Outre-mer, et si on bougeait les lignes ?

Esclavage : la mémoire en partage

Le 27 avril 2018, à l'occasion du 170^e anniversaire de la signature du décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, le président de la République Emmanuel Macron s'est engagé à faire ériger à Paris, d'ici à 2027, un mémorial aux victimes de l'esclavage en hommage à la mémoire des 4 millions d'esclaves des anciennes colonies françaises, et de façon plus globale à la mémoire des millions de victimes de la traite et de l'esclavage de par le monde.

L'œuvre architecturale retenue est un mémoriel de 4 000 m², implanté dans les jardins du Trocadéro, lieu hautement symbolique où fut signée la Déclaration des droits de l'homme de 1948. Les noms et prénoms de 200 000 esclaves affranchis en 1848 seront inscrits sur des plaques en lave. Des noms retrouvés par leurs descendants aux Antilles-Guyane, à La Réunion et dans l'Hexagone via la consultation d'archives et de registres d'état civil.

Ce projet qui s'inscrit dans une démarche de reconnaissance et de mémoire depuis l'adoption de la loi du 21 mai 2001 est porté notamment par l'association CM98 (Comité Marche du 23 Mai 1998) à l'origine des démarches qui ont conduit entre autres à la création de ce monument.

Pour ses partisans, ce mémorial constitue pour la France une étape majeure dans le processus de reconnaissance de l'histoire de l'esclavage. Un moyen d'envisager l'avenir autrement après la reconnaissance du passé et des anciens esclaves. D'autres regrettent la création d'un énième monument consacré à l'esclavage et à une repentance récurrente, et militent pour des initiatives présentant des aspects positifs de l'Histoire de France. 

Pour débattre de ce sujet, Siti Daroussi, en collaboration avec les rédactions du Réseau des 1^ère, reviendra avec ses invités sur les conséquences et responsabilités de l'esclavage et de la traite en France et dans le monde.

Invités

• Frédéric Régent, historien, maître de conférences en histoire à l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, directeur de recherche à l'école doctorale d'histoire de la Sorbonne, conseiller scientifique du projet de mémorial

• Emmanuel Gordien, virologue, président du Comité marche du 23 Mai 1998 (CM98)

• Dimitri Casali, historien, essayiste et musicien, ancien professeur d'histoire en ZEP

• Jacqueline Zonzon, présidente de l'association des professeurs d'histoire et de géographie régionale de la Guyane

• Gilles Gérard, historien, docteur en anthropologie, enseignant à La Réunion pendant plus de quarante ans

• Nathalie Mrgudovic, docteur en sciences politique, spécialiste des Outre-mer français, maître de conférences à l'Université d'Aston (Birmingham, Grande-Bretagne)