrent finalement l’endroit où l’on doit chercher et les portes que l’on doit ouvrir.

Quelles tendances se dégagent à quelques jours du premier tour ?

J. L. : Les téléspectateurs sont perdus, comme un peu tout le monde. On sort d’une campagne comme la France en a rarement connu sous la Ve République. Ils ont vraiment été très déboussolés par les affaires et ce qu’on appelle les boules puantes qui déstabilisent le débat politique. Ils attendent vraiment de notre émission de décoder ce qu’il y a derrière tout cela, de sortir des calculs politiques et de la politique politicienne. C’est aussi pour cela que, dans les derniers jours de la campagne, on veut vraiment insister sur le fond pour aider les téléspectateurs à faire leur choix avant le premier tour.

Comment travaillez-vous avec les rédacteurs en chef et les présentateurs, Caroline Roux et Bruce Toussaint ?

J. L. : Généralement trois jours avant chaque émission, nous faisons le point avec les rédacteurs en chef, Fabrice Hoss et Mathias Hillion (du lundi au jeudi), Stéphanie Gillon et Thierry Dagiral (le vendredi et le samedi), pour voir ce qui se dégage dans l’actualité et les thèmes que nous n’avons pas eu le temps de traiter. On commence à lancer des reportages en fonction du sujet choisi. Caroline Roux et Bruce Toussaint sont partie prenante de la chaîne de décision. Un événement vient parfois casser cette mécanique et la machine se met en branle. Nous pouvons changer le thème de l’émission jusqu’à 15 heures le jour de la diffusion. Il faut être réactif, mais sans se précipiter sur tout non plus. Il y a un timing à respecter. C’est un aller-retour permanent entre la rédaction en chef et les présentateurs pour essayer de coller le plus à l’actualité et surtout de parler de la bonne information dans la bonne journée.

Propos recueillis par Amandine Deroubaix

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Durée 64 min

Présentation Caroline Roux, du lundi au jeudi, et Bruce Toussaint, le vendredi et le samedi

Rédacteurs en chef Fabrice Hoss et Mathias Hillion (du lundi au jeudi), Stéphanie Gillon et Thierry Dagiral (le vendredi et le samedi)

Production France Télévisions et Maximal Productions, en association avec Together Studio

 

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Depuis le début de l’année 2017, C dans l’air a rassemblé, en moyenne, 1,6 million de téléspectateurs, pour 13 % de PdA. Le magazine enregistre ainsi une progression de 10 % par rapport à 2016 (à période équivalente).

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