LE MONDE DE JAMY

Le Monde de Jamy

Ces animaux si proches de nous !
Magazine - Inédit - Mercredi 12 avril à 20.55

La vie des animaux qui nous entourent est si riche et mystérieuse qu’un numéro du Monde de Jamy n’a pas suffi à en faire le tour. Après le premier opus, « Dans la tête de nos animaux préférés », ce second volet, « Ces animaux si proches de nous ! », invite une fois encore le spécialiste du comportement animal, le vétérinaire-psychiatre Claude Béata, à éclairer cet univers si souvent incompris.

À quel titre avez-vous participé aux deux émissions du Monde de Jamy consacrées aux animaux ?
J’apprécie tout particulièrement cette émission, car elle offre le temps de la réflexion et est emprunte d’une volonté évidente de transmission au grand public. Je suis vétérinaire-psychiatre, spécialiste en médecine du comportement et, lors de la première émission, nous avons étudié les questions relatives à l’attachement*. Dans ce second volet, pour aborder le domaine de la cognition animale, les équipes de Jamy sont venues me filmer pendant une consultation où je recevais la propriétaire d’un chat présentant des symptômes de dysthymie** qui est un trouble psychiatrique. Mon rôle en tant que vétérinaire est d’aider l’animal qui souffre, à la fois sur le plan médicamenteux et par la thérapie comportementale.

N’est-ce pas un trouble spécifiquement humain ?
Ces affections psychiatriques sont moins fréquentes chez l’animal que chez l’homme, néanmoins elles existent chez nos compagnons poilus. Le cerveau des animaux et leurs comportements se révèlent beaucoup plus complexes qu’on ne l’imagine. Admettre cette notion de « folie » chez l’animal, c’est lui accorder la notion de liberté intellectuelle et d’individualité. Il s’agit là d’une petite révolution.

En cela, l’expérience sur la perception de l’injustice est très parlante…
Cette expérience est incroyable. Myriam Bounafaa demande à un jack russel de lui « donner la patte » sans le récompenser, et elle répète la même sollicitation auprès d’un berger allemand qu’elle gratifie d’une friandise. Peu à peu, on voit le petit chien se décomposer psychologiquement face à l’injustice qu’il subit. Myriam, qui représente le regard du spectateur néophyte, a trouvé insupportable de continuer ce « jeu ». Si on s’aventure ici à parler de « torture mentale », le terme est un peu fort, on intègre le fait que l’animal possède une conscience de lui-même. Il ressent ce qui est fait pour l’autre, mais pas pour lui, comme une atteinte à son intégrité.

L’autre chien semble également très perturbé…
Oui, mais il continue d’accepter l’expérience selon les mêmes termes. Le rat ou le singe, à qui l’on propose le choix entre de la nourriture et libérer un congénère, va d’abord relâcher son semblable et partager la nourriture ensuite.

Quelles sont les causes les plus fréquentes de consultations ?
Beaucoup de troubles du développement. Des chiens souffrant de syndromes d’hypersensibilité ou d’hyperactivité, souvent dus à une difficulté d’adaptation au milieu (citadin) ou de privation de présence maternelle, ou de vulnérabilité génétique. Les chiens hyperactifs se retrouvent souvent dans les races à la mode pour lesquels les élevages font faire trop de chiots à des femelles trop jeunes…

À quoi peut-on déceler un état pathologique chez notre animal de compagnie ?
Quand il y a une atteinte à l’expression de ses besoins naturels, par exemple un chien qui n’arrive pas à entrer en relation sociale avec ses congénères ou avec les humains. Un chat qui ne réussit pas à organiser son lieu de vie ou qui n’a plus d’activité de chasse – réelle ou ludique. Si l’animal se tient en retrait. Si on note chez lui une augmentation de comportements signifiant la peur. L’hyperactivité se décèle plus facilement, car l’animal n’a pas peur, mais le maître est fatigué !

La privation d’accès à la nature est-elle un facteur d’anxiété animale ?
L’un de nos confrères a rédigé son mémoire de comportementaliste sur la question. Il a démontré qu’il n’y a pas de prévalence des troubles comportementaux entre les chats qui sortent et ceux qui vivent à l’intérieur. Le chat, notamment, est à la fois un prédateur et une proie, et si la vie naturelle et sauvage est, peut-être, favorable à l’espèce, elle ne l’est certainement pas pour l’individu.

                                                                                                                        Propos recueillis par Diane Ermel

* Au risque d’aimer, Claude Béata (Odile Jacob, 2013)
** La dysthymie est un trouble de l’humeur chronique impliquant un spectre dépressif.

Avec Jamy Gourmaud et Myriam Bounafaa
Réalisé par François Ducroux etMathieu Duboscq
Écrit par Laura Miret, Emmanuel Pernoud, Laurent Lefebvre, Jamy Gourmaud
Produit par Gaël Leiblang pour Elephant Doc
Avec la participation de France 3

Unité de programme Magazines
Patrick Charles/Laurence Knoll/Thibault Romain


Dossier de presse 

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