QUEST

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Résumé :

La famille afro-américaine Rainey habite dans un quartier populaire de Philadelphie du Nord. Christopher (Quest) et sa femme Christine’a (Ma’ Quest) s’occupent de leur famille élargie, élèvent leur fille commune PJ, et font tourner un studio d’enregistrement de hip hop dans leur sous-sol, qui est un lieu  où la communauté peut se rassembler en sécurité. Mais ce havre de paix et de créativité ne peut pas toujours les protéger des conflits qui prennent en tenaille leur quartier…

Les accidents de la vie, la maladie, les bouleversements du quartier, l’engagement et la résilience sont autant d’ingrédients qui tissent le portrait tendre et lumineux de cette famille, éclairent les différences de race et de classe aux Etats-Unis, et sont au bout du voyage une splendide lettre d’amour, de guérison et d’espoir.

Note d'intention du réalisateur :

Le film a commencé par une rencontre fortuite, alors que j’enseignais la photographie dans le quartier de Philadelphie du Nord, à quelques blocs de la maison-studio des Rainey. Cette amitié que j’ai développée avec les Rainey est la chose la plus précieuse pour moi, le film et ce qui en découle sontun bonus.

Je suis venu à Philadelphie en 2000 après avoir grandi  à Pittsburgh, qui est une ville relativement diverse et intégrée. J’étais à l’école dans les années 80 et 90 et le hip hop était un élément culturel dans lequel j’ai toujours été immergé. Mes camarades de classe, conducteurs de bus, et mêmes les dames de la cantine chantaient ces chansons à l’époque. J’en adorais tellement, et j’ai donc toujours beaucoup aimé cet univers. Quand je suis arrivé à Philadelphie pour l’université, je suis tombé amoureux de la ville, mais j’ai vite constaté que de nombreuses communautés étaient en difficulté. C’était une surprise de voir à quel point c’était ségrégé, avec des barrières très fortes entre les communautés de différentes origines et races. Un vrai contraste avec mon expérience à Pittsburgh. J’ai eu le désir de voir du lien et de la connexion entre ces barrières, et après être sorti de l’université j’ai cherché le moyen d’y parvenir.

Quand j’ai rencontré Chris et Christine’a Rainey, je travaillais dans le bâtiment et créais sur mon temps libre. En apprenant que Chris gérait son studio et livrait des journaux en même temps, je me suis reconnu. Je pouvais voir l’équilibre difficile à obtenir entre une passion et un travail alimentaire. Nous avons commencé à faire des photos pour un projet afin de travailler dans cette direction, et je me suis retrouvé à dormir dans le studio d’enregistrement pour être prêt à distribuer les journaux avec Chris à 3 heures du matin. Après avoir passé tellement de temps avec Chris et sa communauté, il m’est apparu que la véritable histoire n’était pas autour du studio et du travail alimentaire, mais autour de la famille et de la communauté. […]

Au fil des ans, je me suis souvent demandé « De quel droit te permets-tu de faire un film sur une communauté noire, en tant que blanc ? » Je ne sais pas si je peux répondre à cette question. J’ai fait ce film et je l’assume, mais je ne pense pas avoir de droit particulier, et je suis très conscient de la longue histoire de cinéastes privilégiés se rendant dans des communautés n’étant pas les leur pour raconter des histoires et les élaborer pour des publics hors de ces communautés. C’est un processus qui peut être violemment destructeur, et qui peut marginaliser l’endroit et ses habitants, en particulier quand le lieu est déjà à la marge.

Les histoires sont incroyablement puissantes. Qui les raconte, comment on les raconte et à qui on les raconte est de première importance.

Je dirais que j’ai fait ce film pour la Philadelphie du Nord et les endroits qui y ressemblent. Mon idée première pour le film était de l’utiliser pour faire connaître le studio des Rainey et partager leur message d’espoir, et pour montrer le film dans d’autres quartiers de Philadelphie, et peut-être aller dans d’autres endroits avec les Rainey et leurs artistes. Je n’aurais pensé qu’on verrait le film à Sundance, mais j’ai bon espoir que cette expérience puisse bénéficier à North Philadelphie. Je crois qu’une histoire bien racontée et amenée avec compassion peut rapprocher et renforcer les communautés.

Jonathan Olshefski.

25 NUANCES DE DOC

France 2 est fière de proposer un nouvel espace documentaires : « 25 nuances de doc » ! Ce nouveau rendez-vous propose chaque mardi des films uniques, français, européens ou d’ailleurs, des films inédits ou encore anciens. Son ambition est de célébrer le cinéma documentaire, avec des œuvres singulières et fortes, pour donner à voir un monde tout en nuances.