"Victor Hugo, Ennemi d'Etat" - 4x52'

Résumé :

En 1848, Victor Hugo, 46 ans, a déjà connu un immense succès populaire avec son roman Notre-Dame de Paris. Cette célébrité lui a permis de rencontrer une jeune comédienne, Juliette Drouet, dont il a fait - bien que marié à une épouse qu’il aime sincèrement et dont il a eu quatre enfants - sa maîtresse, sa confidente. Si la vie de Victor est inconcevable sans Juliette, elle l’est aussi sans… la jeune et jolie Léonie D'Aunet, son autre maîtresse depuis sept ans dont Juliette ignore l’existence !

En quatre épisodes de 52’, « Victor Hugo, Ennemi d’Etat » nous fait découvrir, outre cet étonnant triangle amoureux et autres complications familiales, ce qu’a été l’évolution politique du romancier, de 1848 à 1851 : de conservateur à démocrate ambitieux, de Pair de France à créateur du journal « L’Evénement », de poète à auteur engagé des Misérables... Rompant avec les réactionnaires dont il partageait les nostalgies, s’érigeant ouvertement contre Louis-Napoléon Bonaparte (dont il avait pourtant soutenu l’élection à la Présidence de la République), Victor Hugo va poser sa plume, abandonner l’écriture des Misérables et entrer dans l’opposition au régime en place. Etant du côté du pouvoir au moment des barricades en février 1848, il combattra, au péril de sa vie, du côté des insurgés en 1851.

Mais le romancier sous-estime ce redoutable manipulateur qu’est le neveu du grand empereur. Louis-Napoléon Bonaparte, que Hugo appelle désormais Napoléon le Petit, ne supporte pas la trahison et déclare le romancier, Ennemi d’Etat. S’ensuit alors une traque de huit jours à travers un Paris devenu un lieu dangereux pour tout opposant. Et il faut toute la dévotion de Juliette, pourtant profondément blessée depuis la découverte de l’existence de Léonie dans la vie de son amant, pour soustraire Victor Hugo à ses poursuivants, préparer son départ en exil… et donner à la littérature la chance d’engendrer un géant.

Avec :

Yannick Choirat (Victor Hugo), Isabelle Carré (Juliette Drouet), Gaspard Meier-Chaurand (François-Victor Hugo), Lorenzo Lefebvre (Charles Hugo), Erika Sainte (Léonie D’Aunet), Nade Dieu (Adèle Hugo - mère), Cosima Bevernaege (Adèle Hugo - fille), Félix Beaupérin (Auguste Vacquerie), Laurent Claret (Isidore), Maxime d’Aboville (Charles de Montalembert), David Martins (Alphonse Baudin), Francis Leplay (Adolphe Thiers), Sharif Andoura (Michel De Bourges), Stefan Konarske (Louis-Napoléon Bonaparte), Steve Driesen (Alphonse de Lamartine), Marie-Christine Orry (Suzanne), Dominique Bettenfeld (Maxime Letemple), Pauline Gillet Chassanne (Alice Ozy), Ángela Molina (Fortunée Hamelin), Bruno Putzulu (Charles De Morny), Régis Royer (Emile de Girardin), Rodolphe Congé (Louis Veuillot), Oscar Copp (Casimir), Xavier De Guillebon (Auguste Blanqui), Thibault Vinçon (Auguste Clesinger), Thierry Gibault (Eugène Cavaignac), Jean-Christophe Quenon (Balzac), Frédéric Epand (Directeur Théâtre), Laurent Manzoni (Président de séance), Maxence Tual (Orateur socialiste).

Note d'intention du réalisateur :

Si la France est encore aujourd’hui le pays des droits de l’homme, elle le doit probablement autant à la Révolution française qu’aux Misérables de Victor Hugo. Dans la conscience collective, dans la culture nationale et au-delà, une image les rassemble jusqu’à les confondre : le tableau de Delacroix, « La liberté guidant le peuple ». La Marianne de la République et le Gavroche des Misérables, côte à côte, sur une barricade de …1830. L’insurrection populaire est à l’origine de notre démocratie moderne. Personne ne l’a mieux racontée que Victor Hugo. Même transformés en comédie musicale, c’est un air des Misérables que scandaient les révoltes du printemps arabe : « A la volonté du peuple ».

« Victor Hugo, Ennemi d’Etat » raconte la genèse des Misérables. La série retrace l’extraordinaire métamorphose qui a permis à Victor Hugo d’écrire son chef d’œuvre.
Cette rencontre d’un homme avec lui-même, au péril de sa vie, est un magnifique exemple à méditer, et recèle tous les ingrédients d’un film d’aventure.
Quand la série commence, en 1848, Victor Hugo connaît déjà la gloire et la fortune. A 46 ans, il est académicien, pair de France… et royaliste. Quand la série se termine, trois ans plus tard, il est un fugitif dont la tête est mise à prix… et républicain.

