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Interview de Romain Vivien

Président des Victoires

Vous présidez pour la 1ère fois les Victoires de la Musique. Comment est-ce arrivé ?
Je siégeais déjà au conseil d’administration des Victoires de la Musique qui représente l’ensemble des acteurs de la filière, en tant que représentant de la SPPF (organisme représentant les principaux producteurs indépendants *), et ce au titre de directeur général de Believe Digital. 
Après avoir passé deux ans au conseil d’administration, j’ai pu appréhender l’ensemble des sujets et problématiques des Victoires et j’avais envie de m’investir d’avantage. J’ai ainsi proposé ma candidature et ai été élu par le conseil d’administration. La présidence des Victoire alterne tous les deux ans entre un représentant des producteurs indépendants et un des majors. Je succède donc à Natacha Krantz-Gobbi, que je remercie d’ailleurs pour son travail.

 

Cette année, le mode de scrutin change et s’ouvre au public. Pourquoi ?
C’est un challenge car les Victoires de la Musique subissent certaines critiques et ont fait l’objet d’un désintérêt d’une partie de ses acteurs ou du public. 
La cérémonie étant retransmise en directe sur France 2,  dont l’audience est parfois en décalage avec une partie du public gros consommateur de musique qui a tendance à déserter le petit écran. Il faut donc essayer de rassembler et réconcilier ces audiences tout en préservant les valeurs des Victoires. Il est également primordial de se mettre au service des artistes, pour qui cette soirée doit être parfaite, et les mettre dans les meilleures conditions possibles pour se produire en direct. On observe d’ailleurs un essoufflement assez généralisé de ce type de cérémonie en France ou à l’étranger, dans la musique ou le cinéma.

Mon ambition première est de rassembler les métiers de la musique et le public autour d’une marque forte et de la cérémonie des Victoires qui doit valoriser les artistes, leur prestation et les remises de prix. Je souhaitais également que tous les intervenants de la filière soient représentés. On compte donc cette année 900 votants, au sein de l’académie des Victoires, c’est à dire 300 de plus que l’année passée.  Sur les 300 nouveaux votants, 200 sont « non professionnels » issus du grand public, et ont voté aux deux tours, au même titre que les 700 autres votants professionnels. Impliquer le public qui a un rôle fondamental dans la carrière d’un artiste et le succès d’une émission me paraissait naturel et important. Ils représentent la diversité de la France, sont issus de tous ses départements, y compris d’outre-mer et sont âgés de 14 à 72 ans. J’ai souhaité également davantage de parité au sein de l’académie, et avec le rajout de ces 200 votants, 100 femmes et 100 hommes, l’académie des votants gagne 11% de femmes par rapport à l’année passée pour arriver à 40%, l’objectif étant d’être à la pleine parité dès l’année prochaine. Le 3e tour de vote par le grand public, qui se déroulera du 13 janvier au 13 février, concernera cette année 3 catégories : la « Chanson originale » , le « Concert » et la « Création audiovisuelle ». au lieu d’une seule les années précédentes avec la chanson originale de l’année.

 

Par ailleurs, les catégories qui étaient au nombre de 13 sont passées à 8, avec la suppression des 5 catégories de "genre musical". En compensation, les catégories "Album" et "Chanson originale" passent respectivement de 3 et 4 nommés à 5 nommés afin d’exposer plus d’artistes. Qu’est-ce qui a motivé ces changements ?
On s’est rendu compte que beaucoup d’artistes ne se retrouvaient pas dans certaines de ces catégories. C’était souvent le choix du producteur de les placer dans l’un ou l’autre de ces genres musicaux où parfois ils ne se reconnaissaient pas. Par ailleurs, cette segmentation était peu lisible pour le public. 
Nous avons donc voulu simplifier, ce qui nous a permis de rajouter des nommés dans certaines catégories et de faire jouer tous les nominés, ce qui n’était pas le cas auparavant pour toutes les catégories de « genre musicaux » où seuls les lauréats performaient.  On va également essayer de raccourcir un peu la cérémonie, du fait d’avoir moins de catégories et moins de remises de prix, mais d’avoir l’intégralité des artistes nommés interprétant leur titre en live et en direct.


Pour la 3e fois, la Seine Musicale offrira le cadre de la 35e édition des Victoires de la Musique. Vous avez annoncé une soirée « plus que jamais » placée « sous le signe de l'ouverture, des découvertes et de la nouveauté ».  A quoi ressemblera-t-elle ?
Tout n’est pas encore calé mais nous travaillons cette année avec une nouvelle production exécutive (Carson Prod, Franck Saurat et ses équipes). Le décor - interactif - est complètement renouvelé afin de permettre des changements de plateaux, encore plus innovants, plus variés et plus rapides à mettre en place. On va remettre au centre de la cérémonie, les remises de prix qui sont des moments forts pour les artistes, leur entourage et le public. Nous travaillons à des surprises, des hommages et une présentation originale. 
Pour ce 35e anniversaire, nous prévoyons également des thématiques spéciales avec un fil rouge : les Révélations (album et scène) que nous souhaitons mettre en avant. Car si l’on regarde l’historique des palmarès, les Victoires de la Musique constituent vraiment un révélateur de talents.
En résumé, nous souhaitons une soirée glamour, centrée sur les artistes et la musique, avec un peu plus de cérémonial et du suspens, dans un nouveau décor. Nous apporterons également un soin particulier au son dans la salle, qui était un peu « oublié » ces dernières années, au profit du son « télé ». Car cette fête de la musique est celle du public et des artistes. Et nous souhaitons être au plus près de leurs attentes et avoir un show à la hauteur.

 

Quelle touche personnelle souhaitez-vous lui donner ?
J’ai basé ma présidence autour de deux priorités. La première est de rassembler les gens autour de cette cérémonie qui fait débat mais qui se doit d’être un panorama de l’année écoulée avec un palmarès le plus exhaustif possible. Cela signifie le plus de diversité possible dans les genres musicaux et les typologies d’artistes de diverses cultures et générations. Les réformes de cette année vont dans ce sens. J’aimerais également que le palmarès des nommés - et a fortiori des lauréats - soit à l’image de ce paysage musical français. Les Révélations cette année me semblent particulièrement refléter cette diversité. Cerise sur le gâteau, dans la liste des nommés, on atteint quasiment la parité hommes-femmes !

 

Qu’est-ce qui fait des Victoires de la Musique, selon vous, un événement unique ?
Les Victoires de la Musique sont à part dans le paysage musical français parce que c’est une marque, un révélateur de talents, une cérémonie singulière où on essaie de représenter des esthétiques différentes. Cette soirée en prime sert surtout à mettre en avant - et pas seulement lors de la cérémonie mais à l’occasion d’autres moments comme le concert des Révélations en amont de la soirée des Victoires - le travail des artistes et de leurs différents partenaires. Elle permet ainsi d’exposer les artistes qui ne le sont pas forcément le reste de l’année en prime et en live. Cette année, à l’occasion des 35 ans, nous allons essayer de marquer les esprits et de réussir une édition anniversaire particulière.

Propos recueillis par Anne-Laure Fournier

 

* pour notamment la gestion et collecte de leurs droits voisins

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