Communiqué de presse du 10/12/2025
Commission d’enquête relative à l’audiovisuel public

Delphine Ernotte Cunci réaffirme les engagements de France Télévisions en matière d’exemplarité budgétaire et d’impartialité de l’information

Dans le cadre de son audition devant la commission d'enquête parlementaire sur l'audiovisuel public, Delphine Ernotte Cunci a rappelé les missions uniques de France Télévisions dans le paysage audiovisuel français. Elle a par ailleurs réaffirmé les engagements de l’entreprise pour une gestion exemplaire et l’impartialité de son offre d’information. 

 

1/ Une gestion exemplaire 

La présidente a d’abord rappelé les efforts continus réalisés ces 10 dernières années, qui « ne trouvent sans doute aucun équivalent dans la sphère publique » :

  • Après 3 exercices déficitaires (2013-2015) avant son arrivée à la tête de l’entreprise, Delphine Ernotte Cunci a assuré un retour à l’équilibre du résultat d’exploitation de façon continue pendant 9 ans, de 2016 à 2024 inclus ;

  • Ces résultats ont été obtenus alors que l’entreprise a vu ses dotations diminuer depuis 2015, contre une progression de +36% de celles allouées aux administrations publiques (centrales, locales et de sécurité sociale) sur la période. « En tenant compte de l’inflation, France Télévisions coûte aujourd’hui aux Français 20% de moins par an qu’il y a 10 ans ». 

S’agissant des perspectives 2025 et au-delà, la présidente a rappelé les efforts « d’un niveau historique » qui sont réalisés par l’entreprise pour retrouver l’équilibre des comptes dès 2026 : 

  • Pour 2025, le déficit prévisionnel du résultat d’exploitation a été réduit de 30 M€ par rapport au budget, grâce à des efforts réalisés sur tous les postes de coûts (baisse de 250 ETP, baisse de 5% du coût des programmes de flux, etc.) ;

  • Pour 2026, la présidente a confirmé que l’effort à réaliser serait de 150 M€. « Tous les postes de dépenses y contribueront », notamment les charges de fonctionnement, le niveau d’investissement dans la création (a minima de -25 M€) et la revente de droits sportifs. 

« L’urgence est désormais de déterminer une trajectoire pluriannuelle viable pour l’entreprise : seule une mise en adéquation des missions et des moyens alloués permettra de nous projeter sereinement dans l’avenir ».

 

2/ Une offre d’information impartiale

Delphine Ernotte Cunci a rappelé qu’aucun manquement au pluralisme n’avait donné lieu à une sanction de l’Arcom depuis 20 ans. Elle a également rappelé que 65 % des Français jugent l’offre de France Télévisions impartiale soit +9 points par rapport aux acteurs privés.  

Afin de renforcer l’application du principe d’impartialité, 16 propositions d’application immédiate seront présentées au Conseil d’administration de l’entreprise jeudi 16 décembre 2025 : 

  • Renforcer la transparence : après avoir publié les temps de parole et la liste des invités depuis novembre 2025, publication de tous les éléments qui concourent à la fabrique de l’information, sur un modèle d’open data ;

  • Améliorer la vérification : création d’une direction de la vérification et du contrôle des procédures afin d’assurer de manière journalistique le respect de tous les process déontologiques ;  

  • Systématiser la rectification : lorsque qu’une erreur est faite ou un doute est semé, publication dans les meilleurs délais de la rectification à l’antenne et sur nos plateformes numériques ;

  • Assurer les sanctions :  lorsqu’une faute individuelle est commise, la direction de l’information doit être en situation d’avoir recours à un régime de sanctions internes graduel et proportionné ; 

  • Engager une réorganisation, dans le but de rapprocher les pratiques déontologiques les plus strictes de la rédaction nationale et les exigences appliquées aux magazines extérieurs.  

Delphine Ernotte Cunci a enfin rappelé que les missions aujourd’hui confiées à l’audiovisuel public ne pourraient être remplies par aucun autre acteur privé, français ou étranger, notamment en matière de couverture de l’information ou d’accès à la culture et à la connaissance pour tous. Dans un contexte de tensions géopolitiques et de luttes d’influence, elle a appelé à préserver un audiovisuel public fort, fiable et indépendant, pilier de la cohésion nationale et de la démocratie.

 

 

3/ Réponses à divers propos ou affirmations tenus depuis le début des travaux de la commission d’enquête

• "La Cour des Comptes révèle que les chambres d’hôtel réservées lors du festival de Cannes par France Télévisions ont été réglées par des « sociétés de production privées »"

Cette affirmation est fausse. 

Ce n’est d’ailleurs pas ce que dit la Cour ni dans son rapport, ni lors de son audition. Aucune « société de production privée » n’a réglé les frais d’hébergement de l’entreprise lors du festival de Cannes et pas un euro d’argent public n’a été dépensé pour les chambres de ses dirigeants. 

