(c) Agathe Poupeney -Opera national de Paris

AU CLAIR DE LA LUNE - L'Enlèvement au sérail

jeudi 19 octobre 2017 à 00h05

Avec L’Enlèvement au sérail, Mozart réalise un rêve, écrire une grande œuvre en allemand, en s’interdisant toute complaisance. Ce Singspiel en trois actes est une forme d’opéra dans laquelle le compositeur se sent libre enfin, éloigné des contraintes un peu désuètes de l’opéra seria. À travers l’alternance des parties chantées et parlées, Mozart apporte en 1782 à l’opérette allemande, une sensibilisation et une caractérisation des personnages particulièrement nouvelles. L’Enlèvement au sérail inaugure la série des brillants chefs-d’œuvre lyriques, comme La Flûte enchantée et La Clémence de Titus.

Les intentions de l’œuvre se révèlent profondément humanistes dans l’éloge de la bonté humaine et la célébration de la vertu - tolérance et fidélité amoureuse. L’Enlèvement au sérail s’inscrit comme une métaphore, dans le Siècle de l’Europe des Lumières, du combat opposant la liberté à l’absolutisme du pouvoir. Cette quête de Belmonte pour délivrer Konstanze du joug de Selim bouleverse Goethe, admiratif de la grandeur d’âme et de l’optimisme solaire du compositeur.

La comédienne, réalisatrice et metteuse en scène Zabou Breitman, signe la mise en scène de cette production de L’enlèvement au sérail à l’Opéra national de Paris dont la direction musicale est confiée au chef d’orchestre suisse Philippe Jordan.

(c) Agathe Poupeney -Opera national de Paris

La metteuse en scène estime sa relation avec la musique et l’opéra de nature intuitive, sensible et même sensitive. Elle avoue écouter l’ensemble de l’œuvre de manière obsessionnelle jusqu’à entendre absolument tous les instruments, la part de l’intellect et du cœur se conjuguant avec une délicatesse progressive : « J’ai d’abord une idée globale dont les sensations s’affinent peu à peu, libérant des images que j’essaie de restituer en m’appliquant exactement à l’achèvement de ce souvenir initial. »

L’œuvre de Mozart se révèle à Zabou Breitman comme un opéra idéal dont la fantaisie libre tient au mélange des genres et des sentiments : « Ce brassage à la fois esthétique et social s’accorde avec mon désir profond, telle une tasse de thé à la menthe qui me convient. Des scènes de lyrisme succèdent à des scènes de comédie pure, d’aventures et de thriller. Cette folie shakespearienne donne enfin le droit de tout faire puisque tout existe. C’est un mélange rare où tout se tient en dépit de tout ». 

Or si la philosophie humaniste de L’Enlèvement au sérail affirme son engagement moral, elle sait en même temps être légère, des qualités qui font de ce Singspiel, un art délibérément populaire et accessible, une légitimité artistique pour Zabou Breitman.

 

Songspiel en 3 actes de WA Mozart
Livret de Johann Gottlieb Stephanie
d’après la pièce de Christoph Friedrich Bretzner
Direction musicale : Philippe Jordan
Mise en scène : Zabou Breitman

 

Durée : 158 minutes


Année : 2014
Opéra National de Paris, palais Garnier 2014


Réalisation 
François Goetghebeur


Production 
Cinétévé


Direction de la culture 
Nicolas Auboyneau
 

Conseillers de programmes 
Sophie Humarau et Brice Chappey 

 

(c) Agathe Poupeney
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