prisonniers au mains du maquis
Jeudi 17 mars à 23h45

Résumé

Des centaines de Français ont passé des semaines, des mois, voire des années entre les mains du FLN. Pour les gouvernements français successifs, qui refusaient de reconnaître les « événements d’Algérie » comme une guerre, ces soldats prisonniers du FLN étaient qualifiés de simples « disparus ». Pour les combattants algériens, au contraire, il s’agissait de s’appuyer sur ces prisonniers de guerre et sur les conventions de Genève pour se faire reconnaitre par la communauté internationale comme un véritable Etat en gestation. Oubliés de l'Histoire, ces prisonniers du FLN sont restés dans l’ombre, trop longtemps considérés comme des parias. Ceux qui ont survécu (beaucoup d'entre eux sont morts en raison des terribles conditions de détention dans les maquis) n'ont que très peu parlé. Pourtant ils n'ont rien oublié. Ni la soumission, ni la faim, ni le froid, ni la peur, ni l'adversaire qu'ils ont eu tout le temps d'observer. Leur épreuve, révélée par la longue enquête de l'historienne Raphaëlle Branche et du réalisateur Rémi Lainé, permet d'approcher d'une façon inédite et singulière ce que fut la guerre d’indépendance algérienne.

Note d'intention de Rémi Lainé

Entre 1954 et 1962, la France a envoyé sa jeunesse faire une guerre maudite en Algérie. Un million et demi d’appelés, pas une famille épargnée. Soixante ans après, cette guerre qui longtemps n’en porta pas le nom, reste largement méconnue. On la tait ou on persiste à la raconter de manière parcellaire. Elle gêne. Au mieux, on s’attache à la « macro » histoire dans une approche classique, globale et l’on ressasse les récits mythifiés. Je suis né en 1963, juste après. Cette guerre qui a frappé ma famille comme tant d’autres (ma mère y a perdu son premier amour), je l’ai apprise au raccroc, par bribes. Il reste tant de zones obscures, de non-dits. Avec la disparition des combattants, la génération de nos parents, les questions en suspens risquent de rester sans réponse.

Depuis vingt ans, l’historienne Raphaëlle Branche qui appartient à cette génération de chercheurs nés après le conflit, recueille des mots précieux, ceux des acteurs de la guerre d’Algérie. En croisant leurs témoignages et des documents inédits, en France comme en Algérie, elle exhume la grande histoire, dans une approche vive, singulière. En autopsiant les faits, elle donne du sens à l’ensemble du déroulement du conflit. Elle en reconstitue le scénario. Une démarche idéale pour mettre l’histoire en images. A partir de l’analyse minutieuse d’une embuscade où vingt soldats français avaient péri, nous avions réalisé en 2012 un premier film qui remontait le cercle infernal de l’enchaînement des violences jusqu’à la source de l’entreprise coloniale.

Cette fois, ce sont les anciens prisonniers français du FLN et leurs geôliers qui viennent éclairer « leur » guerre et révéler la stratégie des maquisards, présentés à l’époque comme une horde criminelle qui frappait sans discernement. Aller au devant de ceux qui, au soir de leur vie, sont disposés à parler, saisir les voix de l’épopée de part et d’autre de la Méditerranée, porter un autre regard sur notre passé commun. Dans un débat public toujours vampirisé par la question de la période coloniale et de l’immigration, ce n’est pas seulement une exigence pour l’histoire. C’est ouvrir une brèche dans le présent.

Visionner le documentaire en cliquant ici

 

 

 

Durée 58  minutes

Un film de Raphaëlle Branche et Rémi Lainé
Produit par : Laurence Favreau
Musique originale : Imed Alibi & Stéphane Puech
Production : Alegria Productions avec la participation de France 3

Directrice de l’unité Documentaires : Clémence Coppey
Conseillères de programmes : Anna Glogowski, Danièle Bénichou

 

 

 

                                                          

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