En regard des coûts d’hébergements lors du festival, bien supérieurs à ce qui est autorisé par l’entreprise, France Télévisions a fait le choix de régler ces frais par un système dit de « barter », qui permet d’échanger une prestation (en l’occurrence des frais d’hébergement) en contrepartie de la mise à disposition d’invendus d’espaces publicitaires sur nos antennes. Cette pratique est parfaitement légale et utilisée par l’ensemble des acteurs du secteur des médias. 

 

• "Scandale : sous serment, le président de la 3ème chambre de la Cour des Comptes n’a pas pu nier qu’un mail de pression ait été envoyé par la direction de France Télévisions aux membres de la Cour pour retarder un rapport accablant sur le groupe."

Cette affirmation est fausse. 

Aucun membre de la direction n’a tenté de faire pression sur le calendrier de publication du rapport de la Cour des Comptes sur la gestion de l’entreprise 2017-2024. 

France Télévisions renvoie au communiqué de la Cour des Comptes du 9 décembre 2025 qui affirme très clairement et très explicitement que « l’équipe de contrôle n’a reçu aucune pression d’aucune sorte pour modifier le cours de son instruction, et l’a menée de manière impartiale et conformément aux procédures de la Cour et à la déontologie des magistrats ».

 

• "En 2020, en pleine crise du Covid, France Télévisions a dépensé 1,5 M€ en frais de réception et de cocktail. Une telle dépense, alors que le pays était confiné et à l’arrêt, interroge sérieusement sur l’usage de l’argent public."

Cette affirmation est fausse. 

Pendant la période du COVID, France Télévisions était en première ligne, d’une part pour informer les Français sur la situation sanitaire du pays et d’autre part pour assurer le relais de l’éducation nationale sur ses antennes alors que les écoles étaient fermées. L’entreprise a travaillé sans discontinuité et ce travail a été salué par l’ARCOM et de nombreux observateurs.  

Le montant de 1,5 M€ consacré aux « frais de réception et achats alimentaires » correspond à des dépenses nécessaires à l’activité pendant la période du Covid pour assurer les missions essentielles de France Télévisions et alors que les lieux de restauration étaient fermés. Dans le détail : 

  • 44% soit 658 K€ euros correspond aux dépenses des équipes de tournage de fiction, feuilleton et autres tournages ;

  • 30% soit 450 K€ concernent les équipes du siège, de France 3 et Outre-mer et correspond aux dépenses de restauration ; 

  • 18% soit 274 K€ concernent la Direction des Sports, notamment le Tour de France et Roland-Garros qui se sont déroulés exceptionnellement à l’automne en raison de la pandémie. 

La part des dépenses de réception de la Présidence et du Secrétariat Général a été de 11 K€ en 2020, pour toute l’équipe de direction et sur toute l’année, soit 200 euros par semaine, pour une équipe constituée de plusieurs personnes et qui a comme mission de représenter quotidiennement l’entreprise. 

 

• "En 2024, d’après le rapport de la Cour des Comptes, France Télévisions a dépensé pour 46 M€ de frais de réception et de cocktails."

Cette affirmation est fausse. 

Ce montant, issu du rapport de la Cour des Comptes, est principalement composé de frais nécessaires à l’activité de l’entreprise, en particulier les frais de mission des personnels. Ces dépenses sont en effet engagées dans le cadre de déplacements pour les besoins de tournages (hébergement et dépenses alimentaires des journalistes en reportage, techniciens sur les tournages et événements sportifs par exemple). Ils sont tous encadrés et contrôlés. 

Si l’on isole ce qu’ont réellement représenté les frais de réception et achats alimentaires, le montant est près de 15 fois inférieur au chiffre évoqué. 

 

• "Les salariés de France Télévisions ont des dépenses somptuaires en frais de taxis. Font-ils des tours du périphérique avec leur abonnement G7 ? "

Cette affirmation est fausse. 

La doctrine de France Télévisions d’autorisation des taxis est strictement encadrée par l’entreprise. Sauf sur justificatifs, leur recours n’est autorisé qu’entre 22h30 et 6 heures du matin.

La quasi-totalité des frais de taxis est liée aux invités sur les plateaux ainsi qu’aux personnels « matinaliers » ou travaillant de nuit. Ces salariés en horaires atypiques (démarrant tôt le matin ou travaillant tard le soir) sont, à titre majoritaire, des personnels techniques (ex : techniciens, maquilleurs…) qui vivent parfois loin de leur lieu de travail.

L’augmentation de 36% observée entre 2019 et 2023 (soit une moyenne de +7%/an) s’explique en partie par l’inflation (+13% sur la période) et par le renchérissement des tarifs des courses. 2024 était enfin une année exceptionnelle du point de vue des taxis du fait des JOP de Paris. 

 

• "Slash a relayé des campagnes au comité de soutien à Adama Traoré"

En 2020, le compte Instagram de France Télévisions Slash a publié les photos d'un photographe (sans lien avec Adama Traoré) dans une volonté artistique. Le photographe a souhaité préciser, en commentaire de la publication, que la vente de ses photos aille au bénéfice d'un comité de soutien à Adama Traoré. 

France Télévisions a en effet fait l'erreur d'avoir publié ce message. Le post a été modifié dès que France Télévisions a été alerté.

France Télévisions
Jennifer Armand