Patitifa : "Référendum 2020, et après ?"

Lundi 10 mai 2021 à 19h40
Sur Polynésie la 1ère

Dans le documentaire “Référendum 2020, et après", diffusé le lundi 10 mai 2021 à 19h40 sur Polynésie la 1ère, la réalisatrice Florence D'Arthuys raconte en image un épisode majeur de la vie institutionnelle à travers le quotidien de quatre personnalités politique Calédonienne : Sonia Backès,  Philippe Gomès, Rock Wamytan et Charles Washetine. Un angle de narration original qui offre un autre regard sur la politique. 

Réalisation : Florence D'Arthuys

Production : Tetemba productions et NC la 1ère

Durée : 52 minutes

 

Entretien avec Florence D'arthuys, réalisatrice

En 2017, la réalisatrice créée un documentaire sur le fléau du cannabis en Calédonie pour Têtemba production. Entre le début de l'enquête et la fin du montage, elle a sillonné le pays pendant cinq mois. Cette expérience lui a permis de découvrir l'ensemble de l'île et s'attacher à sa population. A tel point qu'elle a posé ses valises quelques années sur le caillou pour y exercer son métier.

Pourquoi avoir choisi de parler de la période référendaire à travers le regard de quatre personnalités politiques emblématiques ? 

Florence D'Arthuys : Le référendum est devenu un sujet permanent de discussion depuis les accords. Les médias l'ont toujours couvert avec un angle purement politique et d'actualité. L'idée de ce film était donc de découvrir les grands acteurs politiques calédoniens de façon différente, comme on ne les voit jamais ou très rarement, comme on ne les connaît pas. 

Comment avez-vous choisi ses personnes politiques ? 

Je souhaitais trouver un équilibre entre les partisans du oui et du non à l'indépendance. Et en tenant compte de l'histoire politique de chacun, des lignes politiques et des postes occupés. Le choix s'est  presque imposé de lui-même avec Sonia Backès, Rock Wamytan, Philippe Gomès et Charles Washetine. 

Comment les avez-vous convaincus de participer au documentaire ? 

Le travail d'enquête et d'approche s'est fait dans un climat de confiance, même si nous étions pris par le temps. Plusieurs entretiens informels sans caméras m'ont permis de leur faire comprendre ma démarche, sincère et transparente, mais dès le départ avec cette demande de les suivre de façon "embedded". Un pari osé, qu'ils ont tous accepté à ma grande satisfaction. 

Ce sont-ils facilement prêtés au jeu ou avez-vous senti des résistances ? 

Le rapport de confiance s'est installé très rapidement car je n'étais pas là pour les piéger. J'ai eu le privilège de pouvoir tourner auprès d'eux comme je le souhaitais, à savoir que nous étions, mon équipe et moi, "noyés dans le décor". La limite était bien sûr de ne pas les trahir, le "deal" de départ, ce que je pense et souhaite avoir respecté. 

Votre film se veut apolitique. Cela peut paraître paradoxal. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? 

Mon métier de réalisatrice se veut impartial donc être apolitique sur ce film n'a rien de paradoxal. Dans ce documentaire, le propos n'est ni de prendre parti ni de faire de la politique. Chacun, dans leur style, Sonia Backès, Roch Wamytan, Charles Washetine et Philippe Gomès, nous livrent ce qu'ils sont, les raisons de leurs vocations politiques et leurs souhaits pour l'avenir de leurs pays. Et ils sont sans filtres. 

Quel message souhaitez-vous faire passer au public à travers ce documentaire ? 

La seule ambition de ce film, pour le public, est d'humaniser ces personnalités politiques qu'on ne connaît pas sous cet angle. Quel que soit le point de vue ou le jugement qu'on peut avoir d'eux, ils restent une mère et un père de famille, un chef de tribu, un guide, un meneur comme des phares dans la nuit.