Je veux montrer les étapes de la prise de conscience et de l’engagement de Victor Hugo, en plongeant au cœur de l’époque et de la vie du grand homme. Qui sont intimement liés, puisque Hugo délaisse la littérature pour le combat politique.
Je veux le faire de façon résolument moderne, c’est à dire pour le spectateur d’aujourd’hui, et pour éclairer les temps présents. Car ce milieu du dix-neuvième siècle nous regarde encore étonnement, de la liberté de la presse à la surveillance policière, du débat politique entre droite et gauche au retour réactionnaire et populiste…

Le format de 4x52' permet de construire un récit ample et rythmé, avec, comme dans toute série, des personnages et des intrigues secondaires. Nous pouvons aussi mêler la tumultueuse vie amoureuse de Victor Hugo au combat politique qui l’oppose à Louis-Napoléon, d’autant mieux qu’il échappe au tyran grâce à l’une de ses maîtresses. Du romanesque au romantisme, je souhaite capter le souffle qui anime Victor Hugo.

Il y a l’effervescence du peuple qui gronde et de la République qui se cherche.
Il y a l’effervescence de Hugo, déchiré entre l’ordre et la liberté, entre la politique et la littérature, entre Léonie et Juliette. Cette mue qui s’opère en France comme chez Hugo, ce regard sur le monde, comme sur lui-même, qui change, est le plus bel enjeu de la mise en scène.

- Jean-Marc Moutout

Note d'intention de la production :

Traduire en images la vie de Victor Hugo - ce monument - est évidemment un défi à la fois artistique et de production. Mais c’est avant tout une démarche tout à fait originale car c’est bien la première fois qu’une fiction s’intéresse à Hugo, l’homme derrière l’incroyable œuvre maintes fois incarnée à la télévision, au cinéma, ou encore au music-hall (les « Miz », célèbre adaptation des Misérables joue à Broadway sans interruption depuis 1985 !).

L’homme derrière l’œuvre immense reste finalement assez méconnu du grand public, peu au fait de son engagement politique au milieu du XIXème siècle, ou encore de sa tumultueuse vie intime. Notre ambition est donc de raconter l’homme Victor Hugo, dans toute sa complexité et sa multiplicité : écrivain, homme politique, poète et homme de théâtre, mais aussi père de famille, mari, homme à femmes, …

1848-1851. La France connaît en très peu de temps les plus grands bouleversements sociaux et politiques de son temps : deux révolutions, une république (la seconde), un coup d’état, puis un Empire... Témoin privilégié de son siècle, Victor Hugo n'échappe pas à ce tumulte. D'abord partisan de la régence, il n’hésite pas à mettre sa vie en jeu sur les barricades pour tenter de ramener l'ordre lors de l'insurrection de juin 1848. Trois ans plus tard, il est du côté des insurgés qui s’opposent au coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte (ce qui lui vaudra dix-neuf années d’exil…). Entre les deux, la transformation d'un homme dont les combats résonnent encore aujourd'hui : abolition de la peine de mort, discours contre la misère, pour la liberté de la presse, l’éducation laïque pour tous... Victor Hugo et le XIXème siècle sont étonnamment proches de nous.

Le choix de cette période charnière, outre la richesse du contexte politico-social, est celui de trois années de vie offrant un potentiel romanesque inouï. Elles sont pour Hugo le moment d'une crise personnelle profonde : cet homme, véritable chef de tribu, père de famille bienveillant pour ses fils, veillant jalousement sur sa fille Adèle, entretient une vie affective complexe. Il garde avec sa femme Adèle une complicité profonde que nourrit leur vie familiale commune, tout en ayant pour véritable compagne depuis dix-huit ans, Juliette Drouet, celle devant qui il peut se mettre à nu et qui lui consacre toute son existence. En même temps, il entretient une relation amoureuse et sexuelle intense avec Léonie D’Aunet.

La révolution de 1848, son engagement public, la charge morale qui accompagne sa mutation politique, l'arrivée à l'âge adulte de ses enfants, et bien sûr la pression de ''ses femmes'', vont contraindre Hugo à choisir entre ses multiples "fidélités", non sans drame et douleur.

Pour raconter cette histoire intense, nous avons opté pour une ambitieuse fiction documentée en quatre épisodes de 52’. Elle est basée sur des faits réels, historiques et intimes (à partir des écrits de Hugo et de ses contemporains, de son abondante correspondance, et des travaux des historiens). Nous partageons avec les auteurs – Sophie Hiet et Jean-Marc Moutout, également réalisateur de la série – ainsi qu’avec France 2, l’envie d’une fiction moderne, rythmée, enlevée qui vise à renouveler le genre du biopic.

- Iris Bucher & Luc Martin-Gousset