AVENTURES DE MÉDECINE : DES VÉTÉRINAIRES EN ACTION

Sa frimousse nous fait fondre depuis qu’il a poussé son premier cri, cet été, mais connaissez-vous l’aventure médicale incroyable qui se cache derrière la naissance de Mini Yuan Zi, le premier bébé panda sur le sol français ? 

Des premières échographies jusqu’aux coulisses de la naissance, Michel Cymes a eu la chance de pouvoir accompagner le travail des vétérinaires du Zoo-parc de Beauval qui ont rendu possible cet événement mondial.
C’est cette histoire extraordinaire, mais aussi celle de beaucoup d’autres animaux du parc que vous allez découvrir dans ce nouveau numéro d’Aventures de médecine consacré à la médecine vétérinaire.
 

Michel Cymes en immersion au Zoo-parc de Beauval

Nous allons suivre Baptiste Mulot, Antoine Leclerc et Océane Graillot, qui constituent l’équipe vétérinaire du Zoo-parc de Beauval à St-Aignan, dans le Loir-et-Cher. Ce sont eux qui ont encadré l’insémination et la gestation de Huan Huan (la femelle du seul couple de pandas qui existe en France) jusqu’à la naissance de Mini Yuan Zi (du nom de son père Yuan Zi) dans la nuit du 4 ou 5 août dernier. Un événement exceptionnel pour cette espèce en voie de disparition, choyée par la Chine dont ils proviennent, et par les zoos du monde entier qui ont le privilège d’en accueillir. 

 

 

Avec eux, Michel Cymes nous fait découvrir un quotidien hors normes. Car en-dehors du couple de pandas, les vétérinaires sont amenés à traiter une quantité d’animaux très différents les uns des autres (mammifères, oiseaux, reptiles) dans des conditions souvent acrobatiques, avec une double mission : soigner, mais aussi préserver les espèces menacées d’extinction dans leur milieu naturel.

 

 

Préserver les espèces

A l’image du panda, espèce menacée d’extinction pour laquelle les vétérinaires ont recours à l’insémination artificielle, nous verrons que l’équipe de Beauval met  tout en œuvre pour favoriser la reproduction des éléphants d’Afrique. Au-delà d’un contrôle régulier du cycle des femelles grâce à d’étonnantes prises de sang, les vétérinaires du parc ont créé la seule banque de sperme d’éléphants sauvages au monde, afin de multiplier les fécondations chez eux, mais aussi à travers toute l’Europe. L’espoir : être capable de réintroduire un jour cet animal en voie d’extinction dans la nature.

Mais l’insémination n’est pas leur seul salut, vous le verrez ! Les soigneurs favorisent ainsi régulièrement la mise en présence de mâles et de femelles, par exemple chez les koalas, menacés de disparition sur leur terre d’origine en Australie. Des mises en présence souvent cocasses pour lesquelles Michel Cymes s’est improvisé conseiller conjugal !

 

Savoir soigner tous les animaux

En passant au cours de la même journée, d’un soin dentaire sur un wallaby à une radiographie de caïman albinos, les vétérinaires doivent avoir une connaissance encyclopédique de l’anatomie de tous les animaux. Du plus attachant au plus dangereux. Nous verrons ainsi comment l’équipe réussit à sauver aussi bien une petite chouette à lunettes de la surdité qu’un boa de Madagascar menacé de cécité.
 

Innover avec du matériel de pointe

La force de l’équipe de Beauval, c’est sans doute aussi les moyens dont elle dispose : radiographie, scanner, bloc opératoire ultra moderne… la clinique n’a rien à envier à la médecine humaine.

Des moyens, qui les incitent à innover, à tenter des soins totalement inédits. C’est ce que nous allons découvrir en suivant l’histoire à peine croyable d’un cacatoès au bec cassé pour lequel les vétérinaires ont imaginé et créé une prothèse de bec qui sera réalisée grâce à une imprimante 3D pour lui sauver la vie!

