Una stonda industriali

Née dans les années 1870, en plein cœur de la Castagniccia où se trouve sa ressource essentielle, à l'initiative d'un homme, Ours Paul d'Angelis, cette industrie connaît un essor rapide. Six usines voient le jour, à Fabbrica Vechja, Campu Pianu (Champlan), Fulelli, Casamozza, Barchetta et Ponte Leccia, ces trois dernières accompagnant le tracé du chemin de fer.  

Véritable dynamique économique, portée par un capitalisme corse naissant, et par des intérêts extérieurs, elle innerve une société rurale, pourvoyeuse de ressource et de bras, qui se redéfinit, un temps, avec elle.Cette histoire qui se clôt à la fermeture de la dernière usine en 1963, n'est point seulement économique. Elle est symptomatique d'une période, elle dit un moment singulier de l'histoire de la société corse.

Ce temps industriel ébranle des structures profondes et nourrit ainsi  une histoire plurielle. Sociologique et anthropologique lorsqu'il impose une nouvelle exploitation de l'Arbre à pain et crée des liens sociaux nouveaux, politique lorsqu'il fait débat, sociale lors lorsqu'il dit la prolétarisation de cette Corse rurale parfois en conflit, culturelle lorsque retentit « u Lamentu di u Castagnu ».

C'est cette histoire embrassant un siècle que raconte « Una stunda industriali, l'usini di tinta » (Dans sa version française « Un temps industriel, les usines de tanin »), un film de Marie-Pierre Valli.

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