1914-1918, le trésor oublié d'Antoinette et Louis

Dans le grenier d’une ferme abandonnée d’un village de la Somme, un trésor de 4 000 plaques photographiques datant de 1914-1918 a été miraculeusement retrouvé.

Antoinette et Louis, un couple de fermiers de Vignacourt, alors situé à l’arrière du front britannique, se sont improvisés photographes pour permettre aux soldats et aux travailleurs de l’ombre d’envoyer à leur famille un portrait d’eux, le dernier peut-être. Sans jamais en avoir conscience, la jeune paysanne se révèle être une artiste exceptionnelle. À travers cette collection unique, dans laquelle se niche une série de mises en scène époustouflantes, c’est tout un monde perdu qui ressurgit. Entre tendresse, humour et tragédie, c’est aussi l’histoire d’un village situé à quelques kilomètres du front sanglant qui s’anime.

Note d'intention 

La collection de photos d’Antoinette et Louis Thuillier m’a d’emblée étonnée, subjuguée. Et suscité immédiatement un désir de film. C’était au printemps 2024, dans le tout petit musée qui leur est consacré à Vignacourt, dans la Somme. J’y découvre quatre mille surprenants portraits de soldats de la Première Guerre mondiale. Ils ne sont pas montrés sur le front, mais en permission dans le village, pendant leurs temps de loisir et de repos, à l’arrière du front. Joueurs de rugby, musiciens, acteurs, soldats amoureux même, semblent se côtoyer. D’autres clichés tout aussi étonnants s’attachent aux habitants avec qui ils ont alors partagé leur quotidien. Je suis d’autant plus surprise que cette thématique du temps de repos des soldats est jusqu’ici très peu documentée à la télévision.
Je suis peut-être plus saisie encore en découvrant qu’Antoinette et Louis Thuillier ne sont pas des photographes professionnels. Mais de simples fermiers au début de la guerre. Louis est passionné de nouvelles technologies. Les temps sont difficiles. Alors pour gagner un peu d’argent, il décide de photographier les habitants du village, mais aussi les soldats de passage. Il apprend à sa femme à se servir d’un appareil photo à une époque où seuls les hommes s’y essaient. Et ensemble ils improvisent un studio de fortune dans la cour de leur ferme, tendent une toile dans le style des grandes peintures italiennes pour faire plus artistique...