Une histoire novatrice en France où la prothèse animale commence juste à faire son apparition alors que, vous le verrez, elle sauve déjà à travers le monde quantité de chiens, de chats, de chevaux, et même de cochons, dauphins, alligators, lamas ou éléphants…

 

 

La médecine vétérinaire ressemble de plus en plus à la médecine humaine. Et ce n’est pas étonnant, parce qu’elles ont une histoire commune. Elles se sont nourries l’une de l’autre au fil des siècles.

 

 

L’histoire méconnue de la médecine vétérinaire

Tout au long de l’émission, des reconstitutions historiques racontent, à travers la destinée de pionniers, l’émergence de « la vétérinaire » (comme il est d’usage de nommer la médecine vétérinaire) et mettent en lumière l’écho qui existe depuis toujours entre cette médecine et la nôtre.

« La vétérinaire » naît au 18ème siècle

L’homme s’est toujours soucié des animaux qui lui étaient utiles (bétail, cheval…) mais la médecine vétérinaire, à proprement parler, est née seulement au 18 ^ème siècle, au moment où ces animaux de labeur et de consommation ont commencé à faire défaut, à cause des guerres et des famines. Quand leur mortalité a menacé de déstabiliser tout le royaume, les ministres de Louis XV ont appelé au secours un passionné de chevaux : Claude Bourgelat qui a fondé la première école vétérinaire au monde, à Lyon, pour transmettre le savoir médical et ainsi sauver les animaux.

 

 

Le savoir vétérinaire, c’est avant tout la connaissance de l’anatomie animale. Un territoire mal connu jusqu’à ce qu’un chirurgien venu de la médecine humaine, Honoré Fragonard, trouve le moyen de conserver le corps des animaux morts et s’en serve comme base d’apprentissage pour les étudiants vétérinaires. Ces pièces anatomiques surprenantes ont permis l’enseignement mais aussi fait le bonheur des collectionneurs du 18^ème siècle passionnés par les cabinets de curiosité. Elles ont traversé les siècles, continuent à fasciner et sont aujourd’hui le seul témoignage de la vie romanesque de celui qui est toujours considéré comme l’artiste incontournable de l’anatomie.

Des médecins du 19^ème militants de la cause animale

Révoltés par l’attitude épouvantable des cochers parisiens qui n’hésitaient pas à faire mourir leurs chevaux sous les coups, le Dr Pariset et le Dr Dumont de Monteux fondent au 19^ème siècle, avec un groupe de bourgeois sensibles à la cause animale, la Société Protectrice des Animaux.

Une association qui aura un rôle capital puisqu’elle entraînera la promulgation de la première loi de protection animale en 1850, la loi Grammont. Loi qui, en changeant le regard sur les chevaux d’abord, puis sur les chiens, va contribuer à accorder à l’animal une place nouvelle et durable. Signant par là même l’acte de naissance d’une médecine vétérinaire non plus seulement tournée vers les animaux utiles, mais aussi dorénavant vers les chats, les chiens et tous les futurs animaux domestiques.

 

 

Des vétérinaires qui révolutionnent la médecine humaine

Savez-vous que c’est un vétérinaire qui se cache derrière l’initiale G. du BCG ? Un vétérinaire qui a permis la découverte de ce vaccin qui a sauvé des milliers d’enfants de la tuberculose : Camille Guérin. Passionné de microbiologie, ce vétérinaire fut le bras armé d’Albert Calmette à l’Institut Pasteur. C’est lui qui, alors que la tuberculose décimait la population, a trouvé comment atténuer le bacille meurtrier pour en faire un vaccin juste après la première guerre mondiale.

 

 

Autre vétérinaire de génie : Auguste Chauveau. Ce scientifique touche-à-tout a aussi bien révolutionné la cardiologie que les contrôles sanitaires. Il fut l’inventeur des cathéters, ces sondes que l’on glisse à l’intérieur d’un gros vaisseau sanguin pour atteindre le cœur ou le cerveau et permettre un diagnostic. Ces sondes qu’il a mises au point pour le cheval et que l’on utilise encore aujourd’hui en médecine humaine.

Mais il fut aussi l’un des premiers à mettre en évidence la transmission des maladies de l’animal à l’homme, et à initier ainsi la mise en place des services vétérinaires en charge du contrôle sanitaire.