Eclairages le mag

Créée dans les années 60, la zone industrielle et artisanale de Ducos est connue pour ses embouteillages, ses garages et son industrie. Pourtant, le quartier a d’ores et déjà entamé sa mutation. La zone industrielle s’est transformée en lieu de vie, avec des commerces et des services. Ducos est-il toujours le moteur économique du pays ? C’est ce que nous allons explorer dans ce nouveau numéro d’Éclairages tourné dans une zone d’activité au ralenti à cause de la Covid-19.

Après un rappel de l’histoire de Ducos, Erik Dufour et son équipe iront à la rencontre d’une famille de garagistes, installée depuis plus de trois générations dans le secteur, et raconteront comment les modes de production ont changé depuis les années 60. Pour finir, focus sur les services de restauration. Les snacks familiaux laissent la place aux restaurants à thème, reflets d’une évolution des modes de consommation, mais aussi de la transformation du quartier.

Invités :

Elie Pannoux, président d’In memoriam

Denis Etournaud, président-directeur général de BlueScope

Jacques Beyneix, vice-président de la Finc

Un peu d’histoire

La presqu’île de Ducos a été dénommée ainsi par Tardy de Montravel en 1854. Elle est desservie par la route provinciale Normandie N°E.1. au niveau de la rue de Papeete, de la rue Fernand Forest, qui se prolonge par la route de la baie des Dames jusqu’à Koumourou, et de la rue Ampère.

Aux débuts de la présence européenne, cette presqu’île n’est rattachée à la Grande Terre que par une bande de sable à fleur d’eau. Son isolement, dû au fait qu’il fallait contourner une vaste zone marécageuse et parcourir plus de 13 kilomètres depuis le centre de Nouméa pour y accéder par la terre, lui vaut d’être choisie en 1872, par le gouvernement de Versailles, comme lieu de déportation.

A cette époque l’endroit sert de lieu de quarantaine pour le bétail et de réserve de pêche utile à l’alimentation de la ville. Aussi le Conseil privé (précurseur du conseil municipal) n’apprécie t-il pas cette intrusion, d’autant plus qu’il craint que le voisinage de ce nouveau lieu de déportation avec le pénitencier de l’île Nou ne constitue un danger potentiel pour la population.

Peu à peu, la Pénitentiaire occupe toute la presqu’île qu’elle relie à la terre ferme par une passerelle en bois. Il faut attendre 1936 pour que soit édifiée une première digue avant que ne soit ouverte la voie expresse n°1, et que soit aménagé le quartier de Rivière-Salée.

Entre-temps, le bétail venu du nord de la Grande terre par le chenal de Rivière Salée, traversera encore plusieurs années la zone marécageuse de l’anse Uare (auparavant nommée anse Castellane puis baie Sans Fond)
Durant la seconde guerre mondiale, la presqu’île de Ducos accueille des infrastructures de l’armée américaine : port en eau profonde, base d’hydravions, camps militaires, entrepôts…