SIMONE, LOUISE, OLYMPE ET LES AUTRES
La Case du siècle « Les Femmes dans l’histoire »

Simone, Louise, Olympe et les autres – La grande histoire des féministes

(2/2) Ne me libère pas, je m’en charge ! (1918-1981)
Documentaire - Dimanche 18 mars 2018 à 22.35

France 5 propose jusqu’au 18 mars une programmation consacrée à des femmes célèbres ou méconnues du grand public, qui, ensemble, ont écrit une autre histoire de France au féminin. Cette semaine, seconde partie du documentaire de Mathilde Damoisel consacré à ces femmes, héroïnes en leur temps, dont les combats ont permis à toutes les autres de s’émanciper.

C’est une histoire d’injustices, de combats et de reconnaissance vouée à se répéter tant que certains n’auront pas accepté de rendre aux femmes la place et les droits qui leur reviennent. À peine une bataille est-elle remportée que d’autres revendications sont scandées par des femmes en quête d’émancipation, rappelle la réalisatrice Mathilde Damoisel dans son documentaire en deux parties, Simone, Louise, Olympe et les autres – La grande histoire des féministes.

Après avoir mis en lumière les pionnières du féminisme, elle s’intéresse à celles qui, au cours du XXe siècle, ont poursuivi le combat. Sans peur du scandale, de l’emprisonnement ou de la mort, elles ont cherché à faire entendre la voix des femmes. Dans les années 1920, puis 1930, Maria Vérone, puis Louise Weiss ont milité sans relâche pour obtenir le droit de vote. Un droit espéré dès 1914, que des sénateurs refusent catégoriquement d’accorder à chaque fois que les parlementaires l’octroient. Par peur du vote des prostituées, disent-ils, par crainte surtout que ce nouvel électorat menace les vieux équilibres politiques. En 1936, lorsque Léon Blum nomme pour la première fois trois femmes – dont Cécile Brunschvicg, la présidente de l’Union française pour le suffrage des femmes – dans son gouvernement, toutes veulent y croire. Rien n’y fait. Et pourtant, ce sont ces épouses, ces mères, que les hommes sont venus chercher pendant la Grande Guerre pour remplacer les soldats partis au front, puis ces résistantes qu’ils ont côtoyées en 1939-1945 et dont 10 000 seront déportées dans des camps allemands.

21 avril 1944 : droit de vote des femmes

Mais voilà, au sortir des deux guerres, elles sont redevenues aux yeux de tous des épouses incitées à regagner leur logis et de futures mères priées d’enfanter pour reconstruire un pays par deux fois détruit. Les réclames de l’après-guerre vantent la mère nourricière et la fée du ménage. En attendant de pouvoir travailler ou d’ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de son mari (en 1965), l’épouse modèle y apparaît toujours bien apprêtée. Pour seule consolation, une ordonnance du 21 avril 1944 signée du général de Gaulle qui autorise enfin les citoyennes françaises à voter ou à être élues. Une avancée qui ne saurait faire oublier qu’à études équivalentes une femme se voit refuser les plus hautes fonctions et qu’à travail égal elle est toujours moins payée qu’un homme. Depuis, rien n’a véritablement changé !

17 janvier 1975 : loi sur l’IVG

Il est un autre combat primordial dans l’émancipation des femmes sur lequel revient Mathilde Damoisel : le droit à disposer de son corps. En 1920 et 1923, deux lois décidées et votées par des hommes punissent de prison toute forme d’information sur la contraception. Quant à l’avortement, il est proscrit par le Code civil et sévèrement puni. Conséquence, le nombre d’avortements clandestins est estimé à 120 000 par an. Elles sont plusieurs à les avoir défiées, contournées, avant que la loi Neuwirth légalisant la contraception soit promulguée le 28 décembre 1967 et que celle sur l’interruption volontaire de grossesse, défendue par Simone Veil, ministre de la Santé, soit adoptée par le Sénat le 17 janvier 1975.

La doctoresse Madeleine Pelletier, condamnée et emprisonnée à la fin des années 1930, fut de celles-là. Elle, qui a défendu la liberté sexuelle, la contraception et le droit à l’avortement, a pratiqué l’avortement dans son cabinet jusqu’à son arrestation à l’âge de 65 ans. Elle fut une précurseure. Une Simone de Beauvoir avant l’heure. L’auteure du Deuxième Sexe, en proposant une autre image de la femme, fera elle aussi scandale. Pour avoir refusé le mariage et la maternité, elle est traitée de femme mutilée. « On voit bien là le préjugé contre la femme, répondra-t-elle à ses détracteurs. Parce que d’un homme qui n’a pas d’enfant, on ne dira jamais qu’il lui manque d’être père pour connaître la condition humaine et qu’il est mutilé. » Sans elle, les créatrices du planning familial – Marie-Andrée Lagroua-Weill-Hallé et Évelyne Sullerot – et les militantes du MLF – Mouvement de libération des femmes –, que serait-il advenu à la femme du XXIe siècle ?

À l’heure où des sociétés se battent pour que cessent enfin les comportements sexistes, machistes, les inégalités entre sexes et les préjugés, c’est à la génération Z de poursuivre les combats durement menés par toutes ces féministes.

Clotilde Ruel

SIMONE, LOUISE, OLYMPE ET LES AUTRES

Documentaire

Durée 2 x 52 min

Réalisation Mathilde Damoisel

Commentaire dit par Rebecca Manzoni

Production Morgane Production, avec la participation de France Télévisions

Année 2018

 

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