L’origine de la série

 

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Comment avez-vous eu l’idée de cette série ?

Cécile Sady – Créatrice et Productrice : On rappelle souvent à nos enfants que nous-mêmes parents avons été enfants. Et c’est très difficile pour eux de nous imaginer quand on était petit. Déjà parce qu’il ne leur est pas toujours évident de placer notre enfance sur une frise chronologique : souvent pour eux, la naissance des parents se situe quelque part entre le moyen-âge et l’invention du téléphone portable. Et puis parce que la révolution technologique des 50 dernières années a fait que les enfants d’aujourd’hui ont une vie extrêmement différente de celle que menaient les enfants nés dans la deuxième moitié du 20ème siècle. Du coup, on avait envie de faire une série dans laquelle on pourrait montrer aux enfants la vie de leurs parents au même âge qu’eux. Et on a poussé l’idée avec une génération de plus : celle des enfants des années 50, ceux qui n’ont pas grandi avec la télé, qui ont vu la naissance de l’électroménager, etc. Nous voulions montrer que, malgré les différences culturelles et technologiques entre ces deux périodes, un enfant d’aujourd’hui pourrait être ami avec un enfant né il y a 40 ans. Pour nous, c’est ça Moi à ton âge… : l’amitié d’un jeune garçon avec les membres de sa famille… au même âge.

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Quand on pense aux voyages dans le temps, on pense forcément à "Retour vers le futur", les films vous ont-ils influencés ?

Manuel Meyre – Créateur et Directeur d’écriture : Le premier volet de la trilogie est un film culte pour moi. Plus que le voyage dans le temps, c'est la rencontre impossible entre un père et son fils au même âge qui m'a intéressé. Mais contrairement au film où Marty découvre que son père est un loser ridicule, Paul, notre héros, découvre en chaque membre de sa famille de véritables alter egos. Pour nous, c'était essentiel que Paul soit heureux et enthousiaste de retrouver ses parents (dans les années 80) et ses grands-parents (dans les années 50). Malgré les différences d'époque, tous partagent les mêmes problèmes et les mêmes envies. Pour ne pas compliquer les choses, nous avons décidé que le périple de Paul ne pourrait jamais infléchir le cours du présent. Ainsi, Paul retrouve toujours le monde tel qu’il était à son départ.

 

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Peut-on dire que Moi à ton âge… est une série éducative sur l’histoire ?

Giorgio Welter - Producteur : Pas vraiment. Pour nous, Moi à ton âge… n’est pas une série éducative sur l’histoire. Certes, dans chaque épisode, nous faisons découvrir aux enfants la façon dont vivaient leurs parents et grands-parents mais Moi à ton âge… est avant tout une comédie au ton drôle et décalé qui trouvera sa place auprès de toute la famille. En effet, nous sommes surs que les adultes prendront plaisir et riront devant des situations faisant écho à leur passé.

 

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Quel a été le défi le plus important à surmonter en termes de mise-en-scène ?

Mathieu Gouriou - Réalisateur : Le défi le plus important que nous ayons eu à surmonter au niveau de la mise en scène a été de faire en sorte que les téléspectateurs, surtout les plus jeunes, puissent identifier immédiatement la période dans laquelle se situe l’action. Pour cela, nous avons surtout travaillé 3 éléments : un tunnel temporel pour marquer le changement d’époque, le look des personnages et le design des lieux.

D’abord, nous avons mis en place un système de tunnel dans lequel Paul est aspiré : dans ce tunnel, Paul est entouré d’objets du présent qui se transforment en objets emblématiques des années 80 ou des années 50, selon l’époque où il va. Pour aider encore plus à la compréhension, nous avons placé un cadre parmi les différents objets dans le tunnel. Paul s’en saisit et constate avec le spectateur que la photo dans la cadre est celle de la personne qui a dit « moi à ton âge ! ». En même temps que les objets changent dans le tunnel, l’adulte de la photo laisse place à l’enfant qu’il était.

Ensuite, nous avons fait un gros travail sur les personnages. Il fallait également que Paul, mais aussi le spectateur, puisse reconnaitre très facilement l’adulte redevenu enfant après avoir dit « moi à ton âge ! ». Pour cela, nous avons joué sur la colorimétrie et certains accessoires : les adultes redevenus enfant ont les mêmes couleurs de vêtements, les mêmes couleurs de cheveux, les mêmes lunettes… on peut les reconnaitre d’un seul coup d’œil.

Enfin, nous avons évidemment fait un travail sur les décors et les looks. L’action se situe dans la même ville, nous nous sommes donc amusés à transformer une ville des années 50 en ville des années 2020 avec un passage dans les années 80. Nous avons fait une version de chaque élément pour chaque époque : les voitures, le mobilier urbain, les immeubles, etc. Dans les années 50, les routes sont pavées ou en terre battue, il y a une petite épicerie sur la place du village et quelques rares voitures type 2CV. Dans les années 80, on voit un gros supermarché au milieu de la ville, des cabines téléphoniques et des gratte-ciels en construction. Dans les années 2020, les cabines téléphoniques ont disparu, les gratte-ciels sont apparus et un skate-park tout neuf a remplacé le vieux vidéo club. On a également joué sur les looks et les couleurs des vêtements : marron, ocre, jaune, gris, pour les années 50 ; couleurs « flashies » et coiffeurs excentriques pour les années 80. Le plus difficile a été de définir un look années 2020 parce que les années 80 sont tellement à la mode en ce moment…